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13 janvier 2013
JACQUES MARTIN : Je demande Melle Angèle
Offert par Marie-Claire B. à Saint-Memmie le 30 septembre 2012
Réf : 2607 902 -- Edité par WIP en France en 1976
Support : 2 x 45 tours 17 cm
Titres : Je demande Melle Angèle (Porte n°1 à porte n°7) -- Je demande Melle Angèle (Porte n°8 à porte n°14) -/- Je demande Melle Angèle (Porte n°15 à porte n°21) -- Je demande Melle Angèle (Porte n°22 à porte n°28) (Et finale)
Je demande Melle Angèle est, avec A la pêche aux moules, l'une des deux chansons qui ont connu une grande vague de popularité en 1975-1976 grâce à l'émission du dimanche de Jacques Martin et ses compères, Le petit rapporteur.
Personnellement, j'ai été beaucoup plus marqué à l'époque par La pêche aux moules que par Melle Angèle, je n'ai donc jamais eu l'idée d'acheter ce disque, que j'ai pourtant bien dû croiser des centaines de fois dans des bacs. Mais ma soeur me l'a offert, alors je m'y suis intéressé, et si j'en parle aujourd'hui ce n'est pas tant pour la chanson elle-même que pour le soin apporté à la réalisation de cet objet discographique, conçu avant tout comme une grosse blague.
Pour l'historique de la chanson, lancée en janvier 1976, le mieux c'est de se reporter au livre de Pierre Bonte, C'était le bon temps : La bande du Petit Rapporteur, paru en 2008. On y apprend que, après le très grand succès d'A la pêche aux moules, la sauce avait beaucoup moins bien pris avec l'air choisi pour lui succéder, Rapetipa. C'est sur la suggestion de Pierre Desproges et dans le but de "faire encore plus idiot" que Jacques Martin a ensuite jeté son dévolu sur Je demande Melle Angèle, une chanson de marche issue du répertoire des scouts, pour en faire une tentative d'épuisement du comique de répétition chanté. Il suffit de regarder l'extrait d'émission ci-dessous ,où on voit la première apparition de la chanson dans Le petit rapporteur, pour constater que cet essai est transformé bien avant que Melle Angèle ne soit entonnée pour la quatorzième et dernière fois du jour !
Malgré la suggestion de Stéphane Collaro, Jacques Martin avait choisi de ne pas sortir de version sur disque d'A la pêche aux moules, ce qu'il a amèrement regretté quand la version de Nestor le Pingouin a fait un carton. Du coup, il avait été décidé dès le départ d'enregistrer et de diffuser sur disque Je demande Melle Angèle, et ça c'est fait sous la forme d'un luxueux double 45 tours, avec pochette à rabats, édité sur son label WIP par Simon Waintrob, surtout connu pour avoir été le producteur de Mike Brandt.
Le tout est présenté comme un disque de musique classique des plus sérieux, à commencer par les notes de pochette, signées Jacques Martin, qui énoncent quand même quelques vérités, comme "Dès les premières mesures, l'indigence des textes, la surprenante médiocrité de la musique, conjuguent leurs efforts pour empêcher le thème de se développer et pour le maintenir volontairement au niveau de la rue, là même où il a pris naissance.".
Il y a quelques petits détails que j'ai trouvés bien vus, comme la durée de la porte n°17, indiquée à 3' contre 20" pour les 27 autres, avec cette précision : "La concierge était bègue. Il y a aussi les fins de face. Pour la partie chantée, tout est à peu près identique, à part les numéros de porte qui changent, mais ensuite Jacques Martin intervient pour faire un numéro de lèche successivement à Europe 1 (face A), RTL (B), France Inter (C) et RMC (D), soit les quatre seules radios nationales de l'époque. La blague aura fonctionné à merveille si une seule de ces radios a un jour passé la face d'une des trois autres !
Il y a des clins d'oeil jusque dans les détails (Collaro intervient comme castrat, avec l'aimable autorisation des choeurs de la Chapelle Sixtine, et l'adresse de Simon Waintrob est donnée à la Maison d'arrêt WIP), mais ce que je trouve de plus réussi, vu le contexte, c'est la mention "Existe en triple version 30 cm. pour les programmateurs consciencieux ou mélomanes.".
Je suis consciencieux et mélomane et, si quelqu'un met la main sur un exemplaire de cette édition en 30 cm, je m'engage solennellement à l'écouter intégralement et à le chroniquer ici-même !
J'ai appris quelque chose ce matin en écoutant la chronique de Bertrand Dicale sur France Info. Pas tant que "il est né des chefs d'œuvre en 1963", j'étais au courant, merci, mais surtout que Jacques Martin est l'auteur des paroles d'un classique insubmersible de la chanson française, Et v'lan, passe moi l'éponge de Fernand Raynaud !
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