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28 mai 2007
RAY'S VAST BASEMENT : Starvation under orange trees
Offert par Jon Bernson par correspondance en avril 2007
Réf : HT004 -- Edité par Howell's Transmitter aux Etats-Unis en 2007
Support : CD 12 cm
14 titres
A une époque pas si lointaine (fin 2002) où il fallait farfouiller dans le web pour trouver des MP3 gratuits (et légaux dans ce cas précis), Epitonic a fait mon bonheur en me permettant de récupérer (avec un modem, donc à raison d'une dizaine de minutes par titre) pas mal de morceaux de groupes que je connaissais ou aimais plus ou moins.
Le meilleur groupe complètement inconnu de moi auparavant que j'ai découvert comme ça, grâce au jeu du "Si vous aimez Calexico et The Handsome Family vous aimerez peut-être", c'est Ray's Vast Basement, un collectif de San Francisco dont le personnage central est Jon Bernson. Ils ont accepté d'être présent sur une compilation Vivonzeureux!, "Surprise partie hoptmiste", avec l'excellent "I can be alone", et m'ont offert leurs deux premiers albums, "On the banks of the Time" (2002) et "By a river burning blue" (2003).
A l'aide notamment d'une série de 58 cartes pour le premier, ces deux albums développaient "la fiction musicale du grand sous-sol de Ray", c'est à dire l'histoire d'une grotte de Californie sur des milliers d'années, et celle des personnages qui gravitent autour.
On aura probablement l'occasion de reparler de ces disques ici, mais l'actualité c'est le troisième album de Ray's Vast Basement, un disque qui ne sort en fait que début juillet, mais les exemplaires promo ont été envoyés depuis plusieurs semaines déjà, et plusieurs chroniques sont déjà disponibles.
Ce qui a relancé RVB sur une nouvelle route, c'est la proposition faite à Jon Bernson par l'Actors Theatre de San Francisco d'illustrer musicalement et d'accompagner en direct une mise en scène de "Des souris et des hommes" de John Steinbeck. Contrairement à d'autres occasions, il a pu se faire accompagner d'un groupe pendant les quatre mois de représentations de la pièce, au cours desquels ils ont développé un répertoire autour de l'oeuvre de Steinbeck, travail poursuivi ensuite en studio pour aboutir à ce "Starvation under orange trees". Quand j'ai lu dans une interview publiée par The Cropper! que le titre de l'album faisait référence à un essai de Steinbeck de 1938 sur les camps de travail en Californie pendant la Grande Dépression, utilisé ensuite comme matériau de base pour écrire "Les raisins de la colère", la première chose que j'ai faite, connaissant la propension de Jon Bernson à la fiction, ce fut de vérifier que cet essai existe vraiment (c'est le cas...). En fait, les chansons font référence à plusieurs romans de Steinbeck ("Des souris et des hommes", "Tortilla flat", "A l'est d'Eden", "Rue de la Sardine", "Les raisins de la colère), mais on peut très bien apprécier le disque sans avoir du tout conscience de ces références.
Musicalement, j'ai eu un peu plus de mal à "rentrer" dans le disque que dans les deux précédents, tout simplement parce qu'il est moins évidemment pop-rock que les autres. Il est acoustique et plutôt lent alors que les autres étaient souvent électriques et d'un tempo rapide. Autre changement de taille : Jon ne chante plus du tout de la même façon qu'avant. J'ai même eu du mal à reconnaître sa voix, mais du coup les comparaisons faites dans la bio avec M. Ward peuvent se justifier : la nouvelle technique vocale de Jon se rapproche de celle de Matt, mais sa voix reste loin d'être aussi rauque.
En fait, il m'a fallu attendre "Black cotton", le huitième titre du disque, pour retrouver le Ray's Vast Basement que je connaissais : une pop-folk enlevée, un chant narratif, de l'Américana pas roots comme peuvent en produire Califone ou Granfaloon Bus (RVB était récemment à la même affiche de concert que Felix Costanza, l'ex-leader de Granfaloon Bus), des cuivres à la Calexico (Et en faisant le lien, je me rends compte que la photo de pochette de "Spoke", l'album sans cuivres de Calexio, montre des cueilleurs d'oranges ; l'étiquette du CD représente aussi une tranche d'orange). La démarche fait aussi beaucoup penser à celle de Norfolk & Western.
Au fil des écoutes, je me suis mis à apprécier la finesse des arrangements, le très beau travail sur les choeurs, et les chansons elles-mêmes. J'en ai maintenant plein de préférées, outre "Black cotton" : The story of Lee", "Tall Bob Smoke", "Annalisa", "California's gone".
En plus, ce qui ne gâte rien, le disque est comme les précédents un très bel objet, tout en carton, qui donne l'impression d'être fait entièrement à la main.
En attendant que vous puissiez vous le procurer (le 3 juillet), des titres sont en écoute sur les différents sites associés au groupe, là, là et là.
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