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08 mai 2006

PETER ASTOR AND THE HOLY ROAD : Almost falling in love


Acquis d'occasion quelque part en France dans les années 1990
Réf : DANCD110 -- Edité par Danceteria en France en 1992
Support : CD 12 cm
Titres : Almost falling in love -- Leaving train -- Never been as good as this -- Joe's revenge

Autant j'ai suivi de près et énormément apprécié les disques de The Loft des Weather Prophets, autant les deux premiers albums solo de Peter Astor, sortis chez Creation, m'ont glissé dessus sans me marquer. Il a fallu que Peter se retrouve sur un label français pour sortir deux albums excellents, "Paradise", dont ce single est extrait, et"God and other stories". Malheureusement pour lui, je crois que ces disques n'ont pas été distribués en Angleterre. Ensuite, Danceteria a fait faillite, et Peter a continué son chemin, avec notamment les projets Wisdom of Harry et Ellis Island Sound, et même l'an dernier avec un nouvel album sous son nom, "Hal's eggs".
Seul le premier titre est extrait de l'album. "Almost falling in love" décrit très bien ces phases de séduction qui peuvent mener, ou non, au début d'une aventure. L'ambiance musicale est détendue, plus proche des Weather Prophets des débuts que de l'ambiance plus électrique de "Judges, juries, horsemen". On note la présence de Neil Scott, qui a accompagné plein de gens, dont notamment Felt et Everything But The Girl, et un choeur féminin très réussi sur le refrain. Après "Almost prayed", il se confirme que les titres commençant par "Almost" lui réussissent !
"Leaving train" est un inédit probablement issu des sessions de l'album, sur lequel il aurait mérité de figurer.
Les deux derniers titres sont des nouvelles versions studio de deux des très bonnes chansons des Weather Prophets. Elles sont plutôt bonnes mais ne dépassent pas les versions originales. "Never been as good as this" est plus rapide, mais bizarrement plus molle. Quant à "Joe's revenge", qui est une sorte de suite de "Joe Schmo and the eskimo", elle est excellente mais ne peut pas rivaliser avec l'originale, un petit chef d'oeuvre probablement enregistré en solo, à base de claviers et de boite à rythmes.
Grâce à l'alors jeune association Les Pirates de l'Art, la tournée qui a suivi la parution de "Paradise" est passée par Reims le 15 avril 1993, pour un concert d'excellente facture au cours duquel Peter m'a fait le plaisir de me dédicacer la version de l'excellent "Blue rooftop".
Le concert, comme ce disque, était très pop-rock, mais un peu plus tard dans la soirée, alors que le groupe était resté à la porte du très peu hospitalier "club rock" rémois "Le Tigre", ce n'est pas sur du rock que Peter et ses potes dansaient dans la rue, mais sur le premier album de hip hop déjanté de The Pharcyde !

14 commentaires:

  1. Paradise, tout comme ce single, sont de pures merveilles...

    Comment un tel disque a-t-il pu rester autant dans l'anonymat alors qu'il a toutes les qualités lui permettant de rallier à lui les puristes comme un public plus large ???

    Un skeud intemporel, élégant, une perle d'artisanat délicat comme il est désormais difficile d'en croiser...

    Je m'étais demandé à l'époque s'il avait été édité chez nos voisins britons, à te lire il semblerait donc que non, c'est fort malheureux pour eux et pour le père Peter, là bas l'album aurait sans doute eu plus ses chances (sur un plan commercial s'entend) que de par chez nous.

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  2. D'après la discographie en ligne, "Paradise" et "God and other stories" n'ont été édités que par Danceteria. Je me souviens cependant les avoirs vus en Angleterre. Danceteria y était sûrement distribué, mais je pense que c'était minimal...

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  3. Salut,

    En 1992, Alan McGee le boss de Creation voit son label faire face à une situation financière catastrophique: l'album de My Bloody Valentine a coûté très cher et a beaucoup moins bien marché que prévu. Momus, autre artiste à gros budget ne décolle pas comemrcialement. McGee, sera sauvé par "Giant Steps" des Boo Radleys qui marchera bien en Angleterre et en France et super bien en Allemagne, le 3e marché mondial dudisque. Quelques semaines plus tard il lancera la bombe Oasis sur le marché...
    En attendant, en 1992, il est dans la dèche et il doit "dégraisser". Il se sépare à regret de Pete Astor dont l'excellent "Paradise" est prêt à être pressé. McGee et Astor et sa petite amie-manager imaginent alors le plan suivant: plutôt que de chercher un nouveau deal ce qui risque de prendre des mois, pourquoi ne pas vendre le LP "clés en main" à un label sur le continent, ce qui a le mérite de permettre sa sortie et de fournir à Astor une excellente carte de visite comparé aux deux premiers albums solos introspectifs et peu commerciaux?
    Pour Astor, il s'agit donc d'un "marchepied" (stepping stone) et ce marchepied, après deux semaines de contacts seulement (sic) sera Danceteria, qui en gros proposait la meilleure avance et la sortie la plus rapide. Peter a un bon petit folowing très fidèle en France, depuis l'époque des Prophets. Danceteria, lors de sa signature, assure avoir recruté en lui "Lloyd Cole en bien mieux". Tu parles. Cette décision va s'avérer désastreuse pour Astor, et le mettre hors-jeu pour un long moment.
    "Paradise" n'est que peu chroniqué, à part un super article dans les Inrocks: manque de bol, c'est le numéro avec Bill pritchard en couv' qui se vend deux fois moins que d'habitude. Bernard Lenoir soutient l'album mais il y a un énorme problème: la Danceteria est à la ramasse, le magasin de Lille perd de l'argent. Ils sortent un premier tirage de Paradise de 10000 exemplaires(boitier cd "blanc") très vite épuisé, et il se passe au moins deux mois avant que de nouveaux exemplaires apparaissent dans les bacs. La Belgique et l'Allemagne, Il me semble que quand Astor tourne en France, on ne trouve plus le LP nulle part ...ridicule. La Belgique et l'Allemagne, pays dans lesquels Astor a aussi des fans reçoivent des copies au compte-goutte.
    En résumé, l'album n'est pas en cause, tous ceux qui l'ont écouté l'ont aimé, c'est le disque préféré d'Astor de pas mal de gens mais tout ce qui a accompagné la sortie de l'album a été plus que foireux... Astor se retrouve sur la touche, sur un label français en quasi faillite qui rendra l'âme un mois après la sortie de "God &Other Stories" l'année suivante.

    PS: Si tu as vu Astor en avril 1993, c'était la tournée "God": affiche "à l'espagnole" reprenant la pochette du single "disco lights". Mauvaise tournée, Astor les cheveux rasés et le corps plus-que-grassouillet. Une fin amère pour la première partie de sa carrière.

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  4. Bonjour, et merci beaucoup pour toutes ces informations sur la genèse de l'arrivée surprenante de Peter Astor sur un label français... Ça a effectivement un crève-coeur pour Alan de "dégraisser" Peter. Il faut se souvenir que, en 1986-87 lorsqu'il a créé son label Elevation avec Warner, il a "transféré" deux groupes Creation et deux seulement ni Felt ni les Jamsine Minks, mais Primal Scream et The Weather Prophets.
    C'est bien la tournée de 93 que j'ai vue. Je ne me souviens pas de l'affiche, mais c'est vrai que sur le coup j'ai eu du mal à reconnaître Peter, que je n'avais pas vu depuis quelques années. Par contre, musicalement je garde un bon souvenir du concert...

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  5. J'essaie de me procurer ce single depuis que ce merveilleux blog m'a fait découvrir Peter astor. J'aurais été comblé de pouvoir écouter ces quatre morceaux qui semblent vous avoir beaucoup touché. Si quelqu'un pouvez mettre l'album en lien, je crois que je lui en serais éternellement reconnaissant...

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  6. Paul,
    Merci pour ce sympathique compliment !
    Même sans lui, il aurait été possible de s'arranger. Contactez-moi par email...

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  7. Pour information, peu de temps après la parution de ce billet, Rev-Ola a sorti une compilation des années Creation et Danceteria de Peter Astor.
    C'est Peter lui-même qui a sélectionné les titres. Malheureusement, il n'y en a aucun des quatre de ce maxi mais il y a "Donnelly" et "She took the TV", deux des meilleures chansons de "Paradise".

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  8. Lors de la tournée Paradise (merveilleux concert au Passage du Nord Ouest, à Paris), Peter était la plupart du temps à la guitare acoustique. Neil Scott, malade, avait été remplacé au pied levé par je ne sais qui.
    Lors de la tournée "Gods..." (j'ai eu la flemme d'assister au concert, je n'avais pas adoré l'album), d'après un ami qui y était, Peter était à la guitare électrique (telecaster).
    Quelques mois plus tôt, Peter avait fait une très jolie Black Session chez Lenoir, & j'avais pu discuter avec Neil, adorable, qui m'a par la suite envoyé les démos du 1er album de Denim...

    Enfin, j'adore les 2 1ers albums de Peter Astor, qui sont très bien écrits, quoi que moins pop.
    Paradise demeure mon préféré cependant.

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  9. Je viens de me replonger dans Paradise. C'est effectivement un album magnifique dont le son n'a pas vieilli.

    Cette année est sorti Songbox, bel objet édité par le label A Second Language. Une collection de 11 morceaux que je trouve magiques, tant dans l'écriture que l'interprétation, toutes deux d'une subtilité rare.

    Une fois de plus, le succès ne sera pas au rendez-vous, mais bon sang quel bonheur d'entendre ces chansons là !
    Pete ou la vieille classe ...

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  10. C'était bien dans mon intention d'acheter "Songbox", d'autant que j'aime beaucoup le MP3 "Dead trumpets" qui est diffusé gratuitement.
    Seulement, quand j'ai voulu l'acheter la semaine de sa sortie, l'édition limitée avec un CD bonus de reprises, avec notamment des gens que je connais et que j'aime bien, était déjà épuisée. Ça m'a gavé de me retrouver à acheter un truc "incomplet", alors j'ai renoncé. A vouloir faire du marketing à tout crin, ces indépendants ont perdu un client...

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  11. Je n'ai pas non plus été assez rapide pour avoir le cd bonus. Et je suis d'accord sur le fait que de le publier en édition limitée relève d'une belle stupidité, d'autant plus que le travail éditorial pour Songbox (boite en carton, une carte postale illustrée par un artiste pour chaque morceau, avec les paroles au verso) est remarquable.

    Qu'en bien même, cher Mr Dodu, je vous engage à commander cet album, oeuvre collective d'une richesse musicale peu commune.
    Allez, c'est bientôt nouel, un bon geste pour ce héros de l'intime qu'est Astor ...

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  12. Bonjour,

    Je ne veux pas paraître "indiscret", mais on peut lire sur le livret de Paradise de Peter Astor que l'album est dédié à "Oisin and JC". Je me doute que le Oisin en question est Oisin Little mais "JC", est-ce vous?

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  13. Michel,
    Rien d'indiscret là-dedans.
    Cette dédicace m'a également interpellé au moment de la sortie du disque.
    J'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois Peter Astor, mais pas à l'époque de la préparation de Paradise et je ne vois aucune raison particulière pour laquelle ce disque me serait dédié. Je pense donc qu'il s'agit d'un autre JC...

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  14. Bonne nouvelle : l'album Paradise sera réédité en novembre par Tapete, en CD et en 33 tours.
    C'est dommage que, sur le CD au moins, il n'y ait pas les faces B de ce maxi en bonus.
    Pour fêter ça, Life Is A Minestrone propose un concert de Peter Astor and the Holy Road, dans une maison à Paris le 23 novembre. Plus d'infos :
    https://www.facebook.com/events/724791984626768/

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