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14 décembre 2012

ULTRAVOX ! : Young savage


Acquis chez Dorian Feller à Villedommange le 26 juillet 2012
Réf : 6138 104 -- Edité par Island en France en 1977 -- Echantillon gratuit - Vente interdite
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Young savage -/- Dangerous rhythm

Avec Dorian, on s'offre ou on s'échange beaucoup de disques, mais cet été je lui ai acheté un trio de disques qu'il s'apprêtait à mettre en vente sur un vide-grenier (celui-ci, plus un volume de Rhythm and blues Formidable qui manquait à ma collection et un EP de Myriam Makeba).
J'ai entendu pour la première fois Ultravox ! en 1979, alors que je passais une partie de l'été dans un camp militaire à dégager la terre de l'intérieur de silos gaulois creusés dans la craie. François B. avait craqué pour ce groupe et avait mis plusieurs de leurs titres sur ses cassettes de compilations. Lui et Bruno M. appréciaient particulièrement My sex, l'un des titres du premier album.
Ce premier album d'Ultravox !, sorti début 1977, je l'ai acheté quelques temps plus tard : j'en avais trouvé un exemplaire du pressage français, sûrement chez Hifi-Club à Châlons.
Le groupe n'a pas chômé en cette année 1977. Quelques semaines à peine après la sortie de l'album, ils sont retournés en studio pour des sessions qui allaient aboutir à la sortie de l'album Ha ! Ha ! Ha ! en novembre. Mais dès le moi de mai, ce travail a produit un single inédit, ce Young savage.
Un "jeune sauvage" en 1977... On pense évidemment à un punk. Mais on ne peut pas vraiment dire qu'on a affaire ici à un morceau de punk, même s'il en a le rythme et un peu de la rage. Déjà, le son de la guitare est habillé de beaucoup trop d'effets et on est plutôt dans le registre des disques de David Bowie. Et puis, il y a les paroles. Un punk aurait plutôt tendance à parler de lui à la première personne ("Now I wanna sniff some glue", "Don't know what I want but I know how to get it"), mais là on a plutôt une chanson sur le punk. John Foxx semble faire référence au "No future" ("The past is dead, tomorrow's too far") et faire le portrait des punks qu'il a dû côtoyer à Londres : "Every sneer is thrown away with practised gestures of disdain, The outlaw stance is so pedantic, hate the world, it's so romantic".
La fréquence de sortie des disques d'Ultravox ! a dû être trop grande pour que Phonogram arrive vraiment à suivre en France. Certes, le premier single, Dangerous rhythm, a été pressé en France, mais seulement en exemplaires promo destinés à la presse. Du coup, au moment de sortir Young savage, le label français a éjecté la version live de Slip away qui était en face B du 45 tours anglais pour y coller Dangerous rhythm, ce qui fait de cette édition du disque un exemple de véritable double face A.
L'autre particularité de ce pressage français, c'est sa pochette, différente de la pochette anglaise. Elle n'est pas géniale, mais là au moins on ne peut pas dire qu'on a perdu au change car l'autre pochette est carrément moche. La photo est seulement créditée à "X", sans autre précision, mais je parierais bien qu'elle a été prise à Paris au Gibus, où Ultravox ! a joué cinq soirs de suite, du 19 au 23 avril 1977, juste avant la sortie de ce disque, donc.
Mon exemplaire est destiné à la promotion. Comme cela se faisait beaucoup à l'époque, cela n'est matérialisé que par un tampon apposé au verso de la pochette d'un disque normalement destiné à la vente. Je pense que Young savage a dû tellement peu se vendre que les disques hors commerce sont plus courants que les autres : depuis, je suis tombé sur un autre exemplaire du disque, en beaucoup moins bon état, qui porte le même tampon.
Dangerous rhythm est proposé ici dans la même version que sur le premier album. J'aimais bien la chanson à l'époque, mais j'ai été très déçu en la réécoutant. La basse et l'orgue sont plutôt reggae (on est chez Island, après tout), mais le son et le chant sont plutôt dans une veine consensuelle molle. Ça pourrait presque annoncer Reggatta de blanc...

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Pendant longtemps, la façon la plus simple de se procurer Young savage, c'était d'opter pour Three into one, la compilation des années Island/John Foxx initialement sortie en 1980. De nos jours, on trouve aussi ce titre, en version studio et live, parmi les bonus de la réédition de Ha ! Ha ! Ha !.

3 commentaires:

  1. Alors là, j'en reste baba ! voilà des années que je cherche sans succès à retrouver la date du concert d'Ultravox au Gibus auquel j'aai assisté ! Bon, j'ai la réponse, enfin presque, car je ne me souvenais pas qu'il y ait eu plusieurs concerts. Mais avec un calendrier de 1977 je devrais pouvoir retrouver quelle date correspondait à un vendredi ou un samedi. Tu as trouvé ce renseignement où, au fait ? Sinon, j'ai acheté mon exemplaire de "Young Savage" en magasin à l'époque... ça se trouvait quand même...

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  2. Ah Jean-Pierre, je me disais bien que j'allais tomber sur un spectateur d'un des concerts d'Ultravox ! de 1977 et tu étais l'un des candidats potentiels...
    Tu as dû y aller le vendredi 22 ou le samedi 23. L'info vient du site de John Foxx (j'avais mis un lien), qui contient une chronologie, encore incomplète mais bien fournie pour 1977. Je n'ai trouvé aucune autre info en ligne sur ces concerts.
    Est-ce qu'il te semble que la photo de pochette pourrait avoir été prise au Gibus ?

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  3. Très franchement, je ne pense pas que cette photo ait été prise au Gibus. le Gibus est une cave. La scène y était minuscule et peu élevée. Je ne crois pas qu'il y ait eu un rideau dans le fond. Mais je me souviens très bien que la tête de John Foxx (qui est grand) touchait presque le plafond. Quand pris dans le feu de l'action il oubliait où il était et se mettait à sauter, il manquait à chaque fois de s'assommer !!

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