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28 novembre 2020

KISS : I was made for lovin' you


Acquis à Ay le 9 mai 2014
Réf : C. 10518 -- Édité par Casablanca en France en 1979
Support : 33 tours 30 cm
Titres : I was made for lovin' you -/- Charisma

Quand j'ai commencé à m'intéresser à la musique, vers 14 ans en 1977, je n'avais pas de grand frère à la maison pour me guider, puisque j'étais le grand frère. Alors je me suis tourné vers les copains du quartier et j'ai commencé à fouiner dans leurs étagères de disques, à en discuter avec eux, à leur en emprunter.
De même qu'il y avait un Éric dans presque une maison sur deux (y compris la nôtre), il y avait des groupes présents en nombre dans les collections de presque tous les copains. Genesis, notamment, mais aussi Pink Floyd, Ange, Deep Purple, AC/DC (sans compter bien sûr les Beatles et les Rolling Stones)...
Il faut croire que j'ai assez vite affirmé mes propres goûts musicaux, puisque, je n'ai acheté à l'époque aucun disque de ces groupes (juste le premier album de Peter Gabriel, que j'aime bien mais que j'ai échangé deux ans plus tard contre des manuels scolaires), et très vite je me suis distingué en plongeant à fond dans la New Wave.
Ça ne m'empêchait pas, sans écouter les disques, de suivre de près les discussions autour de Kiss, l'un des autres groupes très populaires chez mes copains. Il y avait celui qui avait acheté le Kiss Alive ! en import américain avant qu'il sorte en France, ceux qui préféraient Kiss alive II, cet autre qui affirmait doctement que le meilleur album studio était Destroyer et celui qui avait réussi l'exploit de piquer un des albums à Carrefour sous le nez du vigile et des caméras qui ressemblaient à C-3PO (et qui étaient sûrement factices). Plus les discussions sur le maquillage des membres du groupe et les personnages associés...
Les plus accrochés d'entre eux ont sûrement même acheté la collection des quatre albums solo des membres du groupe parus en 1978 avec des pochettes similaires. Par contre, je ne pense pas que ces fans de rock de la première heure, qui ont peut-être acheté l'album Dynasty à sa sortie, soient parmi les centaines de milliers d'acheteurs qui ont contribué à faire de I was made for lovin' you un tube énorme en France et dans le monde entier. Car, c'était écrit en toutes lettres sur la pochette de l'édition française du 45 tours à partir du second tirage, I was made for lovin' you, c'est du "Disco-Rock".
L'impact du disco sur tous les styles musicaux dans ces années-là est impressionnant. Je ne peux que faire le parallèle avec Miss you des Stones, grand tube de 1978, et soit dit en passant le seul single du groupe que j'ai acheté à peu près au moment de sa sortie. D'ailleurs, si j'avais eu à l'époque les moyens de m'offrir le maxi anglais de Miss you sur lequel j'ai plusieurs fois bavé, avec sa pochette aux bords arrondis et son vinyl rose, c'est sûrement ce disque que je serais en train de chroniquer aujourd'hui.
Et notons pour l'anecdote que, sur Dynasty, I was made for lovin' you est enchaîné avec une reprise de 2000 man des Stones.
Non, le disque que je chronique aujourd'hui, c'est une édition en maxi de I was made for lovin' you, récupérée ce fameux jour de 2014 où j'ai acheté des dizaines de disques chez un particulier, dont le Sir Lancelot, l'Émy de Pradines, et des 45 tours de Franco et des Variations.
Il y a eu une vogue du vinyl coloré en France vers 1978, avec notamment la série "Disque en couleur" de Pathé Marconi EMI. Ce maxi de Kiss a été sorti par Vogue en quatre couleurs, rouge et jaune étant les plus courantes, vert et bleu les plus rares.
Le disco, chez Casablanca Records, le label de Kiss, on savait faire, puisque c'est eux qui éditaient les disques de Donna Summer, Village People ou Lipps, Inc. J'imagine que les producteurs se passaient des tuyaux, même si celui de Kiss, Vini Poncia, n'a jamais travaillé avec ces autres artistes.
La version originale est déjà une réussite pop, avec ses "Ouh ouh ouh ouh ouh ouh" et son refrain qui restent en tête. Dans le genre, la version maxi de I was made for lovin' you est parfaite, qui réussit à quasiment doubler les quatre minutes initiales sans aucune longueur et sans qu'on s'ennuie un instant pendant qu'on danse.
J'apprécie particulièrement les parties qui associent la basse (le principal auteur et chanteur de la chanson est le bassiste Paul Stanley) et le séquenceur à la Giorgio Moroder, le producteur de Donna Summer qui a notamment fortement inspiré New Order. Un rapprochement a priori incongru, mais écoutez la section à partir de 5'30 : même les "Ouh ouh ouh" peuvent rappeler Temptation...!
Sur le petit 45 tours, c'est Hard times qui était en face B, une composition du guitariste Ace Frehley. Sur ce maxi, c'est un autre extrait de Dynasty, Charisma, un titre rock de Gene Simmons, mais qui, sans surprise, n'est pas trop ma tasse de thé.




Kiss, I was made for lovin' you, en version rock en concert à Sydney le 22 novembre 1980.

2 commentaires:

  1. un grand succès visiblement, mais je devais être dans l'espace ou dans le coma; je ne connaissais pas ce morceau et je l'ai trouvé pas terrible tant d'années plus tard mais c'est logique. cependant pour moi le refrain est une trouvaille , elle me fait penser aux...four tops, c'est bien fichu et pourrait être du très bon rythm n' blues des 60's. A part ça si je n'espérai pas voir chroniqué un disque des stones sur ce blog je dois avouer que j'ai bien rigolé en lisant l'anecdote miss you qui est un des pires morceaux des stones pour moi. Comme quoi on peut même s'amuser en plus que de se cultiver grace à vous cher paul dodu.Ph

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  2. Nous sommes ravis de vous amuser mon cher Philippe. Et vous devez bien savoir que, outre "Je suis un rock star" de Bill Wyman, il y a déjà six disques des Rolling Stones chroniqués ici (pas que des classiques, certes), dont un, le "Satisfaction" en deux titres, que vous m'avez très généreusement offert !
    Sinon, c'est vrai que, en-dehors de l'habillage disco, la chanson est de la pop très classique, paroles basiques comprises.

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