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03 décembre 2016
TERRY REID : Superlungs
Acquis à la Foire aux Disques de Cormontreuil le 12 novembre 2016
Réf : 2 C 006-91007 M -- Édité par Columbia en France en 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Superlungs -/- Stay with me baby
Les bourses aux disques ce n'est pas trop mon truc car je cherche la bonne affaire ou la curiosité plutôt que le collector. Mais quand il y en a une près de chez moi, j'y fais quand même un tour, en espérant dénicher quelque chose d'intéressant dans les cartons théoriquement bradés sous les stands. Mais quand que de simples CD sont annoncés triomphalement à 5 € comme si c'était l'affaire du siècle, je vous laisse imaginer le prix des vinyls d'époque, même en état moyen et peu recherchés...
A Cormontreuil, j'ai quand même trouvé deux-trois trucs à prix correct et, surtout, j'ai eu la chance que quelques vendeurs réellement amateurs se soient glissés parmi les pros et semi-pros. L'un d'entre eux avait une boite à chaussures de 45 tours en bon état à 1 € les trois. Inespéré ! J'en ai pris six, dont celui-ci, plus par curiosité et parce que je me doutais qu'il n'était pas trop courant que par intérêt musical, car a priori je ne pensais pas trop qu'il allait me plaire.
Terry Reid est entré dans l'histoire anecdotique du rock pour une raison toute simple : contacté pour éventuellement devenir le chanteur du groupe qui allait devenir Led Zeppelin, il a décliné l'invitation et suggéré à Page de s'intéresser au chanteur de Band of Joy, un groupe qui avait sa première partie, et aussi accessoirement à leur batteur. Il s'agissait bien sûr de Robert Plant et John Bonham. Plus tard, il a aussi refusé de devenir membre de Deep Purple.
Ce que je ne savais pas, c'est que sous son nom, Terry Reid avait déjà alors une carrière d'envergure non négligeable, avec plusieurs albums et des tournées américaines en ouverture de Cream ou des Rolling Stones.
En l'associant à Led Zeppelin, je pensais ne pas apprécier spécialement ce disque, mais j'ai été agréablement surpris à l'écoute. La production musicale est intéressante, claire et nette. Quant à Terry Reid, c'est un chanteur à coffre et à voix, certes, mais son style me convient mieux que celui de Robert Plant.
Ce 45 tours est extrait de Terry Reid, son deuxième album, sorti fin 1969. Il contient deux reprises, toutes les deux avec un son très différent des versions originales et toutes les deux à mon sens plus intéressantes que les originales.
Superlungs est une reprise de Superlungs (My supergirl) de Donovan, sorti très peu de temps auparavant sur son album Barabajagal. Côté paroles, ce n'est sûrement pas ce que Donovan a fait de mieux, puisque sa "super fille" dans la chanson est une fan de quatorze ans aux "super poumons". Là où la version de Donovan a des côtés hippie et garage, celle de Terry Reid a une basse très claire, des guitares et de l'orgue qui en font un excellent titre pop-rock.
Je ne connaissais pas la version originale de Stay with me par Lorraine Ellison, qui date de 1966 mais, dès les premières notes de Stay with me baby, j'ai compris que l'original était une ballade soul/rhythm and blues. Cette version est à la fois puissante et pleine de maîtrise, très réussie.
Ce 45 tours est donc une bonne surprise pour moi. Mais, la photo de pochette étant celle de l'album et les deux titres en étant extraits, j'ai du mal à comprendre pourquoi il se vend en moyenne plus d'une trentaine d'euros chez Discogs. Pour beaucoup moins cher, je conseille à qui serait intéressé de se procurer le CD de 2004 Super lungs (The complete studio recordings 1966-1969).
Terry Reid, Superlungs, Rich kid blues et Highway 61 revisited, en direct dans l'émission allemande Beat Club le 31 décembre 1969.
Terry Reid, Superlungs, en direct dans l'émission ou sur la chaîne Detroit Tube Work en 1970.
La bande-annonce de Superlungs : A Terry Reid documentary. Le film complet n'a pas encore été diffusé.
Je trouve, pour ma part (humble part, il est vrai), que Terry Reid chantre ici d'un funk bancal et lourdaud cumule le double handicap né du mix improbable du pire de Keziah Jones et de Status Quo, chant apprêté, hard funk lourdingue, rythmique pseudo alambiquée, tout à fait le genre d'artiste et de répertoire dont je décroche au bout de dix secondes... mais ceci, bien sûr, n'engage que moi ! Le pire des late sixties, early seventies, périodes particulièrement propices et friandes de ces arias un tantinet bas-du-cul.
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