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10 septembre 2011

SMOG : Rock bottom riser


Acquis par correspondance via Amazon en août 2011
Réf : DC302CD -- Edité par Drag City aux Etats-Unis en 2006
Support : CD 12 cm
Titres : Rock bottom riser (+ vidéo) -- I feel like the mother of the world  (+ vidéo) -- Bowery -- Fools lament

J'ai déjà eu l'occasion de parler ici de Diamond dancer, le tout premier disque sorti par Bill Callahan sous son nom. Là, on a à faire au disque sorti juste avant, autrement dit, fort logiquement, la toute dernière parution créditée à Smog.
Pourquoi, un an après la sortie de l'album A river ain't too much too love, en extraire deux titres, qui constituent la moitié de ce EP Rock bottom riser, complétés par deux inédits composés au même moment que l'album mais enregistrés entre-temps ?
La réponse est sûrement à trouver dans les deux vidéos tournées pour ces extraits de l'album, incluses ici dans la partie multimédia du CD. Dans deux styles très différents, ce sont deux réussites. Celle de Rock bottom riser, réalisée par Brendan Cook et Paul McNeil, est animée à partir de dessins à l'aquarelle. Celle de I feel like the mother of the world, réalisée par Bryce Cass, est plus classique. On y voit une énigmatique Chloë Sevigny, à qui ce disque est dédié, et un Bill très crédible en présentateur télé.
Les deux chansons elles-mêmes sont excellentes. Arrivé à ce stade du développement de Smog, Callahan s'était forgé un style qu'il continue à cultiver depuis. Impossible de faire la différence dans le son et la production entre ce disque de Smog et ses productions solo. Comme toujours, c'est la voix profonde et posée de Callahan qui commande tout et nous guide tout au long des récits.
Le tempo est moyen à lent, l'instrumentation décontractée. J'ai une petite préférence pour I feel like the mother of the world, au rythme un peu plus enlevé et au refrain surprenant ("Oh, do I feel like the mother of the world, with two children, fighting").
Difficile de parler de face B avec une chanson du calibre de Bowery. Je l'ai découverte l'an dernier quand elle a été diffusée gratuitement en version live en MP3 à l'occasion de la sortie de l'album Rough travel for a rare thing (J'aurais d'ailleurs bien acheté cet album, mais il n'a pas été édité en CD et je n'avais pas envie de mettre une trentaine d'euros dans un vinyl du XXIe siècle, ni même une dizaine dans des fichiers MP3...). Cette version originale en studio est très proche de celle en concert quelques années plus tard. Autour d'un motif cyclique à la guitare, on est plongé au coeur d'un histoire familiale compliquée, où il est question de grand-père, de fils, de père, et même de méthadone. Et comme on est à New-York, bien sûr, on n'est pas si loin de la chanson Street hassle de Lou Reed.
Le dernier titre, Fools lament, une valse, relève le défi de ne pas faire baisser la qualité de l'ensemble. Un exploit au vu ce qui a précédé.

Bill Callahan a sorti cette année son troisième album, Apocalypse. Je ne l'ai pas encore acheté car ce que j'en ai entendu pour l'instant m'a semblé décidément trop lent et monotone. Mais je vais probablement finir par me décider... En attendant, Bill est annoncé à Paris le 26 novembre, à la Gaîté Lyrique, pour la seule étape française de sa tournée européenne.


4 commentaires:

  1. Hello Pol Dodu !

    Toujours un plaisir de lire des choses sur l'un des artistes qui m'impressionnent le plus aujourd'hui.
    Je trouve Apocalypse magnifique, peut-être plus rythmé que tu ne le penses. En tout cas, spontané et inspiré, diversifié et cohérent.
    J'ai scribouillé une chronique par ici
    http://www.pinkushion.com/Bill-Callahan-Apocalypse

    Enfin, juste dire que j'ai pris aussi beaucoup de plaisir à (re)lire tes textes sur Felt, rassemblés au sein de ce petit ouvrage précieux ...

    ludo

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  2. Merci Ludo,
    Pour "Apocalypse", je sais que je vais finir par l'acheter, Callahan étant un gars que je suis assez fidèlement depuis quelques temps. Ta chronique a quasiment achevé de me convaincre !

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  3. Je suis curieux de savoir ce que tu penses du nouvel album de Baxter Dury, Happy Soup.

    Personnellement je le trouve formidable, d'autant plus qu'il n'a l'air de rien à la première écoute.
    Depuis, il m'est devenu essentiel.

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  4. Gloup,
    Pour tout te dire, je n'avais aucune intention de jeter une oreille dessus. Du coup, je risque d'y être plus attentif, surtout que je vais avoir l'occasion de voir le bonhomme sur scène le 6 octobre à Reims à la même affiche que Herman Düne.

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