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19 juillet 2008

ARTHUR (GUITAR BOOGIE) SMITH : Guitar boogie


Acquis sur le vide-grenier des bords de Marne à Epernay le 14 juillet 2008
Réf : MGM EPF 4 -- Edité par Metro Goldwin Mayer en France vers 1958
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Guitar boogie -- Banjo rag -/- Careless hands -- Cracker boogie

J'ai longtemps associé Guitar boogie à du rock sixties instrumental façon Shadows ou Spotnicks. J'ai une bonne excuse pour ça : dans les années 70, l'album intitulé Guitar boogie que j'ai vu le plus souvent parmi les disques de mes copains ou dans les magasins, c'est celui-ci :

Autrement dit, effectivement un album de rock principalement instrumental, la réédition en 1973 dans la série pas chère Music For Pleasure d'EMI d'un album du groupe The Jokers, l'équivalent belge des Shadows, sorti à l'origine en 1964 sous le titre Beat guitars ! Il est à noter cependant que cet album ne contient pas de morceau intitulé Guitar boogie...
A l'époque, j'ai aussi souvent vu cet album d'Arthur Smith, dont le design de pochette est tout à fait dans le style de son époque folk-rock, puisqu'il est sorti en 1968 :

Je n'ai pas dû écouter cet album à l'époque, ou alors d'une oreille distraite, sinon j'aurais su plus tôt qu'Arthur Smith avait peu à voir avec les Shadows, ou alors en tant que précurseur car, si ce disque est effectivement instrumental avec la guitare qui domine, il s'agit en fait de country folk acoustique, principalement enregistré dans les années 40 (les huit titres précédemment parus en album sous le titre Fingers on fire) à l'exception du dernier titre de chacune des faces (il s'agit des deux titres d'un 45 tours de 1961), dont Hard boiled boogie, qui pour le coup est bien électrique.
Quand on voit ces deux pochettes d'éditions années 60 du 45 tours Guitar boogie, on comprend que l'arme du design était bien utilisée pour associer Guitar boogie à la guitare électrique :

Ce n'est qu'il y a quelques années, lorsque j'ai fini par acheter l'album Guitar boogie ci-dessus, que je me suis renseigné et que j'ai eu la grande surprise de découvrir que ce classique d'Arthur Smith avait en fait été enregistré en 1948 ! Guitariste, violoniste, banjoïste à la très longue carrière, Arthur Smith est surtout connu pour ce fait d'arme, mais on apprend en lisant la page Wikipedia qui lui est dédiée qu'il a aussi composé en 1955 avec Don Reno un instrumental nommé Feudin' banjos qui, une fois retitré Duelin' banjos, est devenu la célèbre bande originale du film Performance. Sauf qu'il a fallu que ses auteurs portent plainte pour obtenir le crédit et la rémunération qui leur étaient dus pour ce titre...

Le vide-grenier des bords de Marne a lieu à Epernay plusieurs fois par an, généralement lors de périodes peu propices à l'organisation de véritables vide-greniers, comme en ce jour de Fête nationale. Quelques professionnels bougons s'y rassemblent et, sauf exception, on n'y fait pas de bonne affaire.
Ça a bien failli encore être le cas lundi dernier, puisque ce n'est qu'au tout dernier stand que je suis tombé sur deux cartons de disques intéressants. J'avais bien failli ne même pas pousser jusque là car je voyais bien de loin que ce stand de bradeux vendait surtout du neuf, de la bimbeloterie et des tee-shirts. D'ailleurs, le marchand était déjà en train de s'énerver, alors qu'il n'avait même pas fini de déballer, parce qu'un client avait osé insinuer que ses maillots de foot étaient peut-être des contrefaçons. En tout cas, il y a avait pas mal de disques intéressants dans ces caisses à 1 €, dont des EPs de Jacques Brel, mais au bout du compte je n'ai pris que celui-ci.
Comme le chante si bien Didier Wampas, "Je sais j’ai beaucoup changé, j’écoute du country en Croatie, mais il y a une chose qui ne changera jamais, for ever and ever je déteste Genesis". Moi aussi j'ai beaucoup changé. Il y a encore quinze ans, je n'aurais jamais prêté attention à un disque avec un tel péquenot en pochette, le gars en chemise et en chapeau de cow-boy, avec un foulard ridicule, qui tient un violon alors qu'il interprète Guitar boogie et Banjo rag. La honte, quoi ! Ces deux titres de la face A se retrouvent sur l'album. Pas ceux de la face B. L'échevelé et ébouriffant (c'est sûrement pas contradictoire) Cracker boogie est dans la même veine que les deux autres : de l'instrumental acoustique avec plein de solos de guitare. Je crois que je préfère ce titre à Guitar boogie. Careless hands est beaucoup plus surprenant car il s'agit d'une version chantée du tube de Mel Tormé de 1949. C'est même un duo masculin-féminin, agrémenté de guitare steel, avec un solo grave de ce qui ressemble à un harmonium ou à un orgue suivi d'un autre solo de guitare. Une très bonne surprise.
L'autre bonne nouvelle c'est que, une soixantaine d'années après ces enregistrements et une cinquantaine d'années après la parution de cette édition française en 45 tours 4 titres, on est heureux d'apprendre qu'Arthur Smith est toujours parmi nous. Il a même un site officiel, malheureusement en construction.

Ajout du 14 août 2012
Allez, comme je viens d'acquérir (pour 20 centimes chez Emmaüs) la version la plus courante en France de Guitar boogie, celle en 45 tours deux titres des années 1960 avec une pochette quasi-identique à la la première des deux que j'ai mises plus haut, je suis allé faire un tout sur YouTube et j'y ai trouvé trois versions de Guitar boogie par Arthur Smith, que voici par ordre chronologique, la première à la télé à la fin des années 1970 ou au début des années 1980, la seconde en public en 1995 et la dernière, aussi en public, en 1999, en duo avec Tommy Emmanuel avec une présentation par Chet Atkins !



5 commentaires:

  1. Monsieur DODU cette veine qui vous caractérise lors de vos virée vide grenier commence à friser l'insolence suprême(et du même coup à me défrise).C'est un coup de maître, mon bon, (quelle pochette!) c'est un disque d'autant plus indispensable que je ne l'ai pas et ça m'énerve sévère..
    ph

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  2. pareil !
    Bloggie Woogie

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  3. énorme !! je vous découvre et je suis comme un gosse devant le sapin de noel !!! que de pépites vyniliques chez vous !! bel été et bravo !

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  4. Près de 24 heures ont passé depuis l'annonce du décès d'Arthur Smith et, si j'en crois la vérification que je viens de faire, aucun média français n'a relayé l'information. Wikipédia au moins a mis à jour sa fiche... Si ceux dont c'est le métier d'informer ne sont même pas capables de lire les dépêches...

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  5. Ben oui, à côté de ça il y avait un titre hier sur le monde -net: "J Halliday change de producteur"!
    On se croirait revenu aux années 60 avec une presse pareille.Ph

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