
Acquis chez Depostorage à Couvin le 4 mars 2025
Réf : 2090 204 -- Édité par RSO en Belgique en 1976
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Disco-duck (Part 1) -/- Disco-duck (Part 2) (Instrumental)
Il faut bien admettre que, question achat de disques, je ne suis pas quelqu'un de difficile. On me propose un "canard disco" ? C'est comme avec le "poulet fou", je suis tout de suite intéressé. On rajoute à ça une "bande d'idiots" qui accompagne la vedette ? Non seulement, je prépare mon euro pour acquérir le disque, mais je le garde précieusement et je montre les dents si quelqu'un l'approche pendant que j'examine le reste du stock de cet antiquaire-brocanteur.
Depostorage est situé à Couvin, pas loin de la frontière française, mais en Belgique. Ce qui explique sûrement pourquoi c'est sur un pressage belge du disque que je suis tombé.
Il n'y a pas qu'en Belgique que le label a choisi, assez logiquement, d'illustrer la pochette avec un canard : c'est pareil en Allemagne, aux Pays-Bas, au Japon, en Turquie... Mais pas en France, où la pochette est moche et purement utilitaire. On y apprend que c'est la "version originale" (c'est vrai), que le disque a été n°1 aux États-Unis (c'est vrai aussi, pendant une semaine) et qu'il sert d'indicatif du Hit Parade RTL présenté par André Torrent. Ce qui contredit mes souvenirs : j'aurais dit que je ne connaissais absolument pas ce Disco duck, mais j'ai donc dû en entendre régulièrement au moins quelques notes à la radio puisque le Hit Parade était une émission que j'écoutais à cette époque.
A l'origine, Rick Dees est surtout un animateur radio. Alors qu'il animait des émissions à Memphis, il a écrit et enregistré Disco duck, une chanson parodiant gentiment le genre, où le héros en boite de nuit ne peut s'empêcher de danser à l'écoute de la chanson, puis il se met à battre des bras et à cancaner et se transforme en canard disco. On a donc affaire ici à une forme particulière de la danse des canards !
C'est vraiment un disque complètement associé à Memphis. Il a été enregistré aux studios Shoe et Ardent, avec à la production et aux arrangements des musiciens de session du coin, Bobby Manuel, Lester Snell et Mark Blumberg.
L'édition originale du disque a été sortie par une légende locale, Estelle Axton, co-fondatrice de Stax, sur son nouveau label Fretone. Le contrat a ensuite été repris par RSO, qui a pu assurer une distribution nationale et internationale et transformer cet essai en tube vendu à millions.
Pour Disco duck, Dees se serait inspiré d'un titre de Jackie Lee de 1965, The duck. Certes, il s'agit de deux chansons qui parlent de danse et de canard, mais musicalement je n'entends pas de lien direct.
En tout cas, la rythmique de Disco duck est souple, les arrangements de qualité, mais ce qui fait le succès du titre, c'est bien la voix de canard de Ken Pruitt et les chœurs. C'est pourquoi, la part 2 instrumentale en face B, sans ces ingrédients, intéressera surtout les vrais fans de disco.
Le grand projet de RSO dans ces années-là, c'est le film Saturday night fever. Dans le film, on entend quelques notes de Disco duck dans une scène où des étudiants apprennent le disco. Une scène entière a été tournée, où John Travolta fait le canard, mais elle a été coupée au montage. Peut-être parce que le manager de Dees avait refusé d'inclure la chanson dans l'album de la bande originale du film, pour ne pas parasiter les ventes du 45 tours. Un mauvais calcul, puisque la BO du film est l'un des albums les plus vendus au monde.
Rick Dees n'a plus vraiment donné dans le disque par la suite, mais il reste un animateur radio très populaire.
Rick Dees, Disco duck, en direct dans l'émission Midnight special. Une bonne version, plus rapide que celle du disque.
Rick Dees, Disco duck, dans l'émission Solid gold, avec une introduction par un jeune auteur-compositeur-interprète plein de talent.
Rien ne nous sera épargné dans ce monde agité, voilà que ça cancane sur ce blog, faut dire qu'une merde de canarddéjà c'est vraiment dégueu, mais qu'une merde de canard soit élevée au rang d'une œuvre musicale j'aurais jamais crû !...
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