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31 mai 2025

SAM CASTENDET ET SON ORCHESTRE ANTILLAIS : Souvenirs


Acquis sur le vide-grenier de Mareuil sur Ay le 1er mai 2025
Réf : DF 3406 -- Édité par Columbia en France en 1951
Support : 78 tours 25 cm
Titres : Souvenirs -/- Tombé levé

Pour l'instant, je fais très peu de trouvailles cette année sur les vide-greniers. Pour la grande broc de Mareuil, à domicile, les amateurs de capsules de Champagne sont plus à la fête que les chineurs de disques. J'ai quand même acheté deux 33 tours d'Everything But The Girl à 1 € pièce, quelques CD à 50 centimes et puis, la bonne surprise, ce disque qui était en bas d'une petite pile de cinq-six 78 tours.
C'était le seul disque antillais du lot, malheureusement, mais ça m'a fait un coup au cœur de voir écrit Sam Castendet sur l'étiquette, car ça fait quelques années que je connais ce nom et que je recherche un des disques de cet artiste.

Ce disque que j'ai trouvé a deux défauts.
D'abord, il a une petite cassure sur le bord, ce qui fait que le début des chansons n'est pas écoutable. Le propriétaire du stand voulait le jeter quand je lui ai fait la remarque, mais je lui ai dit que je voulais quand même bien payer les 50 centimes qu'il demandait pour ce disque abîmé.
Et puis, ce disque ne contient pas la chanson Martinique 48 qui est celle que je recherche. Je l'ai entendue pour la première fois en 2021 sur une compilation double CD assez quelconque intitulée Souvenirs des Antilles. Je l'ai donc, mais j'aurais bien aimé avoir le 78 tours pour le chroniquer ici.
Voici ce qu'en dit Jean-Pierre Meunier dans le livret de Biguine à La Canne à Sucre : "...la redoutable biguine Martinique 48, composée par Sam Castendet pour exprimer sa déception et son aigreur au retour de son premier voyage en Martinique, vingt-quatre ans après l’avoir quittée. Aucune classe de la société martiniquaise n’est épargnée dans cette satire incroyablement virulente, chantée par l’auteur en personne. Avec le temps, les choses ont forcément changé, il faut du moins l’espérer. Ne voyons donc plus dans ce document qu’un épisode truculent d’une époque révolue. Si l’on se replace dans le contexte d’alors, on peut cependant imaginer le scandale provoqué par cette irrévérencieuse biguine qui ne tarda pas d’ailleurs à être rigoureusement interdite de diffusion à la radio.".

Avant ça, je crois bien que je n'avais jamais entendu parler de Sam Castendet (1906-1993), qui a quand même un parcours impressionnant.
Né à la Martinique, il s'installe en Métropole en 1924. Il débute sa carrière de clarinettiste puis de chef d'orchestre en 1931, en prenant la suite de la grande vedette Stellio à l'Exposition Coloniale. Il travaille ensuite dans de nombreux cabarets, à Paris, en province ou en Suisse. Il est notamment le chef d'orchestre de La Canne à Sucre à Paris de 1946 à 1951. A ce moment là, remarquablement, il est passé en raison de problèmes de santé de la clarinette à la batterie.
La majeure partie de sa discographie a été enregistrée entre 1946 et 1954. Elle a fait l'objet d'une réédition "intégrale 1950" Festival Biguine chez Frémeaux et d'une Intégrale 1951-1954 chez Aztec.
Sam Castendet a arrêté de jouer professionnellement de la musique en 1962.

A défaut de Martinique 48, je suis bien content quand même d'être tombé sur ce 78 tours, même un peu cabossé. On y trouve deux biguines instrumentales.
La face A, Souvenirs, une composition de Sam Castendet, est très bien dans son genre.
Je ne sais pas ce que ça signifie, mais la face B, Tombé levé, est décrite spécifiquement sur l'étiquette comme une "Biguine La Haute". C'est une composition de Maurice Noiran (1914-1978), qui avait pris la succession de Sam Castendet à la clarinette dans son orchestre. C'est mon titre préféré des deux.

25 mai 2025

PIERRE VASSILIU : Le dragon


Acquis à la Bourse aux Disques de Radio Primitive à Reims le 23 mars 2025
Réf : CBS A3947 -- Édité par CBS en France en 1983
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Le dragon -/- Fanny

Dans les bacs de la bourse aux disques de Radio Primitive, je n'ai pas seulement racheté des disques que j'y avais mis en vente il y a plus de trente ans, comme celui de The Call, mais j'ai aussi pris celui-ci, qui a intégré la discothèque de la radio avant 1986, quand la station s'appelait encore Reims Radio FM. A l'époque, la radio n'avait justement pas de discothèque. Les labels ne nous envoyaient quasiment pas de disques promo et chacun venait faire ses émissions avec ses propres disques. L'embryon de la discothèque commune s'est formé quand Luc R., l'un des premiers piliers de l'association, lui a fait don d'une bonne partie de sa collection personnelle, avec principalement je crois du folk ou de la chanson française, dont on a un exemple ici.

Cela fait un moment que je pense à chroniquer un disque de Pierre Vassiliu. Pour l'heure on n'a parlé de lui ici qu'à l'occasion d'un disque promotionnel où il présentait deux extraits de La foire aux boudins et Le Maçon de Macon.
Ayant grandi dans les années 1970, je ne connaissais de lui que son très grand succès, Qui c'est celui-là ?. Même si les deux n'ont pas de lien direct et plusieurs années d'écart, j'ai toujours associé ce tube à celui d'un chanteur d'un style proche qui a lui aussi eu un seul gros tube, Louis Chédid et son T'as beau pas être beau.
Ce n'est qu'assez récemment, à force d'acheter régulièrement les disques quand je tombe dessus, que je suis devenu familier avec la discographie des années 1960 de Pierre Vassiliu. Et avant de mettre ce 45 tours des années 1980 sur la platine, sans en attendre grand chose, j'imaginais plutôt chroniquer Ivanhoé, A marée haute (La Marne) (pour des raisons évidentes de proximité), Armand, Et ta sœur ou Les défilés.
J'ai été surpris de découvrir au passage que Geoff Leigh d'Henry Cow avait collaboré et tourné avec Vassiliu vers 1979-1981. Je l'associais plus aux Musiques de Traverses qu'à la chanson...

Les deux titres de ce 45 tours sont extraits de l'album Roulé... Boulé. C'était un moment un peu particulier pour Vassiliu car il avait été viré par son précédent label RCA et venait de signer chez CBS.
La pochette est la même que pour l'album. C'est quelque chose, cette photo ! Je ne sais pas qui est le chien rock star mais, comme Pierre est accompagné de son épouse Laura, je ne serais pas surpris que ce soit tout simplement un cliché pris le jour de leur mariage !

Je n'en suis pas certain, mais il me semble que Le dragon a quelque chose dans le rythme des musiques des îles. C'est en tout cas une chanson entraînante avec des gimmicks amusants et un refrain qui fait le job puisqu'il est entêtant.
Le dragon dont il est question, c'est l'information. Ce qui m'a surpris dans ces paroles de 1983, c'est leur actualité. Pas d'internet ni de réseaux sociaux à l'époque, mais la presse à sensation c'est vieux comme la presse et ces extraits des paroles n'ont pas pris une ride :

Attention voici le dragon de l'information qui arrive
Porté par les esclaves colporteurs de faux bruits
Il crache les mauvaises nouvelles avec une délectation profonde
Et peut vous faire avaler n'importe quelle salade (...)

Chaque, chaque, chaque jour des nouvelles
Chaque, chaque, chaque jour dans la poubelle
Chaque, chaque, chaque jour des bêtises
Chaque, chaque, chaque jour on s'enlise (...)

Nos journalistes sont sur place
De façon a bien vous miner le moral
Et rappelez-vous que
Si la liberté d'expression n'est toujours pas autorisée
Le mensonge est toléré


La face B, Fanny, une chanson lente, est moins intéressante pour moi. Sur un ton qui rappelle presque Souchon, il raconte l'histoire somme toute malheureusement classique d'une femme que son mec a mise sur le trottoir.

Ni Le dragon ni Roulé... Boulé n'ont été de grands succès et la collaboration avec CBS s'est arrêté là. Côté show business, la décision de s'installer au Sénégal pendant plusieurs années n'a pas dû aider la carrière de Pierre Vassiliu. Dans les années 1980, il a publié isolément chez les majors Philips et Polydor, et un album chez l'indépendant Yaba Music. Il est mort en 2014 à 76 ans.

18 mai 2025

RICK DEES AND HIS CAST OF IDIOTS : Disco duck


Acquis chez Depostorage à Couvin le 4 mars 2025
Réf : 2090 204 -- Édité par RSO en Belgique en 1976
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Disco-duck (Part 1) -/- Disco-duck (Part 2) (Instrumental)

Il faut bien admettre que, question achat de disques, je ne suis pas quelqu'un de difficile. On me propose un "canard disco" ? C'est comme avec le "poulet fou", je suis tout de suite intéressé. On rajoute à ça une "bande d'idiots" qui accompagne la vedette ? Non seulement, je prépare mon euro pour acquérir le disque, mais je le garde précieusement et je montre les dents si quelqu'un l'approche pendant que j'examine le reste du stock de cet antiquaire-brocanteur.
Depostorage est situé à Couvin, pas loin de la frontière française, mais en Belgique. Ce qui explique sûrement pourquoi c'est sur un pressage belge du disque que je suis tombé.

Il n'y a pas qu'en Belgique que le label a choisi, assez logiquement, d'illustrer la pochette avec un canard : c'est pareil en Allemagne, aux Pays-Bas, au Japon, en Turquie... Mais pas en France, où la pochette est moche et purement utilitaire. On y apprend que c'est la "version originale" (c'est vrai), que le disque a été n°1 aux États-Unis (c'est vrai aussi, pendant une semaine) et qu'il sert d'indicatif du Hit Parade RTL présenté par André Torrent. Ce qui contredit mes souvenirs : j'aurais dit que je ne connaissais absolument pas ce Disco duck, mais j'ai donc dû en entendre régulièrement au moins quelques notes à la radio puisque le Hit Parade était une émission que j'écoutais à cette époque.

A l'origine, Rick Dees est surtout un animateur radio. Alors qu'il animait des émissions à Memphis, il a écrit et enregistré Disco duck, une chanson parodiant gentiment le genre, où le héros en boite de nuit ne peut s'empêcher de danser à l'écoute de la chanson, puis il se met à battre des bras et à cancaner et se transforme en canard disco. On a donc affaire ici à une forme particulière de la danse des canards !

C'est vraiment un disque complètement associé à Memphis. Il a été enregistré aux studios Shoe et Ardent, avec à la production et aux arrangements des musiciens de session du coin, Bobby Manuel, Lester Snell et Mark Blumberg.
L'édition originale du disque a été sortie par une légende locale, Estelle Axton, co-fondatrice de Stax, sur son nouveau label Fretone. Le contrat a ensuite été repris par RSO, qui a pu assurer une distribution nationale et internationale et transformer cet essai en tube vendu à millions.

Pour Disco duck, Dees se serait inspiré d'un titre de Jackie Lee de 1965, The duck. Certes, il s'agit de deux chansons qui parlent de danse et de canard, mais musicalement je n'entends pas de lien direct.
En tout cas, la rythmique de Disco duck est souple, les arrangements de qualité, mais ce qui fait le succès du titre, c'est bien la voix de canard de Ken Pruitt et les chœurs. C'est pourquoi, la part 2 instrumentale en face B, sans ces ingrédients, intéressera surtout les vrais fans de disco.

Le grand projet de RSO dans ces années-là, c'est le film Saturday night fever. Dans le film, on entend quelques notes de Disco duck dans une scène où des étudiants apprennent le disco. Une scène entière a été tournée, où John Travolta fait le canard, mais elle a été coupée au montage. Peut-être parce que le manager de Dees avait refusé d'inclure la chanson dans l'album de la bande originale du film, pour ne pas parasiter les ventes du 45 tours. Un mauvais calcul, puisque la BO du film est l'un des albums les plus vendus au monde.

Rick Dees n'a plus vraiment donné dans le disque par la suite, mais il reste un animateur radio très populaire.


Rick Dees, Disco duck, en direct dans l'émission Midnight special. Une bonne version, plus rapide que celle du disque.






Rick Dees, Disco duck, dans l'émission Solid gold, avec une introduction par un jeune auteur-compositeur-interprète plein de talent.

09 mai 2025

JEFFERSON AIRPLANE : White rabbit


Acquis sur le vide-grenier de Mardeuil le 27 avril 2025
Réf : 45.617 -- Édité par RCA en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : White rabbit -/- Somebody to love

La semaine précédente, quelqu'un avait fait circuler la pochette de la réédition de 1971 de ce 45 tours, liée à la publication du livre L'Herbe bleue (Go ask Alice), et je m'étais dit que c'était quand même un excellent disque, puisqu'on y trouve les deux plus grands tubes de Jefferson Airplane, qui se trouvent être mes deux chansons préférées du groupe (dont j'ai dû écouter deux ou trois albums et un best-of).

Quand je suis tombé  sur ce disque l'autre dimanche, j'étais donc bien sûr de le chroniquer en cas d'achat, mais j'ai hésité un moment à investir 2 € dans ce 45 tours original français de 1967 car il lui manque sa pochette originale. Je me suis vite traité d'imbécile et j'ai conclu l'achat pour deux très bonnes raisons. 1°) Il m'est revenu que, de toute façon il était rare que les 45 tours français deux titres de cette époque aient une pochette illustrée. Et effectivement, celui-ci avait une pochette générique RCA. J'aurais bien aimé l'avoir, mais je m'en passerai, d'autant que 2°) un ancien propriétaire du disque a, en découpant la couverture d'un cahier de travaux pratiques Sciences & Cartographie, fait un superbe travail pour se fabriquer une pochette maison, avec des illustrations trouvées dans des magazines. Le verso est particulièrement réussi et tout à fait de son époque. On a là un très bel exemple ce que Patrice Caillet appelle le discographisme récréatif.
Il existe bien un EP français avec une pochette illustrée, mais bon, je ne compte pas trop tomber dessus prochainement à 2 € dans un vide-grenier...

Il y a une autre chose qui m'intéresse particulièrement dans ce disque, c'est l'histoire de ces deux chansons, que j'ai découverte il y a quelques temps en lisant Mojo ou Uncut.
En effet, elles ont toutes les deux été enregistrées le même jour, le 3 novembre 1966, pendant les sessions du deuxième album, Surrealistic pillow, mais elles n'étaient pas nouvelles. Grace Slick, qui venait d'intégrer le groupe, les a amenées avec elle. Quelques semaines plus tôt, elle les chantait encore avec son précédent groupe, The Great Society, dans lequel jouaient notamment son mari Jerry et son beau-frère Darby Slick.
En février 1966, Someone to love était sorti en 45 tours et, par la suite, un album a été édité sur lequel on trouve une version live de White rabbit enregistrée en 1966.
Sur les deux faces de mon 45 tours, les chansons sont créditées "G. Slick", mais c'est une erreur : White rabbit est bien de Grace, mais c'est Darby l'auteur de Somebody to love. Je suppose que ça lui assure une bonne rente depuis 1967...!
Il est ironique en tout cas que les deux plus grands succès de l'Airplane, sortis en single en février et en juin 1967 et montés à la cinquième et à la huitième place du classement des ventes, soient en fait des reprises de The Great Society.

Ce qui est surprenant avec White rabbit, c'est que la chanson est courte (2'30 à peine), mais que c'est tout sauf une pop song avec couplets, refrain et mélodie qui reste en tête. Au contraire, sur un rythme de boléro, elle est toute en tension, qui monte, qui monte et qui ne se libère que dans les trente dernières secondes. Grace Slick insiste sur le fait que le sujet de la chanson, qui contient de nombreuses références à Alice au pays des merveilles, n'est pas la drogue, mais elle a quand même été écrite à la fin d'un trip au LSD, et Grace pointe le fait que les drogues sont présentes en sous-texte dans de nombreux classiques de la littérature jeunesse.

Somebody to love, pour le coup, est une grande excellente chanson. La version de Jefferson Airplane transforme la chanson originale un peu pataude en un grand moment de rock and roll.

Ce disque fait partie de ceux qui ont annoncé le fameux Été de l'Amour hippie de 1967. Il est aussi innovateur parce que c'est peut-être bien la première fois, avant Big Brother and the Holding Company, qu'un groupe de rock avec une chanteuse qui compose certains des titres rencontre un très grand succès.


Jefferson Airplane, White rabbit et Somebody to love, dans l'émission American Bandstand à la veille de l’Été de l'amour, le 3 juin 1967.


Jefferson Airplane, White rabbit, dans l'émission The Smothers Brothers Comedy Hour.


Jefferson Airplane, White rabbit.


Jefferson Airplane, Somebody to love, en concert au Monterey International Pop Music Festival le 17 juin 1967.


Jefferson Airplane, Somebody to love, en direct à la télévision en 1969 dans l'émission Dick Cavett Show, avec David Crosby en invité au second tambourin et aux chœurs.


Jefferson Airplane, Somebody to love et White rabbit, en concert au Woodstock Music and Art Fair le 16 août 1969.



02 mai 2025

THE CALL : The walls came down


Acquis probablement au Record and Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres vers 1984
Acquis à la Bourse aux Disques de Radio Primitive à Reims le 23 mars 2025
Réf : LON 28 -- Édité par London en Angleterre en 1983
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The walls came down -/- Upper birth

C'est la troisième fois que j'achète cette chanson, et c'est aussi la deuxième fois que j'achète précisément cet exemplaire de son édition en 45 tours !
La première fois, c'était au printemps 1983 dans une FNAC parisienne. J'avais dû lire une bonne chronique du deuxième album Modern romans et décidé d'investir 47 francs dans ce disque en "import hollande". A vingt ans, on a encore beaucoup à apprendre et c'est une époque où j'ai commencé à découvrir que, des disques moyens voire même mauvais, ça existe, et qu'apprécier un artiste ou être tenté par des critiques ça ne suffit pas à garantir la qualité d'une œuvre. Ça m'est arrivé par exemple avec le premier album de Positive Noise, mais aussi avec Punch the clock d'Elvis Costello. C'est ce qui s'est passé avec Modern romans, qui m'a toujours paru manquer d'originalité : le chant de Michael Been sur le titre d'ouverture The walls came down m'évoque immanquablement David Byrne et le titre suivant, Turn a blind eye, semble décalqué de Shadowplay de Joy Division.

Cette déception ne m'a pas empêché, quand je suis tombé dessus très probablement dans la cave à 10 pence de Record and Tape Exchange, de m'offrir ce 45 tours de The Call extrait de l'album.
Mais le jour où j'ai eu la mauvaise idée de mettre en vente un lot de disques à la petite boutique de Radio Primitive, j'ai gardé l'album mais je me suis séparé du 45 tours. C'était il a plus de trente ans, au début des années 1990, et ces disques mis en dépôt, j'en ai vendu quelques-uns, j'en ai repris d'autres quelques années plus tard, et il y en a que j'ai laissés dans le stock de la radio. Et j'en ai retrouvé quelques-uns le mois dernier lors de la bourse aux disques primitive, le jour où j'ai trouvé Solsbury Hill, que j'ai décidé de racheter ! Cela concernait trois disques, de Paul Brady, Voice Farm et donc The Call.

The walls came down est pour le coup une bonne chanson, avec un riff très accrocheur dès l'introduction. On est dans un style de rock épique à la U2 ou Big Country. Les paroles font référence à la politique du moment, et quarante ans plus tard les choses n'ont guère changé ("Je crois qu'il n'y a pas de russkofs, et il n'y a pas de ricains, juste des criminels affairistes qui jouent avec des tanks"). D'autant que les murs qui tombent dont il est question font référence au récit biblique des trompettes de Jéricho, et donc à un conflit guerrier en Palestine.
J'ai été surpris de voir dans les crédits le nom de Garth Hudson, de The Band. En fait, ils étaient visiblement amis et Garth est invité sur les trois premiers albums du groupe. Sur le quatrième, c'est Robbie Robertson qui joue sur un titre. Et le deuxième prénom du fils de Michael Been, membre du groupe Black Rebel Motorcyle Club, est Levon ! Vers 1985, Been et le batteur de The Call Scott Musick, ont même joué dans The Band lors d'un concert de leur tournée de reformation, pour pallier les absences de Robbie Robertson et Levon Helm.

La face B, Upperbirth, est un titre du premier album The call, sorti l'année précédente, en 1982. The Call est un groupe américain, mais ce disque a été enregistré en Angleterre, produit par Hugh Pagdam, qui avait travaillé notamment avec XTC, Peter Gabriel et Kate Bush.

Michael Been est mort à 60 ans en 2010, d'une crise cardiaque lors d'un festival alors qu'il était ingénieur du son sur la tournée de Black Rebel Motorcycle Club. Il avait sorti huit albums avec The Call et deux sous son nom.
Si The walls came down a eu assez peu de succès au moment de sa sortie, cette chanson est en passe de devenir un classique mineur : elle a été reprise par Simple Minds en 2022 sur l'album Direction of the heart, et aussi sur scène, par exemple par Calexico ou Todd Rundgren.




The Call, The walls came down, en concert.


The Call, The walls came down, en concert en 1984, diffusé par la télévision nationale suédoise.