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06 juillet 2014

GRACE JONES : Private life


Acquis dans un Record and Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres vers 1984
Réf : WIP 6629 -- Edité par Island en Angleterre en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Private life -/- She's lost control

Je ne l'avais pas acheté ni même écouté entièrement, mais je savais que Grace Jones avait sorti en 1980 l'album Warm leatherette, qui sur huit titres contenait six reprises, dont le titulaire et assez obscur quand même Warm leatherette de The Normal, mais aussi des choses plus attendues de Roxy Music, Tom Petty and the Heartbreakers ou Smokey Robinson et un truc assez dingue pour un disque sorti internationalement, une version de Pars de Jacques Higelin !
Ce que je ne savais pas par contre, et j'ai carrément sursauté quand je suis tombé sur ce 45 tours dans la cave du Record and Tape Exchange, c'est que Grace Jones avait aussi enregistré une version de She's lost control de Joy Division !
Il s'agit d'une septième reprise enregistrée pendant les mêmes sessions mais écartée de l'album. Warm leatherette est sorti en mai 1980, au moment même de la mort de Ian Curtis. Private life, le troisième single pris de l'album, n'est sorti que fin juin, mais il est clair que cet enregistrement a été fait du vivant de Ian Curtis et que, très probablement (surtout si on consulte une liste de reprises), il s'agit de le première reprise publiée d'une chanson de Joy Division. Pour cette reprise, l'équipe de production n'avait comme modèle que la version de l'album Unknown pleasures, la deuxième version, parue sur le maxi Atmosphere, n'étant parue qu'un peu plus tard dans l'année 1980.
L'effet est un peu bizarre à l'écoute des premières notes de cette version de She's lost control : on pourrait se croire en train d'écouter l'album Aux armes etc. de Gainsbourg, parue l'année précédente ! Ça ne devrait pas être surprenant car quatre grandes pointures du reggae (Mikey Chung, Sly Dunbar, Sticky Thompson et Robbie Shakespeare) ont participé aux deux enregistrements. L'équipe des All Stars du studio Compass Point est ici complétée notamment par Barry Reynolds (le principal collaborateur de Marianne Faithfull pour Broken English) et Wally Badarou aux claviers, qui jouait aussi sur le Mambo Nassau de Lizzy Mercier Descloux. Par la suite, le côté légèrement sautillant de cette version remise sur un rythme reggae ponctué d'un effet électronique est heureusement contrebalancé par la voix toujours limite menaçante de Grace Jones et une façon réussie de retranscrire les bruitages de la version de l'album de Joy Division. Plus ça va à partir du refrain, mieux c'est, et au final c'est une version que je trouve réussie, pas si éloignée que ça dans l'esprit, mais sans le côté punk de la guitare saturée, d'un autre disque publié par Island en 1980, l'album de Basement 5. L'enregistrement sur ce 45 tours est relativement court, mais comme des maxis ont été édités, il existe une version longue et même une version dub.
En face A, le traitement de Private life est un peu moins surprenant, ne serait-ce que parce que le titre original, paru l'année précédente sur le premier album des Pretenders, était ce qu'on appelait alors un "reggae blanc". Il n'empêche, sans les choeurs du refrain original mais avec plein d'énergie et la diction particulière de Grace Jones, qui évoque presque John Lydon dans Religion de PIL, c'est encore une reprise que je trouve très réussie.
Ce disque est l'extrait de Warm leatherette qui s'est le mieux vendu en Angleterre. Malgré tout, je ne suis jamais tombé sur un exemplaire du disque avec pochette illustrée. Il y a aussi eu une édition française du disque avec une pochette différente, mais là  je n'en ai carrément jamais vu, ce qui n'est pas surprenant car il a dû très peu se vendre par chez nous, contrairement au 45 tours suivant, I've seen that face before.



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