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28 février 2016

JEAN POIRET : La vache à mille francs


Acquis chez Emmaüs à Tours-sur-Marne au début des années 2000
Réf : EA 516 -- Édité par Pathé en France en 1961
Support : 45 tours 17 cm
Titres : La vache à mille francs -- Ma cousine de Calais -/- Ah ! Les jolis mots -- J'aurais bien mieux fait

La semaine dernière, l'INA incluait dans la sélection de pépites de sa rédaction, outre une improbable prestation de Simon and Garfunkel à Provins en 1966, une interprétation par Jean Poiret à la télévision de La vache à mille francs, datant également de 1966, en soulignant qu'elle restait d'actualité.
Et c'est vrai que les crises agricoles se suivent et ont tendance à se ressembler. En 1960, c'est le bœuf qui était trop cher au détail, en 2016 c'est le porc et le lait qui sont vendus en gros en-dessous des coûts de production, mais sinon, tous les éléments et intervenants d'aujourd'hui sont déjà bien présents dans la chanson de Jean Poiret, de la Bretagne à Paris, où se tient actuellement le Salon de l'Agriculture, en passant par les différents intermédiaires et les interventions ministérielles.
AU moment où cette chanson a été composée, c'est Joseph Fontanet qui était Secrétaire d'Etat au Commerce intérieur et c'est la campagne de promotion Suivez le boeuf... qu'il a lancée qui a inspiré Jean Poiret. Au moment de la prestation télévisée de 1966, Fontanet n'était plus au même poste et Poiret se contente de citer "le ministre". La campagne Suivez le bœuf..., qui a fait du foin, a suscité la parution d'au moins deux autres disques, par Gisèle Robert et Robert Rapetti.
La vache à mille francs, avec une bonne orchestration et une diction impressionnante de Poiret, est une réussite. Il s'agit bien sûr d'une parodie de La valse à mille temps de Jacques Brel, lequel a suffisamment apprécié l'exercice pour y faire une référence explicite lors de son tour de chant à l'Olympia en 1961.
Chose qui ne gâte rien, cette bonne chanson est habillée d'une pochette très réussie, dessinée par Jacques Dropy. A priori, c'est le seul disque de chansons publié par Jean Poiret seul, ses autres disques étant surtout des sketches avec Michel Serrault. Pour l'occasion, il y a du beau monde, avec sur deux titres chacun, Françoise Dorin aux paroles, André Popp à la composition, Martial Solal et Pierre Guillermin à direction d'orchestre.
Je connaissais Françoise Dorin de réputation comme romancière, pas du tout comme parolière, alors que c'est d'abord dans cet exercice qu'elle s'est illustrée. Et on s'étonne encore moins de sa présence ici quand on sait que Jean Poiret a été son époux...
Les trois titres qui complètent le disque sont certes légers et sur des trames comiques assez classiques, mais tous d'excellente facture, à commencer par Ah ! Les jolis mots ("barbares, de ceux qui sont dans les chansons si rares"), suivi de près par Ma cousine de Calais et J'aurais mieux fait.


Jean Poiret, La vache à mille francs, le 10 novembre 1966 en direct dans l'émission Palmarès des chansons, avec une orchestration pleine de cordes typique de l'O.R.T.F., moins subtile que celle du disque.

2 commentaires:

  1. J'ai remarqué ces dernières années qu'il suffise que je sois dans un trip quelconque pour tomber sur un disque lié dans un vide grenier. Ainsi, il y a 2 ans, après avoir juste fini de lire le livre de Pol sur Lewis Furey, je pioche un de ses albums et un de Carole Laure dans un vide-grenier sur l'Ile de Ré, le dimanche suivant. C'est confiant que je suis donc allé sur le vide-grenier de Parmain (95) ce matin. Vendredi, j'ai fait la belle expo consacré au Velvet Underground et je suis en train de lire le livre de Ghosn et Azoury. Finalement ... pas de Velvet U, mais cette Vache à Mille Francs. Je me suis trompé de trip. Ou j'aurais du finir le livre ... On verra ça dimanche prochain.

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  2. Au moins, tu n'as pas dû payer cette vache mille francs. Et, avec ce que je chronique, tu aurais pu tomber sur pire (Pit et Rik ? La Maison de Toutou ?). Quant à trouver du Velvet pas trop courant sur un vide-grenier, tu peux relire toutes mes chroniques et finir ton livre, mais faut peut-être pas trop rêver quand même !

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