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17 juin 2017

CONTRESENS


Acquis chez Royer à Epernay le 5 avril 2014
Réf : 661 001 -- Édité par Fnac Music en France en 1991
Support : 33 tours 30 cm
18 titres

J'ai participé récemment au projet Les essentiels de Pascal Blua sur son site Stereographics.
En voyant cette contribution, Philippe Lavergne (Je le connais comme ex-membre des Freluquets et je recommande le Punk Punk Punk ! d'un de ses projets récents, Country Club. Pour en savoir plus sur lui, lisez l'entretien publié par Requiem pour Un Twister, parties 1 et 2) s'est souvenu d'une anecdote me concernant : j'avais interviewé Les Freluquets dans leur chambre d'hôtel avant leur concert à Reims et ils avaient découvert que j'étais JC Brouchard. Grands fans de Biff Bang Pow ! et de Creation, ils n'en revenaient pas de découvrir que JC Brouchard n'était pas (tout à fait) un mythe et les rôles avaient été renversés : d'interrogateur j'étais devenu l'interrogé !
Fort bien ! Je me souviens de ce concert le 8 mars 1991 à L'Usine. Je me souviens que Chelsea était à l'affiche et que j'avais eu l'occasion de retrouver Emmanuel Tellier. Je crois me souvenir que Dorian Gray était un groupe ardennais et je me souviens des rémois Happy Droopy Boys. Mais, si on m'avait posé la question à brûle pourpoint, je ne suis pas sûr que j'aurais affirmé avoir vu Les Freluquets en concert. Et surtout, si j'ai le souvenir de plusieurs rencontres avec des gens contents/surpris de se trouver face à JC Brouchard, j'ai beau me triturer les méninges, je n'arrive pas à faire remonter de vrais souvenirs de cette entrevue à l'hôtel !



Philippe a remué la couteau dans la plaie en précisant que, n'ayant pas été attiré par les excès du rock and roll, il se souvenait de presque tout. Mais moi c'est pareil, je n'ai jamais bu d'alcool ni pris d'autres drogues (en dehors du chocolat, du café et des disques), et pourtant je me rends compte chaque jour que des pans entiers de ma mémoire sont effacés, notamment pour certains concerts.
J'ai la réputation autour de moi d'avoir une excellente mémoire car je fais souvent référence ici à des détails très précis concernant l'achat de mes disques, mais je sais très bien que cette réputation est usurpée, ne serait-ce que parce que, pour raviver mes souvenirs, j'utilise les béquilles mémorielles que sont les disques eux-mêmes, mes carnets et agendas, des photos, internet, les souvenirs des copains... De plus en plus, pour les événements musicaux depuis la fin 2005, ce blog lui-même me sert de périphérique de stockage de mémoire !

Du coup, je suis allé rechercher cette compilation Contresens, l'un des rares disques où l'on retrouve ensemble les deux groupes compagnons de label chez Rosebud qu'étaient Chelsea et Les Freluquets.
J'ai connu et diffusé cet album sur Radio Primitive au moment de sa sortie en 1991, mais je ne l'ai acheté qu'assez récemment, lors de l'un des ultimes déstockages de vinyl chez Royer, au prix imbattable de 50 centimes.
Cette compilation est l'aboutissement d'un projet mené par Emmanuel Tellier, avec Bernard Lenoir comme consultant, et le soutien des Inrockuptibles, de France Inter et des labels.
Il s'agit d'un projet caritatif, réalisé au bénéfice de la Fédération Hospitalière de France, dans le cadre de projets de coopération inter-hospitalière entre hôpitaux de France et d'Europe de l'Est. Mais musicalement, Contresens est un portrait très détaillé et très réussi de la scène pop française du début des années 1990, avec vingt titres majoritairement inédits ou rares.
On y trouve mon titre préféré de Chelsea, L'ange que j'étais, une chanson de leur premier album Réservé aux clients de l'établissement également sortie en single, et un inédit des Freluquets, Les amants, enregistré lors d'une session pour Bernard Lenoir.
Côté têtes d'affiche, Stay with me, la reprise des Comateens par Etienne Daho, était sortie en 1988 sur l'album Pour nos vies martiennes. Par contre, le titre en public de Jean-Louis Murat est inédit par ailleurs, tout comme ceux de Passion Fodder (une recréation azimutée de You keep me hanging on des Supremes, transformée en I swear I'll see you hung) et de Gamine (Monsieur Question Mark, avec des touches psychédéliques façon Five minutes in the life of Greenwood Goulding de Biff Bang Pow !. Malheureusement, ça devrait plutôt s'appeler Mister Question Mark car c'est chanté en anglais). Le titre de Kid Pharaon Merry Go Round est réapparu plus tard sur une face B de 45 tours.
Mais le disque vaut surtout par tous les inconnus qui font ici plus ou moins leurs premiers pas discographiques. Certains en resteront là, ou presque, mais d'autres auront un beau parcours, comme Les Objets ou Dominique Dalcan.
C'est le cas de plusieurs de mes préférés de l'album : Little Rabbits avec The daily train, un titre de leur première cassette Waiting for a neverendind train, qui me plaît plus que le souvenir que j'ai de leur premier album; Forguette Mi Notte avec Petite bouteille, aussi extrait d'une cassette; et surtout le lumineux haïku musical qu'est Comme Jeannie Longo de Katerine, qui serait quelques temps plus tard, mais dans une version différente, le titre phare de son premier album Les mariages chinois.

En réécoutant ce disque, j'ai foncé à contresens sur l'autoroute de ma mémoire morte. Cela n'a pas pour autant ravivé tous mes souvenirs...





4 commentaires:

  1. Ha ben Merci, ça fait du bien, de se souvenir que tout ne fut pas que mercantilisme éhonté...

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  2. Oui, les Happy Droopy Boys et pas les Requins Marteaux (dont nous avions rencontré le chanteur en coulisses). Je me souviens aussi de l'attitude hostile de l'un des guitaristes des Boys envers nous. Rigolo. Musicalement parlant, j'étais tombé amoureux de leur autre guitariste, un black élégant avec une vieille Stratocaster.

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  3. Je suis heureux de tomber sur ce post. J'ai acheté contresens en 93, et je me le suis fait voler dans ma voiture... merci pour ces commentaires qui me renvoient à ces titres.

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  4. Depuis qu'une fois je me suis fait voler mes jetons de caddie et ma carte de fidélité d'essence dans la voiture, je fais bien attention à ne surtout pas y laisser de disques !
    Trêve de plaisanterie, si ça te dit, il y a plusieurs exemplaires du disque en vente à moins de 10 € chez PriceMinister.

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