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01 mai 2007

LEWIS FUREY : The sky is falling


Acquis neuf à Châlons-sur-Marne en 1979
Réf : RSL 1075 -- Edité par Saravah/RCA en France en 1979
Support : 33 tours 30 cm
10 titres

Impossible de me souvenir précisément où j'ai acheté ce disque, mais vu l'époque ça ne peut être qu'au Hifi-Club, à La Clé de Sol ou à Carrefour. Ce qui est sûr, c'est que je me suis précipité sur ce disque et sur "Alibis", le premier album de Carole Laure, dès leur sortie simultanée, c'est à dire au premier trimestre 1979 puisque toute la promo autour de ces albums était axée sur l'annonce de leur second spectacle en commun à Bobino du 3 au 22 avril 1979.
C'est le troisième - et à ce jour le dernier - album édité par Lewis Furey sous son seul nom. Par la suite, par choix ou pour des raisons commerciales, sa compagne Carole Laure étant beaucoup plus connue et plus médiatique que lui, les productions musicales majeures de Lewis Furey sont sorties sous l'intitulé commun "Carole Laure et Lewis Furey", avant même qu'il ne s'efface à partir de la fin des années 80 pour les disques "solo" de Carole laure, qu'il a produits et composés. Ce qui ne l'a pas empêché par ailleurs de poursuivre un parcours très riche et varié d'auteur, de metteur en scène, de réalisateur et de compositeur, sa dernière production en date étant "A & C", d'après Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, dont il signe la mise en scène, le livret et la musique.
"The sky is falling" a souffert de la sortie en simultané avec "Alibis". Les pochettes des deux albums se répondaient, les deux albums ont été enregistrés au cours des mêmes sessions avec la même équipe, et toute la promotion presse-radio-télé a été faite à deux, en insistant sur le spectacle en commun et les débuts de chanteuse de Carole Laure. Du coup, à part quelques critiques individualisées de l'album, notamment dans Rock & Folk et Best, presque personne ne s'est jamais vraiment intéressé à "The sky is falling" en tant que tel.

Après le premier album sans titre de 1975, le second "The humours of..." avait marqué une vraie rupture : enregistré à Londres avec un producteur renommé, Roy Thomas Baker (le producteur de "Bohemian rhapsody" de Queen), on y sentait une tension entre les choix artistiques de Lewis Furey et la volonté de son label et de son producteur den faire un artiste à succès plus large.
Après un changement de label et une installation en France, "The sky is falling" marque paradoxalement un retour aux sources pour Furey : c'est en fait la véritable suite du premier album, avec le même produteur, les mêmes techniciens et majoritairement les mêmes musiciens, avec des évolutions, bien sûr : Lewis Furey ne joue plus que du piano et les violons sont tenus par l'orchestre, les arrangements sont plus musclés et plus polissés aussi, avec un gros travail sur les choeurs. Lewis Furey chante toujours aussi bien, à mon goût en tous cas puisqu'il y a au moins un fan japonais de Carole Laure qui n'est pas d'accord avec moi !
Par le thème de leurs paroles et leur style, deux des meilleurs titres de l'album, "Waiting on you" et "Pretty baby", auraient carrément pu figurer sur "Lewis Furey". La collaboration pour les paroles de "Waiting on you" avec Barrie Wexler, une vieille connaissance montréalaise, me semble indiquer qu'il s'agit d'un titre remontant à plusieurs années. "Waiting on you" aurait mérité d'avoir la carrière de classique underground de "Hustler's tango". Quant à "Pretty baby", il y a un petit solo de gongs, cymbales et banjo qui me réjouit toujours autant, tant d'année après.
Les chansons "The sky is falling" et "Jacky Paradise" sont peut-être celles qui résument le mieux la tonalité de cet album, mais il y a aussi des arrangements plus aventureux, comme le côté reggae de l'excellent "Desire machine" et les marimba et l'ambiance carribéenne de "Circus melodie" ("Desire machine" et "Jacky Paradise" ont toutes les deux été écrites pour "Jacky Parady" la pièce de théâtre musical de Jean-Michel Ribes créée à Paris en janvier 1978). Globalement, cette première face sans aucun temps mort est un sans faute.

Les trois titres qui ouvrent la face B semblent tous traiter du "vertige" suscité par l'histoire d'amour de Lewis Furey et Carole Laure. Autour d'une magnifique chanson d'amour en hommage à Carole ("Song to Lorca"), on trouve "Circus melodie", qui file la métaphore animalière pour traiter de la relation de couple ("I try to eat you, you try to eat me, we're just as hungry as two lovers can conceivably be, and here we lie side by side, hoping to see what the other's got to hide") et "Thieves" ("La chanson des voleurs" sur "Alibis", le seul titre commun aux deux disques), qui raconte l'histoire d'amour de deux voleurs, l'un qui se fait voler un de ses sens par l'autre à chaque nuit d'amour, l'autre qui s'en sort en touchant le premier au coeur.
La fin de l'album est un peu moins forte. "Big casino" vaut surtout par son jeu de piano, et j'ai toujours eu un peu de mal avec les violons d'orchestre un peu grandiloquents et la voix plaintive de la reprise en anglais de "L'homme ordinaire" de Robert Charlebois.












Publicité pour l'album et le spectacle à Bobino parue dans la presse, notamment dans Best et Rock & Folk.
Un bandeau rouge à peu près similaire était fixé sur le recto de la pochette de l'album.

6 commentaires:

  1. Bonjour,
    je suis à la recherche des 3 albums de Lewis. Un tuyau pour les trouver ???...
    Merci

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  2. Minijupe,
    Lewis Furey a réédité les deux premiers albums, ainsi qu'une compilation, au début de cette année.
    Les disques sont en vente lors de ses (rares) concerts. Les liens pour les acheter e, ligne ont disparu du site, mais j'imagine qu'en utilisant les contacts disponibles sur le site il doit y avoir moyen de passer commande...

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  3. on trouve les deux et trois assez facilement sur les vide grenier, le premier vraiment plus rarement.
    ph

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  4. Bon, dans maintenant moins d'une semaine, ... les vacances. J'emmène dans ma besace à lecture une bio de Lewis Furey signée par un certain Brouchard. Hier, dans un vide-greniers au fin fond du Perche (Le Gault-du-Perche exactement), j'ai trouvé cet album pour 1 petit €. J'ai donc pensé à notre Dodu et je n'ai pas raté l'occasion même si la pochette a souffert du soleil. Le vinyle semble, lui, en parfait état. La pochette, mal stockée probablement, a jauni et je vais pouvoir enlever le pelliculage sans souci :-)). Lewis Furey m'a toujours fait peur. Mais, je me suis dit qu'à ce prix là, je ne pourrai même pas engueuler le Pol si je suis déçu.

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  5. Charlie,
    T'es pas encore en vacances et t'es déjà dans le Perche ? En tout cas, ton choix de lecture est très bon.
    Le pelliculage d'un de mes exemplaires du disque souffre aussi, peut-être à cause de la pochette ouvrante.
    En tout cas, tu as bien fait d'investir et je suis bien sûr que tu ne seras pas déçu. Si c'était le cas, je veux bien te rembourser tes 1 € en timbres-poste.
    Mais attention, sur tes bons conseils je viens de pré-commander 'Carnival of souls' de Pere Ubu. L'album dans son ensemble a intérêt à être du niveau des trois titres qui ont été pré-diffusés, car sinon ce n'est pas juste 1 € que tu auras à me rembourser au titre de la garantie Charliesque !

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