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24 mai 2008
HENRI GENES : La vaca maladiva
Acquis sur le vide-grenier du quartier de la Goësse à Epernay le 18 mai 2008
Réf : 90.044 B -- Edité par Pacific en France en 1955
Support : 45 tours 17 cm
Titres : La vaca maladiva -- Sidi Bel Abbes -/- Hector -- Tantina de Burgos
Mon principal souvenir lié à Henri Génès concerne l'un de ses succès, Le facteur de Santa Cruz, que Lamy Vincent et son groupe Au Bonheur Des Dames avaient repris en version reggaeifiée dans son émission L'écho des bananes en 1982 ou 1983 (on peut en voir une grosse minute ici, rediffusée lors de la dernière de l'émission fin 1983). Anne B. et François B. avaient magnétoscopé l'émission et se régalaient tellement de la chanson que "Hého les muchachos" est devenu pour un temps un cri de ralliement entre nous. C'est ainsi que nos amis les Muchachos se virent attribuer leur nom de baptême...
En fait, Henri Génès est profondément inscrit dans l'inconscient collectif d'une bonne partie de la population française la moins jeune. Pas tellement en tant que chanteur, mais en tant qu'acteur. Des petits rôles le plus souvent, mais sa filmographie est impressionnante. Outre des grands classiques comiques (la série du Gendarme à Saint-Tropez, La grande vadrouille, Le corniaud, La soupe aux chous, Mon curé chez les nudistes,...) on a l'impression à la lecture de cette liste impressionnante qu'il choisissait les films dans lesquels il jouait en fonction de leur titre : Touch' pas à mon biniou, La ferme du pendu, Plume la poule, Au diable la vertu, La rue des bouches peintes, Prends ta Rolls et va pointer, Le champion du tiercé et même Le facteur de Saint-Tropez ! Impressionnant, je vous dis.
Il y a quelques temps, j'ai acheté le 45 tours qui contient Le facteur de Santa Cruz, et avant ça un autre 4 titres, mais dimanche, sur le très familial et sympathique vide-grenier du quartier de la Goësse à Epernay, quelques heures avant l'orage de l'après-midi, j'ai acheté celui-ci, pour faire un lot à négocier à 2 € les trois avec un 45 tours d'Elvis Presley de fin 1969 et un EP de Léo Ferré.
Côté chanson, comme au cinéma, le terrain d'Henri Génès c'est le comique, comique troupier d'abord (et même néo-comique troupier à la télé dans les années 60) et comique exotique satirique le plus souvent. C'est ce côté exotique et léger qui permet à ses disques de m'être agréables à plus de cinquante ans d'écart, là où des chansons sérieuses ou réalistes, à la Armand Mestral par exemple, peuvent m'être assez insupportables.
La recette est simple et ancienne donc pour ce type d'humour : des stéréotypes ou pseudo-stéréotypes (tics de langage, traits culturels, folklore musical local,...) exagérés ou moqués. Ici, ça donne la vache malade mexicaine, le tango oriental de Sidi Bel Barbès, l'ivrogne et Hector, son bulldog anglais bavard, et la mésaventure de l'espagnol et de la nombreuse famille de sa femme, dont la tantine de Burgos.
Léger, très léger, mais agréable. La vache laitière mexicaine assise sur son derrière qui regarde passer les avions en l'air car plus aucun train ne passe sur la voie depuis que les cheminots sont en grève m'a bien plu. La chanson la plus connue ici est probablement l'excellent tango Tantina de Burgos, dans la version qu'en a donné Annie Cordy l'année suivante, en 1956.
Du point de vue discographique, ce qui est intéressant c'est de se rendre compte que ce disque, pourtant loin d'avoir été un énorme succès je crois, a eu au moins trois pochette différentes.
Je pense que celle-ci a été la première. Ensuite il y en a eu une autre, très proche, avec simplement du jaune qui remplace le rose, le chiffre 2 rajouté (c'est le deuxième 45 tours d'Henri Génès) et la mention "Chansons" à la place de "Chant", ce qui fait une sacrée différence ! La maquette de la troisième pochette est très différente. Il s'agit probablement de la réédition des deux premiers disques avec une photo plus grande d'Henri, et surtout, Tantina de Burgos est mentionné comme le titre principal, probablement parce que le disque d'Annie Cordy était sorti entre-temps.
Après vérification auprès des sources parentales le succès de la tantina c'est surtout par H Genès, tout le monde connaissait cette chanson par genes, rengaine des banquets de famille. Sans être le tube absolu la chanson était très connue, à cette époque c'était de l'inoxydable: on l'entendait régulièremnt pendant des mois.ph
RépondreSupprimerPh,
RépondreSupprimerC'est bien noté.
Voici les paroles de "La tantina de Burgos" (version Annie Cordy, mais le retour aux paroles originales est facile à faire, c'est la nana qui part au lieu du gars).
Comme ça, puisque cette chanson est de ta génération, tu vas pouvoir la réviser et me la chanter à notre prochaine rencontre !