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02 janvier 2011

LONNIE DONEGAN AND HIS SKIFFLE GROUP : Times are getting hard boys


Acquis chez Age Concern à Douvres le 29 décembre 2010
Réf : 7N.15158 -- Edité par Pye en Angleterre en 1958
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Times are getting hard boys -/- Lonesome traveller

Dans la même boutique que celle où j'avais trouvé un bon paquet de 45 tours new wave l'an dernier, dont le Siouxsie and the Banshees, il y avait cette fois-ci beaucoup moins de disques des années 80 mais pas mal de disques du début des années 60, à commencer par Shakin' all over de Johnny Kidd and the Pirates (!), voire même de la fin des années 50 comme ce single de Lonnie Donegan.
Lonnie Donegan est surtout connu pour avoir popularisé le skiffle en Angleterre, mais ce qui le définit le mieux, c'est peut-être le titre de son premier album américain, An Englishman sings American folk songs. Ici, il reprend deux titres traditionnels dont les paroles ont été fixées et popularisées par Lee Hays, membre notamment des Weavers avec Pete Seeger.
Le joyau sur ce disque, c'est Times are getting hard boys. En ce début d'année, je n'ai nulle intention de formuler des voeux, mais ce titre pourrait bien résumer l'atmosphère ambiante. Avec quatre millions d'inscrits à Pôle Emploi et le double de pauvres, un ministre de la police condamné par deux fois mais toujours en poste, un président qui s'intéresse avant tout à la circulation des avions, probablement parce qu'il vient de s'en faire offrir un tout neuf rien que pour lui, l'ambiance n'est pas gaie et les temps sont difficiles, comme disait Ferré. Certes, pas plus difficiles et sûrement moins qu'à d'autres époques, mais le baromètre ne semble pas indiquer joie de vivre et gaité...
Le seul reproche qu'on pourrait faire à Lonnie Donegan pour sa version de cette chanson, c'est justement d''en avoir ôté une bonne partie du contenu politique et de la faire pencher vers la pop en en faisant avant tout une chanson d'amour.
S'il a conservé le refrain de Lee Hays, "Times are getting hard, boys, money's getting scarce. If things don't get no better, boys, gonna leave this place", les références aux difficultés du paysan (mauvaise récolte, refus de crédit bancaire : les temps ne changent pas...) et à sa volonté d'émigrer en Californie où l'herbe serait plus verte (rêve et utopie, en plus maintenant Schwarzenegger est gouverneur !) ont disparu pour laisser place au seul regret de ne pas avoir assez d'argent pour offrir des bijoux à sa belle en plus de son amour éternel.
Mais quand la pointe de lecture touche le sillon, c'est de l'émotion pure qui sort des haut-parleurs. Donegan chante d'une voix douce et siffle, il y a une guitare acoustique délicate et des ponctuations de basse et le tout est très fort et très prenant. Un grand moment.
Toutes les discographies indiquent que le (petit) tube de ce disque (n° 28 en Angleterre) est Lonesome traveller. Il n'y a pas d'indication explicite de face sur l'étiquette mais les numéros de matrice se finissant en A et B indiquent pourtant que Times are getting hard boys était censé être le titre principal. On comprend cependant bien pourquoi c'est Lonesome traveller qui est le plus passé en radio : c'est un titre agréable, plus quelconque, mais rapide et tout à fait dans le style skiffle.
Ces deux chansons figuraient en 1958 sur le deuxième album anglais, tout simplement intitulé Lonnie. Elles sont aussi sur de multiples compilations, et comme ces enregistrements on maintenant plus de cinquante ans il en existe de vraiment pas chères. Pour ma part, je viens de me commander le coffret 5 CD
The Lonnie Donegan collection, sorti chez Spectrum Audio en 2010. Plus de cent titres, même s'il n'y en a que quelques-uns du calibre de Times are getting hard boys, voilà qui me promet de bons moments en 2011 et qui devrait m'aider à garder le moral...

2 commentaires:

  1. Eric,
    Bon, il ne m'a fallu qu'un bon mois et demi pour comprendre que ton commentaire laconique visait à me signaler un bégaiement de clavier mal venu, que j'ai désormais corrigé !

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