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18 octobre 2013
JULIAN COPE : Trampolene
Acquis chez Rough Trade à Londres le 24 avril 1987
Réf : ISW 305 -- Edité par Island en Angleterre en 1987 -- n° 006257
Support : 33 tours 17 cm
Titres : Trampolene -- Disaster -/- Mock turtle -- Warwick the kingmaker
J'ai déjà eu l'occasion de raconter comment, le 23 avril 1987, avec Philippe R., nous avons été placé devant un choix cornélien : aller voir comme prévu Julian Cope en concert au Town and Country Club à Kentish Town, ou aller à quelques centaines de mètres de là au concert "secret" de Felt sous le nom de Scarlet Servants, avec Momus en première partie. Nous avions maintenu notre projet d'aller voir Cope, sachant que, dès le lendemain soir, nous avions la possibilité de voir Felt en tête d'affiche, au King's College, avec House of Love et The Wishing Stones en première partie. Avant ça, avec Philippe, nous avions passé une bonne journée ce 24 avril 1987, en partie à faire du shopping dans le quartier de Notting Hill. Au rayon collector du Record & Tape Exchange, nous avions eu la bonne surprise de tomber nez à nez avec Monsieur Lawrence et nous étions ressortis de Rough Trade avec chacun un exemplaire de ce 45 tours de Julian Cope en édition limitée et numérotée.
Comme c'était l'habitude chez Rough Trade, il était vendu strictement au prix habituel de l'époque d'un 45 tours, soit 1,75 £. Ce qui est plus surprenant, c'est que Rough Trade en ait eu encore en stock. J'ai vérifié et revérifié, et ce single est bel et bien sorti en janvier 1987, pour annoncer en mars la sortie de l'album Saint Julian. Trois mois après, ces "collectors" auraient dû s'être volatisés depuis longtemps, et d'ailleurs, un nouveau single, Eve's volcano, était déjà sorti. L'explication tien peut-être au fait que Trampolene a succédé au single World shut your mouth (à ne pas confondre avec le premier album solo de Cope, qui porte le même titre), un vrai tube, sa meilleure vente en solo. Et si l'album ensuite s'est bien vendu lui aussi, Trampolene et Eve's volcano se sont eux plantés tous les deux. Et, comme Island avait inondé le marché de multiples éditions du single (45 tours "normal", le même avec pochette ouvrante, maxi-45 tours "normal", le même en version remixée, et donc ce 45 tours 4 titres en édition limitée), ça explique peut-être pourquoi il en restait encore lors de notre séjour. Ou, pour être plus précis, comme Philippe s'en souvient, on a sûrement eu la chance de tomber un jour où Rough Trade venait de recevoir quelques exemplaires de ce disque retrouvés dans un coin ou un autre.
Pour cette édition spéciale, Cope et son manager Cally, s'en sont une fois de plus donné à coeur joie pour l'emballage. Il y a une sur-pochette cartonnée, une enveloppe du type de celles utilisées par les labels pour envoyer leurs disques promo par la poste. A l'intérieur, on trouve le disque dans sa pochette. Il y a bien eu une pochette imprimée pour certains exemplaires de cette édition référencée ISW 305, mais Island a peut-être quand même cherché à faire des économies car mon disque est lui inséré dans une pochette du 45 tours simple IS 305. On trouve aussi dans l'enveloppe un "display poster", comme ceux qui pouvaient être envoyés aux disquaires pour afficher dans leurs boutiques mais, c'est le seul raté du projet, ce poster imprimé en noir et blanc sur du papier journal est vraiment moche.
Dans son livre Repossessed, Julian Cope explique qu'il est tombé un jour sur une cassette avec la démo d'une chanson, enregistrée un an plus tôt, qu'il avait complètement oubliée. Cope est enthousiaste et lyrique à propos de cette démo "extraordinaire — comme un train rapide avec une barbe de ZZ Top". Il mentionne Chuck Berry, Dolly Parton et 13th Floor Elevators. Idem pour la version studio, qu'il décrit notamment comme "une version cosmique du rock sudiste américain".
Je n'ai pas eu l'occasion d'entendre la version démo, mais pour ce qui concerne la version album, l'enthousiasme de son auteur me parait un petit peu exagéré quand même. Certes, c'est une bonne chanson, bien rock, mais la production eighties à fond est dure à digérer et la chanson est bien moins accrocheuse que World shut your mouth. C'est ce titre qui a été choisi pour ouvrir Saint Julian, mais il contribue à faire que je préfére la face B du disque à la A.
Les trois autres titres sont ceux qu'on trouvait sur le maxi 45 tours. Disaster est un bon exemple de chant de marin électrique et épique, mais je préfère encore la face B de ce disque.
Mock turtle (je ne sais pas si cette fausse tortue fait référence à la fameuse coquille portée par Cope sur la pochette de son album Fried en 1984) est la grande bonne surprise du disque. Le son est dépouillé et on croirait être revenu au premier album solo, voire même aux faces B de Sunshine playroom. Superbe.
Il y a aussi un petit côté folk à Warwick the kingmaker, un titre sur lequel Cope doit être seul ou presque, car Julian est crédité à la batterie et Double De Harrison (un de ses pseudonymes) l'est au piano.
Les trois faces B figurent sur le CD rajouté à la dernière édition en date de Saint Julian.
Julian Cope, Trampolene, en direct dans l'émission The Tube, en 1987.
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