31 décembre 2011

EDDIE CONSTANTINE : Et bailler, et dormir


Acquis chez Parallèles / Gilda à Paris le 28 décembre 2011
Réf : MEP 14004 -- Edité par Mercury en France en 1954
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Et bailler, et dormir -- La fille des bois -/- Le soudard (Mon ami, mon ami) -- Le gaucho (Yopi-é)

Cela fait des mois que Philippe R. me conseille de m'intéresser de près à la chanson Et bailler, et dormir d'Eddie Constantine, une chanson à classer selon lui sans aucune hésitation  au rayon hoptimisme lucide.
J'avais écouté la chanson en ligne et je guettais le disque sur les vide-greniers depuis cet été. J'ai fini par tomber chez Gilda sur un exemplaire qui a vu du pays puisqu'il porte le tampon d'un magasin d'Alger.
Comme souvent avec ces graphismes minimalistes en deux couleurs des années cinquante, la pochette est très réussie. Je n'y avais pas fait attention initialement, mais le fil du micro est relié à un bonhomme porteur d'une harpe qui semble transformer le son en disque. Ça doit être déjà la deuxième pochette. Sur la première, le nom d'Eddie Constantine était en plus petit. Il y a eu une première réédition en 1956 et au moins une autre, en deux titres, dans les années 1970.
Philippe avait raison : Et bailler, et dormir s'inscrit dans une longue lignée de chansons qui incitent à prendre la vie du bon côté. De tête, je peux citer Travailler c'est trop dur, Whatevershebringswesing de Kevin Ayers, Dans la vie faut pas s'en faire, Fier de ne rien faire, Aujourd'hui peut-être... ou Le travail c'est la santé.

La pochette du 33 tours 25 cm avec Et bailler et dormir.

Outre les paroles, la voix de basse d'Eddie et son accent, l'orchestration très sobre (piano, percussions discrètes, guitare solo parcimonieuse, choeurs) fait pour beaucoup dans la réussite de la chanson.
Et bailler, et dormir est signée Charles Aznavour pour les paroles et Jeff Davis pour la musique. Le pianiste Jeff Davis a notamment composé la musique de certains des films adaptés des romans de Peter Cheyney dans lesquels Eddie Constantine joue le rôle de Lemmy Caution. Même s'il est étonnant que ce ne soit mentionné ni sur le disque ni sur les partitions, Wikipedia indique qu'Eddie Constantine interprète Et bailler et dormir dans le film Les femmes s'en balancent.
Ce qui est sûr, c'est que cette chanson a été un grand succès et d'autres interprètes l'ont très vite enregistrée : Patrice et Mario, Jean-Louis Tristan, Annie Cordy, Jean Bretonnière. Charles Aznavour en a donné sa propre version, ainsi que plus tard François Deguelt et, beaucoup plus proche de nous le Jim Murple Memorial.


Le deuxième titre du disque est une adaptation en français de The girl in the wood, une chanson écrité par Terry Gilkyson pour Frankie Laine en 1951. C'est sûr qu'avec un pareil cri de banshee, un son proche de celui d'un theremin dans un film d'horreur, la voix de la Fille des bois doit vraiment être inoubliable !
Sur la face B, on trouve deux chansons signées Jean-Claude Darnal, Le gaucho et Le soudard, deux portraits plus classiques.

Il y a en ligne une vidéo d'Eddie Constantine interprétant Et bailler, et dormir en public, mais je n'ai pas pu la visionner sur mes ordinateurs.


30 décembre 2011

BIG BLACK : He's a whore



Offert par Fabienne M. à Mareuil sur Ay en décembre 2011
Réf : T&G#23 -- Edité par Touch and Go aux Etats-Unis en 1987
Support : 45 tours 17 cm
Titres : He's a whore -/- The model

A sa sortie, ce disque ne m'intéressait pas vraiment. On l'avait reçu à La Radio Primitive (et je crois même que quelqu'un en a mis en vente un exemplaire plus tard à La Petite Boutique Primitive) et j'avais bien sûr jeté une oreille sur la version de The model, mais c'est tout.
J'avais quand même déjà apprécié le travail fait sur les deux faces de la pochette, avec un clin d'oeil très appuyé aux pochettes originales des disques repris.
En groupe fermement indépendant, Big Black, qui a enregistré ces reprises pour son album Songs about fucking à un moment où la séparation du groupe était déjà décidée, ne disposait sûrement pas d'un budget énorme pour sa pochette, et pourtant ils ont bien fignolé le truc.
Par exemple, moi dont la connaissance et l'intérêt pour Cheap Trick commence et s'arrête avec I want you to want me, je n'ai eu aucun mal en voyant la photo de pochette du recto et le logo Big Black à identifier la référence à ce groupe américain, plus précisément à leur premier album de 1977, sur lequel on trouve He's a whore.
Dans mon esprit, Big Black était un groupe beaucoup plus hardcore que ce que j'entends ici. Je ne connais toujours pas la version originale, mais He's a whore repris par Big Black c'est un titre rock, carré, avec dans le chant un aspect parlé qui me rappelle assez les Pixies (produits en cette même année 1987 par Steve Albini, de Big Black).
Au verso de la pochette, je n'ai eu aucun mal à reconnaître la référence à l'album The man machine de Kraftwerk, un disque de référence pour moi depuis 1978. Les gars n'ont pas lésiné sur le rouge à lèvres !
Si on s'en tient au nombre de versions, The model est en train de devenir le classique des classiques de Blogonzeureux!. C'est en effet la quatrième qui apparait ici, après celle de Snakefinger, l'original de Kraftwerk et celle en concert récemment découverte de Fall of Saigon. Même Satisfaction est largement enfoncé !
Sans surprise, The model version Big Black est la version qui a les guitares les plus rock. Le fait que la chanson résiste à tous ces traitements différents confirme sa grande qualité.  En fouinant, j'ai découvert un goût de Big Black pour la new wave que je ne soupçonnais pas, puisque, toujours en 1987, ils ont aussi repris le Heartbeat de Wire.
Voici donc un 45 tours exceptionnel. Pas seulement un disque de reprises, mais un hommage travaillé et plein d'humour aux groupes concernés.


Une autre version de The model par Big Black, en concert.

26 décembre 2011

TELEVISION PERSONALITIES : You, me and Lou Reed E.P.


Acquis chez Rough Trade à Paris en 1993
Réf : FP 003 -- Edité par Fantastic Plastic en Irlande en 1993
Support : 45 tours 30 cm
Titres : You, me and Lou Reed -- My imaginery friend -/- I remember Bridget Riley -- I wish you could love me for what I am

Dan Treacy est sorti récemment du coma dans lequel il était tombé cet automne pendant une opération du cerveau. Il a quitté le service de réanimation mais, si l'évolution est positive, la description que donne Magic de son état de santé est tout sauf réjouissante. C'est le moment ou jamais pour aller fouiller dans nos étagères au rayon TV Personalities et penser à Dan en espérant que son état continue de s'ameliorer et qu'il puisse se rétablir du mieux possible.
Et dans mes étagères, rayon vinyls grand format, j'ai choisi ce maxi sur lequel j'étais tombé par hasard chez Rough Trade un jour de voyage à Paris. Je l'avais pris sans hésiter, car je n'avais aucun des quatre titres et aussi parce que les disques des TVP's, quels qu'ils soient, 45 tours, albums, CD, tirages limités ou non, originaux et rééditions, il faut les saisir dès que possible car ils sont rarement distribués longtemps et toujours très recherchés ensuite.
Celui-ci est sorti en 1993, en édition limitée à 1000 exemplaires apparemment, mais l'enregistrement date d'une nuit d'hiver de 1987, à une période où le groupe est resté muet discographiquement pendant plus de deux ans, entre The prettiest girl in the world et Salvador dali's garden party. Seuls Dan et Jowe Head sont crédités pour ce disque. Pas de Jeffrey Bloom, donc, le batteur attitré du groupe à l'époque, mais il y a de la batterie quand même sur certains titres...
Sans que je trouve ce disque particulièrement mauvais, il est même plutôt d'un excellent niveau, il fait partie de ces disques des TVP's du début des années 1990 que j'ai finalement peu écoutés au fil des années.
Son principal intérêt pour moi au moment de l'achat, c'était de proposer enfin une version studio officielle d'I remember Bridget Riley, un vieux titre du groupe  qui date peut-être bien des sessions du premier album And don't the kids just love it. En tout cas, les Television Personalities l'ont joué lors de leur tout premier concert à l'Hammersmith Clarendon le 22 mai 1980 (voir l'album Paisley shirts and mini skirts). Pour ma part, j'ai découvert ce titre, tout à fait dans la lignée des Jackanory stories et autre Geogffrey Ingram, dans une version live également, sur une des cassettes éditées par Direct Tapes, et Colin Swan l'avait reprise sur The special magic of Dan Treacy.
Mon autre morceau préféré du disque est You, me and Lou Reed, un titre rock qui aurait mérité de figurer sur Privilege. On sent le vécu dans ce portrait, j'imagine, d'un fan branché avide d'un chanteur culte ("I dig your scene baby, you know what I mean, you, me and Lou Reed"), espèce à laquelle Dan a souvent dû être confronté, après avoir lui-même entretenu le culte de nombreuses autres vedettes. Son humour mordant est bien présent, notamment dans la répartie cinglante après un vers que ne saisis pas complètement à propos de "Your mother gave birth" et "Jimi Hendrix live on stage" : "Yeah, and my dad's named Marvin Gaye".
Les deux autres titres sont plus dans la veine plus noire de Dan Treacy. My imaginery friend (faute d'orthographe volontaire, reprise dans les crédits), avec guitare et basse et deuxième voix, est une grande réussite. I wish you could love me for what I am, sans être ratée, est à classer dans la moyenne de l'assez longue liste des chansons d'amour plus ou moins dépressionnaires des TVP's.

Ce maxi a été réédité en petit 45 tours 4 titres en 1997 par le label allemand Little Teddy. Du coup, il a été inclus intégralement sur l'album Fashion conscious, qui compile les publications des TVP's chez Little Teddy. et qui est toujours disponible.

24 décembre 2011

LES TOMBEES DE LA NUIT


Acquis chez Parallèles / Gilda à Paris le 17 août 2011
Réf : TDN2008/1 -- Edité par Les Tombées de la Nuit en France en 2010 -- Cette compilation musicale vous est offerte par les 800 commerçants adhérents du Carré Rennais
Support : CD 12 cm
14 titres

Lewis Furey donnera son récital de Selected songs au Théâtre du Rond-Point à Paris du 28 au 31 décembre 2011 et du 4 au 7 janvier 2012. Ce sera une occasion qui reste rare de l'écouter chanter les chansons qu'il a composées pour ses propres albums, pour des films ou spectacles et pour Carole Laure. Ce sera la troisième fois que Lewis donnera ce récital en France après le Théâtre de l'Européen à Paris en février 2010 et le Festival des Tombées de la Nuit à Rennes le 9 jullet 2010.

Cela nous donne l'occasion de revenir sur le passage de Lewis Furey à Rennes.
Le temps était plutôt beau, sec en tout cas, et le programme d'animations était tellement chargé qu'il était impossible par exemple de voir Lewis Furey et Général Alcazar, programmés tous les deux dans le cadre des Tombées de la Nuit mais à la même heure et dans deux endroits différents.
Sur la place de la Mairie, face à l'Opéra, où le concert de Lewis avait lieu, il y avait aussi un Deiz-Noz, compromis entre fest-deiz et fest-noz. C'était assez impressionnant de voir tous ces gens profiter du parquet installé pour l'occasion pour se mettre à danser le fisel (je crois) dès le début de la prestation de Brewen et ses copains, un groupe qui donne pourtant, avec ses percussions, une version très originale et très contemporaine de la musique bretonne.

Les danseurs à Rennes le 9 juillet 2010 avec au fond la scène de Brewen et ses copains. Photo : Pol Dodu.

Avec toutes ces animations, dont beaucoup gratuites et en plein air, il n'est pas vraiment étonnant que, comme le souligne Ouest France, Lewis Furey n'ait pas rempli à ras bord l'Opéra pour son récital. Mais la salle était bien pleine quand même et, moi qui fréquente rarement les théâtres, j'ai apprécié d'écouter à nouveau cet excellent récital dans des conditions parfaites.


Lewis Furey à l'Opéra de Rennes le 9 juillet 2010. Photo : Ingrid Chedmail.

Ce n'est que cet été que je suis tombé chez Gilda sur ce CD promo des Tombées de la Nuit 2010 soldé à 80 centimes. Je l'ai pris principalement pour le titre de Lewis Furey, d'autant qu'il est mentionné qu'il est enregistré en concert au Montréal International Jazz Festival (en 2008, la première fois que fut donné le Selected Songs Recital). En fait, je pensais déjà connaître cette version de Casting for love, car il y a quelques extraits de ce concert sur la compilation Selected songs et des captations vidéo sur YouTube, mais non, le grand intérêt de ce CD, qui a largement été distribué dans les commerces rennais avant le festival, c'est que ce titre de Lewis Furey est complètement inédit !!
C'est aussi un témoignage éblouissant du travail d'arrangement et d'interprétation réalisé tout au long du récital : avec deux pianos et troix voix, Lewis Furey et ses accompagnateurs réussissent à restituer toute la magie de cette chanson, qui se trouve pourtant ici dépouillée  de la production  sophistiquée de Roy Thomas Baker pour l'album The humours of. Et encore mieux : on découvre ici pour la première fois sur disque le monologue que Lewis Furey a écrit en introduction de Casting for love pour le récital, qui nous éclaire sur le contexte de cette chanson, probablement écrite pour le film The rubber gun : ça se passe à l'été 1974, place Jacques Cartier à Montréal et il y est probablement question d'un groupe qui passe en revue et commente les allées et venues. Il y est question de draguer, bien sûr, et de chercher, ou d'acheter, l'amour.
Le reste du CD reflète l'affiche du festival 2010. A l'écoute des titres de Gretchen Parlato, The Miserable Rich, Mekanik Kantatik et Olli/Contreo, on comprend la démarche qui a conduit à programmer Lewis Furey. Le titre de Général Alcazar, Le premier contact, extrait de Les loges de la lenteur, est un bon cru. J'ai aussi beaucoup apprécié la Boomfanfare, le chant polyphonique de Lo Còr de la Plana, Mazalda et le Fafa de Vieux Farka Touré.

22 décembre 2011

JAD FAIR AND THE PASTELS : No. 2


Acquis par correspondance chez Cdiscount en France au début des années 2000
Réf : paper 018 CD -- Edité par Paperhouse en Angleterre en 1992
Support : CD 12 cm
Titres : He chose his colours well -- Hold on to your dreams -- Dark side of your world -- Red dress

En 1992-1993, Jad Fair et le label Paperhouse ont beaucoup collaboré. Avant la réédition de la collaboration avec Daniel Johnston en 1993, Paperhouse a édité en Angleterre en 1992 l'album de Jad Fair I like it when you smile et aussi deux maxis de collaboration avec les Pastels, enregistrés dans le studio de Teenage Fan Club, avec également la participation de leur guitariste Norman Blake.
Le premier de ceux deux disques,This could be the night, aurait parfaitement collé à mon propos, puisqu'on y trouve une reprise d'un titre de Daniel Johnston, Lonely song, au moins la deuxième reprise de Johnston publiée par les Pastels puisqu'il y avait eu Speeding motorcycle quelques temps plus tôt. Mais je n'ai jamais acheté ce disque, et même je ne l'ai jamais écouté, on va donc se pencher sur le numéro 2 de la série, un disque que j'ai eu pour quasiment rien puisque Cdiscount, qui avait dû récupérer un stock de disques distribué à l'origine en France par New Rose, l'avait soldé à 1 centime d'euro ! (Je ne sais plus s'il y avait du port à payer, mais de toute façon ce n'était pas grand chose et j'avais dû commander plusieurs articles).
Les deux premiers titres sont écrits par Jad Fair en collaboration avec un membre des Pastels (Stephen puis Katrina). Il y a ensuite un titre de Stephen et un de Jad. Rien de génial dans tout ça, chacun des deux a fait mieux de son côté, mais le tout est au minimum agréable. Si ce n'est pas improvisé, ça a dû quand même être pris sur le vif, sans trop de répétitions ni de tâtonnements. C'est sûrement pour ça que trois des titres sont très longs (plus de six minutes), ce qui n'est quand même pas dans les habitudes de ces gens-là : les musiciens partent sur une base qu'ils font tourner, dans un style de rock tranquille qu'on peut faire remonter au troisième Velvet Underground, et le chanteur y va de son couplet par-dessus. C'est comme ça à la fois quand Jad chante (He chose his colours well) et quand c'est Stephen (Dark side of your world). A la fin de Red dress, qui n'est pas un titre composé sur le pouce puisqu'il figurait déjà sur Charmed life de Half Japanese en 1988, Jad prévient les autres : "On va arrêter là et je vais finir en sifflant" !
J'avais tendance à trouver ce disque assez quelconque, peut-être à cause de son faux rythme, mais plus je l'écoute, plus il me rentre dans la tête. Ceux qui l'ont enregistré doivent l'apprécier aussi puisque les Pastels ont inclus Dark side of your world sur leur compilation Truckload of trouble et quant à Jad Fair, il joue toujours Red dress sur scène et on en trouve une version, plus courte, sur la compilation triple CD Beautiful songs sortie par Fire en 2011.

20 décembre 2011

ROBIN LEDUC : Robin Leduc



Acquis sur la braderie/brocante d'automne d'Ay le 30 octobre 2011
Réf : PROM2313 -- Edité par Tôt Ou tard en France en 2010 -- Promo only / Not for sale
Support : CD 12 cm + DVD 12 cm
5 + 1 titres

Je n'ai quasiment rien vu d'intéressant sur cette braderie-brocante qui accueillait comme à l'habitude majoritairement des vendeurs professionnels, sauf sur un stand de la place de la Mairie où le vendeur avait un carton plein de CD promos à 50 centimes, principalement des CD-R sous enveloppe plastique avec des pochettes bricolées, mais pas seulement. Quand il m'a vu intéressé, le gars est allé chercher deux autres cartons du même tonneau dans son camion, et au bout du compte j'en suis reparti avec un bon petit paquet de disques, dont des promos d'Idir, MGMT et Laura Marling, et aussi le troisième album de Ben Kweller.
J'y ai aussi trouvé bien sûr ce superbe objet promo pour Robin Leduc, dont je n'avais absolument jamais entendu parler, diffusé quelques semaines avant la sortie de son deuxième album Hors-pistes, le premier, crédité à Robin Leduc & the Pacemakers, datant de 2007. Comme il était aussi présent dans les cartons, et pour éviter d'avoir des regrets, j'ai aussi acheté l'album commercialisé Hors-pistes.
Alors que la crise du disque continue de battre son plein, que les labels sont plus ou moins en déconfiture, que les budgets de développement d'artistes plongent, il est assez fascinant de constater que certains sont encore prêts à investir autant dans un outil de promotion destiné à un public très limité de journalistes et de professionnels du spectacle.
Voyons voir ce qu'on a ici : une pochette ouvrante cartonnée au format un peu plus grand que la moyenne, des visuels couleurs pour la pochette différents de ceux de Hors-pistes, une sur-pochette en papier calque dessinée en noir, des sous-pochette cartonnées rouge pour le CD, avec cinq extraits du futur album, et le DVD qui propose un court documentaire sur l'enregistrement du disque avec un sixième titre en bande sonore.
Au moins, la musique mise en avant ici vaut le coup. Robin Leduc nous propose une pop-rock à la française et en français avec des chansons qui passent la rampe, dans un registre pas si éloigné ce celui d'Arnaud Fleurent-Didier.
Sur les titres rapides, le chant peut faire penser à M. Pour ma part, j'aurais mis en avant le 3e titre de ce CD, Ma dose de moral, plus que le tout premier Laissez-moi passer, avec sa touche jazzy. Mes idéaux et Offense me rappellent un peu les amis de Rémy Chante et du Bingo Bill Orchestra. Les deux autres titres, Mais qu'est-ce que ça peut faire, ambiance caribéenne incluse, et Je casse tout (sur le DVD) sont également très bien.
La meilleure preuve de la qualité globale de l'album Hors-pistes lui-même, c'est que deux de mes chansons préférées du disque, Pas d'inquiétude et Zuydcoote song (écrite par Red), ne font pas partie des six retenues pour ce disque promo.
Et  comme je n'avais pas encore assez bien écouté ce disque, j'ai réussi à rater le concert de Robin Leduc à La Cartonnerie en novembre dernier...




17 décembre 2011

GERARD MANSET : Gérard Manset 1968


Acquis auprès de Raymond G. à Reims à la fin des années 1980
Réf : 2C 066 - 11.788 -- Edité par Pathé Marconi / EMI en France en 1971
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

Je ne sais plus pour quelle (mauvaise, bien sûr) raison Raymond avait décidé de revendre certains de ses disques, notamment les albums de Manset. Toujours est-il que, ayant déjà et aimant beaucoup Lumières et Royaume de Siam
et sachant que Manset avait décidé de ne pas rééditer une partie de sa discographie, j'ai acheté à Raymond son exemplaire du premier album de Manset, qui avait déjà bien vécu, certes, mais à un prix d'ami car j'ai en souvenir une somme de trente de francs, avec peut-être bien dans le lot un deuxième disque, le beaucoup moins rare Y'a une route.
Ceci n'est pas exactement le premier album de Gérard Manset. L'album original dix titres a dû passer à peu près inaperçu au cours de l'année mouvementée 1968. Je crois ne l'avoir jamais vu, ou alors accroché avec un prix énorme dans une pochette plastique dans le dos d'un vendeur professionnel sur une bourse aux disques. Non, cet album est une réédition de 1971 suscitée par le succès rencontré par le deuxième album, La mort d'Orion. Au verso, de dithyrambiques extraits de presse sont repris, tous à propos de La mort d'Orion. Les fans de cet amphigouri musical qu'est la première face de La mort d'Orion ont sûrement été déçus à l'écoute de Gérard Manset 1968. On est loin de l'oratorio progressivo-classique consacré par la critique. Ici, c'est de la chanson française pop psychédélique, c'est à dire qu'on est plus proche de la face B de ce deuxième album, notamment de l'excellent Le paradis terrestre, qui remixe/échantillonne/cite Animal on est mal, le titre phare du Manset de 1968.
C'est l'écoute dans l'émission de Philippe Meyer d'une version de On ne tue pas son prochain ("Ça ne se fait pas, ça n'est pas bien") qui m'a donné l'idée de ressortir cet album. Jusque là, je ne comptais que deux titres essentiels dans ce disque, Animal on est mal et Golgotha, et voilà subitement que je suis passé à trois, voire beaucoup plus.
Cet album ne reprend pas l'intégrale des titres publiés par Manset en 1968, ce serait trop simple, mais on y est presque : L'arc-en-ciel et l'excellent La dernière symphonie, les deux faces B d'Animal, ont été ajoutés, ainsi qu'un inédit, Golgotha, mais un titre de l'album original, Pas de pain, a été retranché.
Manset a sorti ce disque à 23 ans. Il n'avait pas encore son propre studio, mais il a quand même obtenu un grand contrôle sur ce premier album puisque, outre les paroles et les musiques, il signe toutes les orchestrations.
Animal on est mal donne bien le ton du disque. Dieu est présent, comme la religion et les évangiles sur une bonne partie de l'ensemble. La chanson est excellente, avec une touche psychédélique amenée principalement par la basse, des cordes et même des cris d'animaux. L'autre sommet du disque et l'autre ouverture de face, c'est Golgotha ("Où allez vous donc ? Vous tomberez de haut quand vous saurez ce qu'il vous faut pleurer"). D'après ce que j'ai compris, ce titre a bien été enregistré au cours de cette année 1968. Dieu Manset seul sait pourquoi il est resté inédit alors (et depuis, aussi). Là encore, violons et basse s'associent parfaitement, avec de l'orgue en plus.
A mon sens, tout ne fonctionne pas parfaitement ici. J'ai du mal notamment avec Mon amour et La toile du maître. Mais outre ceux déjà cités, les excellents titres s'enchaînent, comme Je suis Dieu, Il rentre à 8 heures du soir, Tu t'en vas et L'une et l'autre. La thématique de l'également très réussie La femme fusée m'a fait penser à Edith Nylon. Fort logique : j'avais oublié que le groupe new wave avait composé sa propre Femme fusée sur l'album Johnny Johnny en 1980.
Parmi les contemporains français de Manset, on peut penser à Michel Polnareff, et ce n'est sûrement pas un hasard si les deux seuls à s'être attaqués à des titres de 1968 sur l'album-hommage Route Manset sont Bashung avec Animal on est mal et Brigitte Fontaine avec On ne tue pas son prochain.
Ce disque composite n'a pas la même unité et n'a pas eu le même impact que les deux monuments que sont Comme à la radio et L'histoire de Melody Nelson, mais après tout son enregistrement les pré-date et il les vaut presque.
Et maintenant, puisque j'ai récupéré cet autre disque enterré par une autre source (ma petite soeur), il va peut-être falloir que je me plonge dans l'écoute de l'album de Manset de 1972, celui qui a tant marqué François Gorin.

Ajout du 22 avril 2014
C'est grâce à Jean-Pierre Moya que j'ai appris la disponibilité sur YouTube d'un document très intéressant, un passage télé de Gérard Manset interprétant Animal on est mal en avril 1968. C'est carrément historique, avec mention au passage de pavés de de "l'imagination au pouvoir". Du coup, j'ai aussi trouvé un autre document, On ne tue pas son prochain, extrait de l'émission Au risque de vous plaire de Jean-Christophe Averty de novembre 1968. La précision n'est pas donnée pour Animal on est mal, mais il est clair qu'il s'agit également d'une réalisation d'Averty.





L'album original de 1968.

11 décembre 2011

THE PASTELS : Speeding motorcycle


Acquis probablement dans un dépôt-vente au début des années 2000
Réf : paper 008 CD -- Edité par Paperhouse en Angleterre en 1991
Support : CD 12 cm
Titres : Speeding motorcycle -- (Sans titre) -- Speedway star -- Speeding motorcycle 2 -- 4th bend

Sur le même label que la réédition de la collaboration entre Jad Fair et Daniel Johnston, voici une reprise de Daniel Johnston par les Pastels qui, sur ce disque, comptent dans leurs rangs deux membres de Teenage Fan Club, Francis Macdonald et Norman Blake.
Au moment où ce disque est sorti, je n'achetais plus systématiquement toute les productions des Pastels et je n'ai même pas eu l'occasion de l'écouter avant de le trouver je ne sais plus trop où pour 2 €, une dizaine plus tard. Dans l'intervalle, j'avais eu l'occasion de découvrir cette chanson, devenue l'un des classiques de Daniel Johnston.
Les Pastels et Yo La Tengo sont des gens assez pointus pour avoir eu l'occasion de connaître la version originale de Speeding motorcycle dès le milieu des années 1980, après sa parution sur la cassette Yip / jump music en 1983. La majorité a dû découvrir ce titre après la réédition de l'album en 33 tours et CD chez Homestead en 1989. C'est à l'écoute de cette version originale, avec Daniel Johnston à l'orgue, en faisant attention aux paroles ("We don't have to break our necks to get our kicks") que l'on saisit le mieux le cousinage de cette chanson avec un autre hymne à la route et à ses véhicules, le Roadrunner du jeune Jonathan Richman.
Yo La Tengo a été le premier groupe à reprendre Speeding motorcycle avec une version très calme dominée par la guitare acoustique sur l'album Fakebook en 1990. Une très bonne version mais elle est surpassée par celle enregistrée en direct à la radio par Daniel Johnston (au chant, au téléphone) et Yo La Tengo (en studio) pour l'émission Music Faucet de WFMU le 4 février 1990 (toute l'histoire est racontée sur le blog de WFMU).
C'est l'année suivante que les Pastels ont enregistré leur version de Speeding motorcycle. Ce qui est très paradoxal, c'est que les Pastels des années 1980 avaient des points communs évidents avec Daniel Johnston, principalement du côté du son bricolé et du chant souvent approximatif. Et pourtant, cette reprise est justement ce qu'ils avaient fait de plus "produit" jusqu'alors (leur son a beaucoup évolué ensuite dans les années 1990 pour les albums Mobile safari et Illumination). Si le chant de Stephen Pastel est égal à lui-même, et s'il faut faire un effort pour ignorer la principale erreur de l'enregistrement, son rythme légèrement baggy, la version instrumentale permet bien de se rendre compte de la qualité et de la variété de l'instrumentation : cordes, cuivres, flutiaux qui donnent un côté folk,...
Sur les deux autres titres, Speedway star et 4th bend, on retrouve les Pastels des années lo-fi et noisy pop. Deux chansons sympathiques, surtout Speedway star, mais pas exceptionnelles.

Speeding motorcycle figure sur la compilation des Pastels Truckload of trouble.
On peut télécharger Speeding motorcycle chez WFMU.

10 décembre 2011

BONNIE "PRINCE" BILLY & THE PHANTOM FAMILY HALO : The mindeater


Acquis par correspondance via Dodax/Amazon aux Etats-Unis en novembre 2011
Réf : KFR1116CD -- Edité par Knitting Factory aux Etats-Unis en 2011
Support : CD 12 cm
Titres : The mindeater -- Roki for now -- I wonder if I care as much -- Suddenly the darkness

J'ai un peu de retard pour le tout récent Wolfroy goes to town, mais je continue à acheter ou au moins à écouter les albums de Bonnie "Prince" Billy. Simplement, depuis quelques temps (depuis The letting go en 2006 précisément), ces albums ont tendance à me laisser assez indifférent. J'y trouve toujours au moins une ou deux choses que j'aime beaucoup, mais globalement le son est trop éthéré pour moi, les rythmes trop mous et le chant est trop lisse, trop propre. Et il semble bien que sa récente tournée française a été sur le même moule, comme le montre d'ailleurs la session pour Télérama.
Heureusement, Will Oldham reste quelqu'un de très prolifique et éclectique. Il multiplie les collaborations et ne rechigne pas à l'occasion à participer à une grosse blague comme pour la vidéo du Can't tell me nothing de Kanye West en 2007. Rien qu'en 2011, outre l'album, il a notamment sorti deux disques au profit d'associations caritatives (Island brothers et There is no God), une nouvelle collaboration avec Matt Sweeney (Must be blind), plus un 45 tours chez Spiritual Pajamas (Haggard Harper Bonnie) et ce disque avec The Phantom Family Halo.
Cet EP est d'abord sorti au printemps chez Sophomore Lounge, en vinyl et à 1000 exemplaires, aussitôt épuisés bien sûr. Knitting Factory l'a réédité en septembre, en CD et en téléchargement, et après avoir écouté l'excellent morceau-titre, j'ai décidé d'investir.
C'est Kenny Bloggins de The Decibel Tolls qui raconte le mieux la genèse de ce disque. D'abord, il y a eu un concert en juin 2010 au Headliners de Louisville organisé par Todd Brashear, ex-Slint, pour fêter les 13 ans de son magasin de vidéos. La tête d'affiche était Roky Ericson, mais à un moment Todd Brashear et Will Oldham ont rejoint The Phantom Family Halo sur scène pour une version de I wonder if I care as much des Everly Brothers.
Quelques temps plus tard, tout ce beau monde s'est retrouvé chez Dominic Cipolla, à l'étage d'un salon de pompes funèbres, pour y enregistrer ces quatre titres en direct, dont une nouvelle version de I wonder if I care as much, le seul titre où l'on retrouve Todd Brashear et l'ensemble de The Phantom Family Halo. Pour certains (The Decibel Tolls encore, Sensation Rock), c'est le meilleur moment du disque, pour moi c'est le seul faux pas. Ça dure huit minutes, c'est assez électrique, ce qui n'est pas pour me faire peur, mais si dans la première partie, chantée, ça va encore, après on part dans des solos de guitare très années 70 et presque progressifs et là je ne peux pas suivre.
Heureusement, les trois autres titres, tous écrits par Dominic Cipolla et chantés avec Will Oldham, sont très bien. The mindeater est marqué par une guitare slide et son refrain chanté à deux voix. Suddenly the darkness ("is coming for you"), avec juste une guitare acoustique et un tambourin pour marquer le rythme, est une chanson à chanter entre copains autour d'un feu de camp. On est très proche de l'esprit de Little Wings. J'aime aussi beaucoup Roki for now avec son motif de guitare folk qui tourne et son chant à deux voix. Cette chanson semble bien faire référence à Roky Ericson.
Je ne suis pas sûr d'acheter un jour un autre disque de The Phantom Family Halon, mais avec sa pochette très réussie et trois-quarts de titres excellents, ce disque est tout à fait le genre de projet qu'il faut pour m'inciter à continuer à suivre de près les multiples activités de Will Oldham.


The Mindeater par Bonnie "Prince Billy" and The Phantom Family Halo

03 décembre 2011

JACK HAMMER : Twistin' king


Acquis sur le vide-grenier du Jard à Epernay le 20 novembre 2011
Réf : ABA 3383 -- Edité par ABA en France vers 1977
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

Une brocante de fin de saison, avec surtout des vendeurs professionnels, mais un temps correct et un coup de chance : dans un bac miteux de disques à 1 € j'ai trouvé ce disque, miteux en apparence mais dont j'ai tout de suite deviné qu'il valait bien mieux que ça.
Miteux car ce disque a tout l'air d'un de ces trucs édité pour être vendu pas cher principalement sur les marchés, un peu comme le Hit Parade chanté des Pop Hits chers à Mario Cavallero Jr. Il suffit d'un coup d'oeil à une partie du catalogue ABA listée chez Discogs (Spécial Orgue Hammond, Chansons culottées, Du Tyrol au Ch'timi!) pour en avoir la confirmation. Sauf que, contrairement à A tribute to Elvis par Colin Crosby, il ne s'agit pas là de reprises de titres connus "à la manière de", ni même de nouveaux enregistrements années 70 de vieux titres des années 60, comme je l'ai craint avant écoute, mais tout simplement de la réédition d'un excellent album de twist de Jack Hammer sorti à l'origine en 1962.
Et Jack Hammer n'est pas le nom bidon avec un jeu de mots facile sur marteau-piqueur d'un groupe de studio anonyme, non, c'est un pseudonyme, effectivement, mais celui d'un grand nom méconnu du rhythm and blues, qui a d'ailleurs eu les honneurs de Blogonzeureux! à ses tous débuts avec le superbe EP Electricity.
Avec le recul, j'en sais un peu plus sur sa biographie. Earl Burroughs est né à La Nouvelle Orléans le 18 septembre 1940. Il a été un temps membre des Platters mais il a surtout brillé comme auteur-compositeur. A 14 ans, il écrit Fujiyama Mama, crédité à Earl Burrows. Le titre est enregistré par Annisteen Allen fin 1954 mais sera surtout un succès pour Wanda Jackson en 1957 (et pour moi il sera éternellement associé aux Frank Chickens, qui l'ont repris dans les années 1980). Il est également l'auteur de Plain gold ring, interprété notamment par Nina Simone et  Nick Cave, Peek-a-boo, repris par les Rubinoos, Down in the subway, repris par Soft Cell en 1984 (ce qui fait que, sans le savoir, j'avais plusieurs titres de lui à la maison depuis bien longtemps...).
Pas mal, non ? C'est ce que je me disais aussi, mais il y a mieux. J'ai failli tomber de ma chaise quand j'ai appris que Jack Hammer, alias Earl Burroughs, est le co-auteur avec Otis Blackwell de rien moins que Great balls of fire !! (si je comprends bien le détail de l'histoire, il aurait surtout trouvé le titre et la chanson elle-même aurait été ensuite écrite par Otis Blackwell, sans que les deux se rencontrent).
Une chose est à peu près certaine : Jack a dû céder ses droits d'auteur pour cette chanson pour une somme fixe et ne jamais toucher un centime sur les ventes de disques et les passages radio de sa chanson, interprétée par Jerry Lee Lewis, Little Richard et des dizaines d'autres. Sinon, il n'aurait sûrement pas eu besoin de s'installer en Belgique au début des années 1960 , où il a beaucoup travaillé avec Albert van Hoogten (qui co-signe tous les titres de cet album en tant que A. Vano). Fils du propriétaire du tout premier disquaire de Belgique, Albert a ouvert son propre magasin, Ronny's, puis lancé son label Ronnex. Dans les années 1950, il a même envoyé son frère René créé une filiale aux Etats-Unis, Moonglow, surtout réputée aujourd'hui pour avoir signé les Righteous brothers avant qu'ils ne rencontrent le succès avec Phil Spector.
Même s'il aura plus marqué les esprits comme auteur, Jack Hammer a une discographie non négligeable en tant qu'interprète. Il a sorti plein de titres chez Ronnex au tout début des années 1960, à la grande époque du twist, dont certains, comme Kissin' twist, ont du succès en Europe (Il en a même enregistré une version en allemand, tout comme pour Crazy twist). Ce sont douze de ces titres qui ont été réunis sur un album, qui s'est appelé Twistin' king dans certains pays, mais aussi Le twist est roi en France ou Hammer + Beat = Twist en Angleterre.
Certes, Twistin' king est présenté comme un album de twist, mais c'est avant tout un excellent disque de rhythm and blues : contrebasse, guitare électrique, choeurs, saxophone, orgue, tous les excellents ingrédients sont là.
La face A, avec Kissin' twist, Boogie woogie twist, Twistin' blues, Spelling twist et Crazy twist est carrément un sans faute, d'autant qu'on y trouve aussi mon titre préféré de l'album, Twist talk. Sur cette chanson, Jack est accompagné par le Johnny van Horn Orchestra, mais c'est surtout un duo hilarant avec une chanteuse qui a un sacré abattage. Selon Nothing To Do With Arbroath, cette chanteuse est Jo Leemans, réputée pour être la Doris Day flamande. C'est elle aussi qui fournit les puissants cris qu'on entend sur Crazy twist.
La face B est un peu moins forte, avec des décalques (pas des reprises) comme Twist and shout et Come twist around the clock, mais le morceau Twistin' king est excellent et le disque se conclut non pas avec un twist mais avec une autre danse, lancée par Hammer lui-même, une version sauvage de The wiggle, (prétendument ?) en concert, différente de celle du 45 tours Electricity.
Jack Hammer vit désormais à Hollywood. Pris en photo récemment avec sa fille (mai 2011), on constate qu'il se porte comme un charmeur. Il aime visiblement la compagnie des jolies jeunes femmes. Il les peint également mais, sans être spécialiste, je pense pouvoir avancer qu'il est meilleur chansonnier que peintre...

Twist talk est en écoute chez Popcorn oldies et chez Nothing To Do With Arbroath.
Une compilation MP3 de 30 titres, Twistin' king - The best of, est actuellement en vente. 


L'édition originale française de l'album chez Vogue,


l'édition anglaise chez Oriole...


...et un recueil de partitions anglais d'époque pour les douze titres de l'album !