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19 février 2022
THE BEATNIGS : Television
Acquis par correspondance via Discogs en février 2022
Réf : VIRUS 71T -- Édité par Alternative Tentacles en Angleterre en 1988
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Television (Extended mix) -- Television (Dub mix) -/- Television (Radio edit) -- Jazzy beats
A la maison, quand on entend prononcer le mot "Television" à l'anglaise, il y en a le plus souvent un pour enchaîner du tac au tac avec "The drug of the nation".
C'est en référence à Television, the drug of the nation, un single de 1991 des Disposable Heroes of Hiphoprisy, repris en 1992 sur leur unique album, Hypocrisy is the greatest luxury.
Mais, presque aussi systématiquement que l'air me vient en tête et que je continue à chanter "Breeding ignorance, feeding radiation", je pense en même temps : "Oui, mais, ce n'est pas la version originale. Et celle des Beatnigs est vraiment très bien".
C'est un cas où les créateurs d'un titre persévèrent avec une bonne chanson et finissent par avoir du succès au bout de quelques essais. Il doit y avoir pas mal d'autres exemples, mais aujourd'hui ne me vient en tête que celui de Fingerprintz puis The Silencers avec Bullet proof heart.
Finalement, au bout de trente ans, et alors que j'ai le CD d'Hiphoprisy depuis longtemps, j'ai fouiné sur Discogs et je me suis trouvé un exemplaire de ce maxi des Beatnigs à un prix raisonnable.
Ce maxi, je le connais bien, puisqu'il était dans la discothèque de Radio Primitive au moment de sa sortie et je l'ai régulièrement diffusé à l'antenne. Alternative Tentacles avait beau être un label punk fondé par les Dead Kennedies, ils avaient décelé le potentiel commercial de ce titre de l'unique album des Beatnigs et l'ont sorti en single, en faisant appel à Adrian Sherwood d'On U Sound pour le remixer.
Mais la version qui compte pour moi, c'est le Radio edit de Television, c'est à dire la version de l'album raccourcie et remixée par les Beatnigs eux-mêmes. C'est celle qui réussit le mieux à équilibrer les différents ingrédients de la formule musicale du groupe : le punk hardcore, le hip hop et l'industriel.
L'Extended mix d'Adrian Sherwood, n'est pas foncièrement mauvais (la chansons n'est pas bousillée), mais il n'apporte rien : la première moitié est relativement proche de la version originale, mais ensuite on a droit à plusieurs minutes d'instrumental. Et c'est pire bien sûr avec le Dub mix, d'autant plus inutile que du dub instrumental était déjà inclus dans le premier mix.
Quant à la face B inédite Jazzy beats, qui doit aussi être un bout de Television retravaillé en version principalement instrumentale, elle manque aussi d'intérêt.
Vu qu'on trouve trace en ligne (voir ci-dessous) de passages à la télé des Beatnigs pour promouvoir Television, on peut se dire que ce disque n'est pas passé totalement inaperçu. Mais le groupe s'est séparé très vite et deux de ses membres, Michael Franti et Rono Tse, ont fondé en 1990 The Disposable Heroes of Hiphoprisy. Ce second groupe a eu beaucoup plus de succès, mais s'est arrêté en 1994. Michael Franti a continué ensuite avec Spearhead, puis en solo.
Évidemment, cette critique de la télévision n'a pas pris une ride en plus de trente ans, alors que les écrans sont omniprésents dans nos vies...
The Beatnigs, Television, en concert au Hot Point Festival à Lausanne le 17 juin 1989.
The Beatnigs, Television. Pour la musique de cette vidéo, c'est plutôt la version album qui est utilisée. Je préfère décidément la version Radio edit du maxi.
La page dédiée à Television du livret "Mode d'emploi oral" inséré dans l'album.
NB'a pas pris une ride (comme on dit dans les EHPAD). Un sacré titre.
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