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30 mai 2015

DEVO : Girl you want


Acquis neuf à Châlons-sur-Marne ou Paris en 1980
Réf : VS 350 -- Edité par Virgin en Angleterre en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Girl you want -/- Turn around

Bon, j'ai bouclé la semaine dernière ma Discographie personnelle de la New Wave mais je n'en ai pas pour autant fini avec la New Wave. Le livre ne se veut pas exhaustif (on m'a judicieusement fait remarquer qu'il y manque Pere Ubu et Lene Lovich, parmi beaucoup d'autres !) et, même si je ne prévois pas de volume 2, je ne vais pas me priver de chroniquer les disques que j'achète ou que je réécoute. Et cela d'autant moins quand il y a de l'actualité, comme c'est le cas pour Devo avec la parution cette semaine aux États-Unis d'un livre de la collection 33 1/3 sur l'album Freedom of choice de 1980.
33 1/3, ce sont ces petits livres qui se concentrent sur un album, écrits par des passionnés, journalistes ou souvent musiciens, comme c'était le cas pour celui sur 69 love songs. Pete Astor a signé l'an dernier celui sur Blank generation.
Pour annoncer la parution du livre, l'éditeur a publié une semaine d'infos sur Devo par l'auteur du livre Evie Nagy, et j'ai vraiment découvert quelque chose qui vaut le jus avec celle du deuxième jour : le 18 juin 1980, Devo est apparu dans le Collaro Show pour y présenter Girl you want !:


Devo, Girl you want,dans l'émission Le Collaro Show, le 18 juin 1980.

L'enregistrement a eu lieu le 12 juin 1980. Quand on lit le programme du groupe ce jour-là, on voit qu'ils ont interprété en play-back Girl you want deux fois cet après-midi-là, avant d'aller voir The Human League au Palace après avoir mangé dans un restaurant en face.
Je n'ai pas vu l'émission à l'époque. J'étais en plein bac, et surtout je fuyais Collaro comme la peste. C'est pour le moquer et pas pour lui rendre hommage que j'ai pris un temps en 1982-1983 le pseudonyme de Stéphane Pollaroc... Ce qui m'étonne c'est que, sauf erreur de ma part, personne ne m'avait informé jusque là de cette prestation par définition mémorable du groupe. Chez Collaro, Devo se trouvait là où il a toujours voulu être, au coeur de la société du spectacle, mais aussi là où sont les gens normaux. Là, où il pourrait le mieux réaliser son objectif : faire tout péter et mettre en oeuvre la dé-évolution.
Mais c'était voué à l'échec. Certes, ils sont bizarres les gars de Devo avec leurs chapeaux en plastique rouge et leurs synthétiseurs, mais ça fait causer cinq minutes les téléspectateurs avant qu'ils ne passent à autre chose, et au bout du compte ça ne surprend pas plus que Pit et Rik chantant La cicrane et la froumi.
Comme Evie Nagy l'explique, Devo et ses deux labels (l'américain et l'européen) avaient beaucoup misé sur Girl you want (orthographié Girl U want sur l'album) en le sortant en  45 tours quelques semaines avant Freedom of choice. Tout le monde pensait que ce titre, décalquant et moquant le tube My Sharona de The Knack (Il a fallu trente ans pour que je m'en rende compte par moi-même !), serait celui qui finirait par toucher le plus grand public. Ce fut un échec, comme avec les précédentes tentatives, et finalement c'est le single suivant, Whip it, qui, presque à la surprise de tout le monde, sera celui qui donnera enfin un très grand succès à Devo (aux Etats-Unis surtout). Et, comme de bien entendu, le groupe ne se remettra jamais vraiment de ce succès.
Girl U want est cependant devenu l'un des titres phares de Devo, et il y en eu plusieurs reprises au fil du temps, y compris de façon assez surprenante une version assez rock par Robert Palmer sortie en single en 1994.
Si j'ai acheté le disque en import anglais à sa sortie, c'est parce que je n'avais pas dû trouver le pressage français en magasin. Le 45 tours a donc été mal distribué et ne risquait pas de profiter du passage chez Collaro. Cela est sûrement dû au changement de distributeur français de Virgin qui est intervenu au moment de la sortie du disque. Il y a même du coup deux pressages français de Girl you want, l'un chez l'ancien distributeur Polydor, qui a dû être enlevé des rayons aussi sec, et l'autre chez le nouveau, Arabella-Eurodisc, qui a dû arriver trop tard pour espérer se vendre bien.
Il y a une excellente face B sur ce 45 tours, Turn around, un court titre à la fois synthétique et énergique, enregistré en même temps que l'album mais qui en a été écarté et c'est presque dommage. Le principal titre de gloire de Turn around depuis 1992 c'est d'avoir été repris par Nirvana, dont on trouve la version sur Incesticide.



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