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30 mars 2014

JOHNNY DOWD : Wake up the snakes


Acquis chez Parallèles à Paris le 28 décembre 2011
Réf : MRCD 312 -- Edité par Munich au Bénélux en 2010
Support : CD 12 cm
13 titres

J'ai prévu de chroniquer un disque de Johnny Dowd ici depuis le tout début de l'aventure, et ça fait plus de deux ans que mon choix s'est porté sur cet album, mais depuis tout ce temps le CD languissait dans la pile des disques en attente de chronique. C'est la discussion cette semaine autour de sa version de Mother's little helper qui m'a décidé d'arrêter de tergiverser plus longtemps.
J'ai connu Johnny Dowd il y a une quinzaine d'années déjà, par des titres sur des compilations Glitterhouse comme A picture from life's other side et surtout First there was, de son premier album, The wrong side of Memphis. Depuis, entre mes disques et ceux de Philippe R., j'ai bien dû écouter six ou sept de ses nombreux albums (un par an quasiment depuis 1997), mais pas les deux plus récents, No regrets et Do the gargon. Sa bio particulière a contribué à sa réputation (un quinquagénaire patron d'une boite de déménagement qui se met à sortir des disques), mais c'est sa musique, son univers sombre, voire glauque, pas optimiste pour un rond, qui lui vaut d'être suivi de près, notamment en Europe. On est sur le fil du rasoir, y compris pour le chant, qu'il partage souvent  avec Kim Sherwood-Caso.
Souvent, je picore quelques chansons qui me plaisent beaucoup dans les albums de Johnny Dowd, mais quand j'ai écouté Wake up the snakes la première fois, c'est l'album dans son ensemble qui m'a tout de suite plu, peut-être parce que, comme Dowd l'a expliqué sur son site au moment de l'enregistrement, il a voulu pour l'occasion revenir aux racines soul/garage de sa jeunesse, avec beaucoup de basse fuzz et de farfisa. Ça donne des titres avec de gros riffs ou un gros groove (Howling Wolf blues, Swamp woman, Fat Joey Brown avec son solo de tuba) et des choses plus surprenantes chez Dowd comme des rythmiques quasi bossa et des ambiances presque easy listening (Hello happiness, Words of love). Mais on est bien chez Dowd, et quand une chanson s'intitule Hello happiness, on se doute que c'est ironique. Pour Words of love, le titre est suivi de "I should never have spoken". Par contre, quand il est question de mensonges dans Lies, y a pas erreur ("I told you nothing but lies"). Le contraste le plus saisissant, c'est sûrement  sur Me and Mary Lou, l'un des grands moments du disque. Le rythme est plutôt guilleret, mais si on écoute les paroles, ça fait presque froid dans le dos. Comme souvent, Johnny Dowd se met dans la peau de son personnage et raconte à la première personne sa vie avec Mary Lou, la naissance de leur fille Jessie un jour de Noël (dans un motel pour économiser sur les factures de la maternité), la mort de Mary Lou à vingt-six ans. Il boit beaucoup, et surtout il aime Jessie "pas comme un père devrait". Et Jessie, par la voix de Kim Sherwood-Caso, explique à Papa qu'elle veut bien tout faire pour adoucir sa douleur, mais s'il pouvait ne pas l'appeler Mary Lou...
La tournée européenne qui a suivi la sorti de Wake up the snakes est passée pas très loin de chez moi, à l'excellent festival Musique Action à Nancy. Je regrette un peu d'avoir raté ça, mais bon, j'étais en vacances en Angleterre cette semaine-là, et malheureusement, on ne peut pas avoir son gâteau et le manger !


Johnny Dowd, Hello happiness, en concert à The Chapter House, chez lui à Ithaca, le 9 janvier 2010, quelques jours après la fin de l'enregistrement de l'album. C'est filmé par un membre du public, visiblement.

5 commentaires:

  1. Dérision, élégance ! C'est en effet un des meilleurs disques de Johnny Dowd que ce "wake up the snakes" ; les arrangements d'orchestre y sont parfaits, les titres se suivent sans trop se ressembler et l'excellente Kim Sherwood-Caso y tient sa place. D'où ma profonde déception à l'écoute de son petit dernier "do the gargon"... bien trop bourrin !

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  2. J'ai justement lu une interview assez récente de Dowd dans l'Ithaca Journal dans laquelle il explique que ce serait sûrement dans son intérêt de se cantonner à un style musical mais qu'il en est incapable. Apparemment, avant "Do the gargon", "No regrets" était quasi-électronique et "A drunkard's masterpiece" plutôt prog-rock. Le prochain a donc peut-être des chances de plus te plaire !

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  3. J'aime tous ses disques... sauf "do the gargon" ! Au fond, je crois que j'aime plutôt bien quand un artiste change de style (encore que ce soit souvent a minima, les révolutions stylistiques relevant davantage de l'art de la broderie que celui de la coupe franche) mais "do the gargon" est bien trop monolithique, assez bourrin (mais ça, je l'ai déjà dit) dans le son (ça n'est pas qu'ils jouent heavy qui soit gênant en soi mais qu'ils soient balourds... cf. la fameuse grande différence entre rock lourd et rock lourdaud !). Ceci dit, on trouve les mêmes titres (que sur "do the gargon") joués live sur you tube et là, miracle, ça fonctionne mieux !
    J'attendrai le prochain, en effet.

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  4. Et oui, moi aussi, j'ai raté son passage à Vandoeuvre... et c'est pas demain la veille qu'il repassera dans l'Est !
    Même Howe Gelb est passé récemment à Metz... et je n'en savais rien !!!!

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  5. Flûte, j'ai aussi raté Howe à Metz ! Par contre, je vais essayer de ne pas le rater ce soir à 22h30 sur France Musique : il sera en session dans Label Pop.

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