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12 juillet 2013

NICK LOWE : American squirm


Acquis chez Troc.com à Charleroi en 1981
Réf : WB. 17.281 -- Edité par Warner Bros [aux Pays-Bas] en 1978
Support : 45 tours 17 cm
Titres : American squirm -/- What's so funny 'bout (Peace, love and understanding) ?

Ce 45 tours était à Charleroi dans la même pile que celui d'Emile Lambert et cette trouvaille m'a ravi. Certes, j'avais déjà ce disque de Nick Lowe en pressage anglais, mais pas avec sa pochette illustrée, juste une pochette générique du label Radar. Et là, il s'agit d'un pressage du Bénélux où, comme en Allemagne, soit par tradition, soit en raison d'une quelconque réglementation, la plupart des 45 tours avaient des photos de l'artiste sur la pochette, quitte à en créer une spécialement, comme par exemple pour My little Kookenhaken ou Egyptian reggae de Jonathan Richman. Là, ils ont pris l'une des photos de la pochette de l'album Jesus of cool, recadrée (on voit le bout du manche de la basse, même si je n'en distingue pas la marque) et tirée en noir et blanc. Le résultat est assez réussi, mais ce qui est étonnant, c'est que la pochette d'origine comportait déjà une photo de Nick Lowe au recto, et dans ce cas précis, on verra pourquoi plus bas, la décision de changer de photo est signe d'une extrême maladresse.
American squirm est le premier nouveau titre sorti par Nick Lowe après son premier album solo, Jesus of cool. C'est une bonne petite perle pop dont il a le secret. Ce titre n'a pas été inclus en 1979 sur l'album Labour of lust, en tout cas pas sur l'édition originale anglaise puisque le label américain Columbia a préféré éjecter Endless grey ribbbon de l'album pour y faire une place à American squirm.
Pour la face B, les hollandais se sont aussi plantés. Ils ont indiqué "Nick Lowe and his Sound" comme auteur-compositeur de la chanson What's so funny 'bout (Peace, love and understanding), alors que sur le disque anglais il est clair que cette mention désigne les interprètes. Nick Lowe en est le seul auteur et il s'agit là d'une deuxième version puisqu'il avait déjà enregistrée cette chanson en 1974 avec son groupe Brinsley Schwarz pour l'album The new favourites of... (cette première version avait aussi été éditée en face A de single).

Il est temps maintenant de jeter un coup d'oeil à la pochette anglaise du disque :


La pochette originale anglaise d'American squirm.

Qu'y voit-on ? Nick Lowe avec des lunettes noires aux verres bien plus gros que sur l'autre photo, tenant une guitare (pas une basse, son instrument de prédilection) Fender Jazzmaster, avec sur le manche l'inscription "Costello", un Elvis Costello dont Nick Lowe produisait à l'époque tous les disques. Sur la photo au verso, en étant très attentif, on distingue la tête du même Elvis dans les nuages !
Pourquoi tous ces signes ? D'abord peut-être parce qu'Elvis fait les choeurs (et Pete Thomas joue de la batterie) sur American squirm, mais surtout, Nick Lowe and his Sound, qui interprètent la face B, s'avèrent être en fait, Elvis Costello and the Attractions ! Elvis Costello a expliqué dans les notes de pochette d'une réédition d'Armed forces qu'il ne savait plus par quel hasard le premier titre issu des sessions de l'album à être publié avait été celui-ci, sur ce disque.
J'ai du mal à me faire mon opinion sur les paroles de What's so funny 'bout (Peace, love and understanding) alors je me contenterai de renvoyer vers l'analyse de Mark Deming pour All Music, qui me parait sensée. Côté musique, ce qui est sûr, c'est que, la version de Brinsley Schwarz, outre qu'elle me fascine parce qu'elle n'aurait pas déparé sur Jesus of cool, garde des côtés pouvoir des fleurs sixties, avec les harmonies à la Beach Boys notamment, tandis que la version Elvis Costello est du pur punk, en ce sens qu'elle n'est que torrent de bile et énergie débridée. Un grand moment.
A l'origine, Radar s'est contenté de cette première parution et n'a mis cette reprise sur aucun des nombreux disques publiés par Costello sous son nom en 1978-1979. Aux Etats-Unis par contre, Columbia, encore, a décidé d'éjecter Sunday's best d'Armed forces (au motif, apparemment, que cette chanson sonnait "trop anglais" !) et d'y mettre à la place What's so funny 'bout. Il s'agissait de la première divulgation officielle du véritable interprète.  C'est amusant quand même de constater que deux faces hors album d'un 45 tours anglais se sont retrouvées aux Etats-Unis sur deux albums d'artistes différents. Columbia a peut-être même envisager d'éditer ce titre en face A de single, vu qu'une vidéo a été tournée alors que le groupe était en route du Canada vers le Japon. Depuis, la version Costello s'est retrouvée sur un grand nombre de ses compilations.


Elvis Costello avec les Attractions, sans Nick Lowe, What's so funny 'bout (Peace, love and understanding), une vidéo bien déjantée tournée par Chuck Statler à Vancouver et Hawaï.

Elvis Costello avec Nick Lowe, What's fo funny 'bout (Peace, love and understanding), en concert à Tokyo le 21 novembre 1987.

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