Pages
▼
27 avril 2014
XTC : Life begins at the hop
Offert par Fabienne M. à Mareuil-sur-Ay en avril 2014
Réf : VS 259 -- Edité par Virgin en Angleterre en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Life begins at the hop -/- Homo safari
Certes, la pochette de l'album Go 2 était une méta-oeuvre d'art, un concept décliné sur l'insert et l'étiquette par un des gars de l'équipe Hipgnosis, et celle du précédent 45 tours Are you receiving me ? était assez énigmatique (un gros point d'interrogation au recto, un gros point d'exclamation au verso), mais c'est vraiment avec ce disque qu'XTC a commencé à produire des pochettes de disque hyper-élaborées. C'était de toute façon presque un nouveau début pour le groupe, après le départ du clavier Barry Andrews et l'arrivée du guitariste Dave Gregory, dont c'est la première apparition sur disque. C'est aussi le début d'une collaboration fructueuse avec le producteur Steve Lillywhite et l'ingénieur du son Hugh Pagdam.
Donc, par la suite on a eu droit pour les pochettes d'XTC à un plateau dépliant de jeu de société (Making plans for Nigel), à deux 45 tours dans un sac plastique imprimé (Towers of London), à une roue de locomotive (The big express), à six cartes postales cachant le bouton rouge de l'apocalypse nucléaire (This world over), à un théâtre de marionnettes (No thugs in our house), et j'en oublie sûrement. Pour ce disque-ci, on a une pochette plastique sérigraphiée avec les éléments d'un tourne-disque, un insert cartonné et un disque, tant et si bien qu'on a l'impression que c'est le 45 tours qu'on a acheté qui passe sur l'appareil et, comme il y a un deuxième bras, probablement un système pour passer plusieurs disques à la suite, quand on enlève Life begins at the hop, on découvre le disque précédent, Are you receiving me ?, fort logiquement. J'ai noté que l'électrophone est de marque Garrard en pensant que c'était sûrement l'équivalent anglais du Teppaz. On est certain en tout cas que la marque n'a pas été choisie au hasard car l'usine Garrard était située à Swindon, la ville d'XTC.
Cette pochette convient particulièrement bien à Life begins at the hop, une chanson toute simple, qui se souvient des après-midi dansantes organisées pour les jeunes dans une salle paroissiale. C'est la toute première face A de single d'XTC écrite et chantée par le bassiste Colin Moulding et c'est une grande réussite. C'est enlevé, avec un motif insistant à la guitare rythmique, une grosse basse, un gros travail sur les choeurs ("Whou hou hou", "Tell me what do you say", "Lalalala lalala"), et surtout, je n'ose pas parler de solo, mais il y a une partie instrumentale à la guitare, toute en retenue, qui m'ébaudit depuis trente-cinq ans maintenant et que j'ai toujours l'intention de sampler à la première occasion. Ce 45 tours, sorti au printemps 1979, a eu pas mal de succès en Angleterre, mais c'est tellement une évidence pop qu'on peut être étonné qu'il n'ait pas été le premier grand tube du groupe, ce que sera en septembre 1979 le single suivant, Making plans for Nigel, pourtant moins accessible de premier abord. En tout cas, on peut être certain que Damon Albarn a bien écouté ce titre et son refrain "Life begins at the hop, boys and girls" et qu'il s'en est souvenu quand il a composé le tube Girls and boys pour Blur en 1994 (et je ne dis pas ça seulement pour les paroles).
Avant le recevoir cette année en cadeau d'anniversaire, je n'avais jamais eu ce 45 tours d'XTC. Pourquoi ? Eh bien parce que Polydor, qui distribuait Virgin en France à l'époque, a décidé initialement de ne pas sortir de ce disque. Par contre, quand est arrivé Making plans for Nigel quelques temps plus tard, ils ont dû se dire que c'était dommage de gâcher une aussi bonne chanson et a viré les deux faces B du 45 tours anglais pour les remplacer par Life begins at the hop. Le plateau de jeu a viré aussi bien sûr, tout comme l'électrophone. On a eu droit à la place au recto de Making plans et au verso de Life begins at the hop. Un vrai puzzle ! Et comme ça ne suffisait pas pour un titre de cet acabit, Polydor a aussi caviardé Drums and wires qui, suivant la bonne vieille tradition anglaise, ne contenait pas ce single déjà largement vendu. Le titre tout à fait honnête Day in day out a donc sauté et laissé sa place à Life begins at the hop en troisième position sur la face A. Ce fut pire aux Etats-Unis où le label a complètement modifié l'ordre des titres et placé Life begins en début de première face. Ils ont aussi insisté pour que le groupe enregistre une nouvelle version de ce titre pour le sortir en single après le succès de Making plans. Mais le groupe en avait déjà un peu marre de cette chanson et le disque n'est finalement pas sorti. Si je compte bien, entre la version du single original, la version américaine, une minute de la première répétition du titre, une première version anglaise refusée, un enregistrement pour une session Peel et une version en concert au Hammersmith Palais en décembre 1980, ça fait quand même six versions officiellement publiées pour ce titre, réparties sur les coffrets A coat of many cupboards et Transistor radio, la version single se trouvant sur plein d'éditions de Drums and wires et de compilations. Aucune des six n'est mauvaise, mais retenez juste que seule la version du 45 tours de 1979 est essentielle.
En face B, on trouve ici Homo safari, le morceau qui donne son titre générique à la série de six instrumentaux qu'Andy Partridge a disséminés sur des faces B d'XTC pendant plusieurs années. On est dans la droite ligne du EP Go + et surtout de son album solo Take away / The lure of salvage. J'aime bien ce n° 1, mais ce n'est pas mon préféré à cause d'un passage par trop jazzy dans le milieu. Sauf erreur de ma part, ce titre n'a été édité en France que sur la cassette Eighties goldies de 1980, qui compilait dans l'ordre et avec leurs faces B les six premiers 45 tours d'XTC. Peut-être que Polydor l'a sortie pour se rattraper... De manière plus générale, j'ai l'impression que la série entière n'a pas été rééditée depuis le EP américain Dear God de 1987.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire