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23 juin 2019

THE TAMS : Hey girl don't bother me


Acquis chez Shelter à Eastbourne le 10 juin 2019
Réf : PRO 532 -- Édité par Probe en Angleterre en 1971
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Hey girl don't bother me -/- Take away

Pour le premier jour de notre dernière escapade en Angleterre, on a été gâté : il a plu dès le matin et à chaque fois qu'on est ressorti, on a dit "Tiens, il pleut plus fort". A tel point qu'il est tombé l'équivalent d'un mois de pluie en vingt-quatre heures ! Heureusement, il a fait beau le lendemain. Et puis, au moins ça nous a laissé du temps pour faire les boutiques...
Contrairement à la tendance de ces dernières années, j'ai acheté assez peu de CD, mais je me suis remis à trouver quelques 45 tours et 33 tours intéressants, dont deux achetés à l'abri chez Shelter, celui-ci et un de Wayne Fontana and the Mindbenders (Um, um, um, um, um, um) qui, à mon avis, viennent du même propriétaire.
J'ai choisi ce disque, vendu 50 pence, car j'avais déjà vu le nom de The Tams mentionné quelque part. Mais, dans les faits, je ne connaissais pas du tout ce groupe et je n'avais chez moi aucun disque d'eux, ni même aucun titre. Il s'avère que The Tams est un groupe vocal soul/rhythm and blues fondé en 1960 dans le Sud des États-Unis, à Atlanta en Géorgie. Le nom du groupe vient du
Tam o' shanter, un béret écossais dont ils ont fait leur signe distinctif. Ils ont eu plusieurs succès aux États-Unis, notamment What kind of fool (do you think I am) en 1964 et Be young, be foolish, be happy en 1968.
L'histoire de ce disque est intéressante. A l'origine, ce 45 tours a été publié en 1964. Il a eu un certain succès aux États-Unis, suffisamment pour donner son titre à leur deuxième album. Suffisamment aussi pour que le disque sorte en Angleterre chez His Master's Voice, en Suède et même en France, caché au fond d'un EP.
Cela aurait pu en rester là sans la popularité grandissante de la scène Northern Soul à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Il y avait une demande grandissante pour les pépites rares que les DJs s'ingéniaient à passer dans les soirées et on a commencé à voir des rééditions de disques des années 1960, dont certaines sont entrées dans les classements des meilleures ventes. Le disque qui en a le plus bénéficié, c'est ce 45 tours des Tams, qui s'est  carrément retrouvé n°1 des ventes en Angleterre à l'automne 1971, ce qui leur a valu huit passages dans l'émission Top of The Tops !
Cette réédition chez Probe, une filiale du label américain original ABC/Dunhill, n'a qu'une pochette générique, mais celle-ci se distingue par son slogan "Probe is turning-on the people !", qui est aussi le titre d'une compilation promo diffusée au Japon. Ce slogan s'explique par le fait que, à l'origine, Probe était la filiale de rock psychédélique ou progressif d'ABC (ils ont sorti des disques de Soft Machine ou Van der Graaf Generator), mais en 1971 c'était fini et le label ne servait plus que pour des licences à l'international d'ABC/Dunhill.
Hey girl don't bother me a un angle un peu original pour une chanson d'amour, le rejet d'une fille "dangereuse", même si on sent bien que le gars risque de ne pas s'y tenir longtemps. Musicalement, c'est un tempo moyen, avec un arrangement de qualité mais certainement pas exceptionnel. Ce qui fait l'intérêt de la chanson, et ce qui a sûrement fait son succès, c'est la qualité des performances vocales : le chanteur principal a une belle voix, très chaude mais aussi un peu râpeuse, et ses collègues sont partout présents, à chanter en chœur sur le refrain et et à le soutenir sur les couplets, dans un esprit proche du Doo-Wop.
Tout aussi remarquable est la face B, Take away, qui n'a pas été reprise sur l'album. Là, c'est un peu plus rythmé et le piano mène la danse. Franchement, celle-ci aussi aurait pu être un tube.
Aujourd'hui, la majorité des membres du groupe sont morts, dont les deux frères Charles et Joseph Pope, mais, comme souvent avec les formations des années 1960, ça n'empêche pas qu'il existe des versions concurrentes du groupe qui se produisent régulièrement sur scène.
En tout cas, ce disque est une bonne pioche, qui confirme qu'on arrive encore à faire des découvertes, que ce soit sur les vide-greniers ou, comme là, dans une boutique associative non spécialisée.




Le 45 tours est ressorti aux États-Unis dans la foulée du succès inattendu en Angleterre.


L'EP français de 1964 avec Hey girl don't bother me en quatrième titre.


La couverture d'une partition publiée après le succès de la réédition.

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