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21 mai 2018
AHAMADA SMIS : Origines
Acquis chez Gilda à Paris le 23 février 2017
Réf : [sans] -- Édité par Colombe en France en 2012 -- Mix non masterisé -- Extraits de l'album à paraître en mars 2013 - Interdit à la vente
Support : CD 12 cm
Titres : Bachraf -- Masikini -- Guiri hiri
Ce jour-là, j'avais trouvé le CD de Papas Fritas que je recherchais chez Parallèles mais j'avais aussi acheté une vingtaine de CD chez Gilda.
Pourquoi j'avais sélectionné celui-ci particulièrement ? Pochette sympathique, titre en français, mention d'enregistrement aux Comores et à Zanzibar. Autant d'indices intéressants, et je n'ai pas regretté mon choix car les trois titres de l'album Origines d'Ahamada Smis, alors en cours de finalisation, sont tout bonnement enthousiasmants. J'avais apprécié ce disque dès sa première écoute et je l'avais mis de côté pour le chroniquer, mais il s'est un peu perdu dans la pile au fil des semaines. J'ai bien fait de le déterrer.
Vous saviez qu'à Marseille, un habitant sur dix viendrait des Comores ? Moi non plus. En tout cas c'est le sujet de Planète Marseille, enfants des Comores, un documentaire de Charlotte Penchenier de 2017.
Ahamada Smis est de Marseille, justement, et sa famille est originaire des Comores. Il vient plutôt du monde du slam et du hip hop teinté d'acoustique et de musiques du monde mais, pour son deuxième album Origines, comme le titre l'indique, il est allé enregistrer sur place "une fusion entre musiques traditionnelles des Comores et poésie urbaine (slam/rap), dans un esprit afro-ngoma (afrobeat comorien)". On peut bien sûr faire un parallèle avec la démarche à Haïti de Mélissa Laveaux pour son album Radyo Siwèl.
Il est aussi précisé sur le site de son label que "ce projet s’inspire de l’héritage musical arabo-bantu de l’océan Indien". Cela s'entend particulièrement sur le premier titre Bachraf (Il n'est pas entièrement en ligne, mais on en entend des extraits dans cette bande-annonce de l'album. Il y a aussi une version remixée par Mungo's Park), qui démarre comme de la musique orientale presque classique, avant que ne déboule un slam en français sur une aventure cauchemardesque dans l'ascenseur d'une tour d'habitation.
Excellent, mais les deux autres titres sont presque meilleurs. Masikini est entraînant et, avec les chœurs des Femmes de la Lune de Chiconi, on se croirait presque à Soweto avec les Mahotella Queens.
Guiri hiri a une très belle mélodie, accompagnée de percussions et de guitare acoustique. Pour le coup, avec le mélange de paroles en français et de musique africaine, ça rappelle à mon souvenir le Bwana Zoulou Gang de Ray Lema.
L'album est sorti sorti finalement en novembre 2013, pas en mars. Origines a ensuite été porté à la scène, en trio acoustique ou en sextet, et je regrette bien de ne pas avoir assisté à l'un de ces spectacles.
Ahamada Smis vient de sortir en mars un nouvel album, Afrosoul, et on risque d'en reparler ici car je viens de le commander.
Alors, depuis que j'ai fait cette chronique, j'ai acheté l'album Origines entier. Et la très bonne nouvelle, c'est que les 14 titres dans leur ensemble sont du niveau des 3 qui étaient sur ce CD promo, à l'exemple de Gassi gassi. C'est un album que je recommande très chaudement.
RépondreSupprimerJ'ai aussi acheté le tout nouvel album Afrosoul.
Il y a toujours des instruments acoustiques "traditionnels", mais un peu plus de techniques de production et de sons plus "urbains". Là encore, il y a plein de bons titres, dont Gamina ndzaya.
Difficile de choisir entre les deux albums, alors faites un lot et payez-vous les deux !