28 juin 2009

THE ROLLING STONES : Honky tonk women


Acquis sur le vide-grenier de Chouilly le 21 juin 2009
Réf : 333.015 -- Edité par Decca en France vers 1972 -- Offert par Antar
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Honky tonk women -/- You can't always get what you want

Depuis quelques temps, j'achète les 45 tours sixties des Stones que je trouve et que je n'ai pas, même quand il s'agit de rééditions du début des années 70, comme c'est le cas ici ou comme ça l'était pour Paint it, black. Ces deux disques dont partie d'une série de trois "offerts par Antar" vers 1971 contre des bons obtenus en achetant de l'essence, mais Decca a sacrément exploité le filon dans les seventies puisque, comme le détaille le site L'âge d'or des Rolling Stones, il y a eu aussi dans ces moments-là les séries Golden Hit-parade (18 titres !) et les dix-neuf 45 tours de la série L'âge d'or des Rolling Stones ! Outre quelques raretés, il est à noter qu'un bon nombre de ces disques réédités ont des pochettes différentes de celles des EP et des singles français originaux, avec quelques belles photos rares pour certains d'entre eux.
A l'époque où la série Antar a été distribuée, je ne tannais pas mes parents pour qu'ils aillent faire le plein chez Antar, un distributeur d'ailleurs pas très implanté par chez nous. Moi, ce qui m'intéressait, c'étaient les figurines des Aristochats en plastique mou proposées chez Esso contre des points, qui s'appelaient des Glup's, apparemment.
Pour ce disque, comme pour Undercover of the night, tout est une question de pochette. Sur le vide-grenier quand je venais de l'acheter et une fois rentré à la maison, quand je l'examinais avant de l'écouter, quelque chose me troublait, et j'ai assez vite mis le doigt dessus : c'était ce "2000" à l'intérieur duquel le nom Rolling Stones est inscrit. Hors, quand on associe "2000" aux Stones, on pense avant tout à 2000 light years from home., la chanson de Their satanic majesties request, reprise notamment par WC3. Mais ce titre n'est pas sur mon disque, et je connaissais par ailleurs la photo de pochette du 45 tours original Honkey tonk women, avec les Stones et quelques entraîneuses de bar :

Pas grand chose à voir avec mon disque. Par contre, quand j'ai su que la face B de 2000 light years from home était She's a rainbow, j'ai su que ma pochette, avec son bout d'arc-en-ciel, illustrait bien les deux faces de ce 45 tours. Et vérification faite, cette réédition associe bien l'illustration de pochette d'un 45 tours de 1967 avec deux titres de 1969, en se contentant d'effacer les titres originaux pour les remplacer par les deux nouveaux titres dactylographiés :

Evidemment, on se demande bien pourquoi Decca s'est amusé à caviarder ainsi une de ses pochettes de disque. A mon avis, il y a deux explications qui sont les plus plausibles : soit il était prévu au départ de sortir effectivement 2000 light years from home dans la série Antar, et un changement de dernière minute est intervenu, soit, et c'est ce qui me parait le plus probable, les responsables commerciaux d'Antar n'ont pas souhaité distribuer dans leurs stations-service une pochette représentant des femmes de mauvaise vie dans un lieu dissolu et ont demandé ce changement.
Pour ce qui est de la musique gravée sur ce disque, rien à redire : il s'agit de deux classiques de Stones qui n'ont absolument pas été caviardés. Je n'ai découvert que très récemment en écoutant l'exemplaire de l'album Let it bleed que j'ai acheté cet hiver qu'il existe une autre version de Honky tonk women intitulée Country honk, plus acoustique et avec un violon western proéminent. Elle est bien aussi, mais il est évident que c'est cette deuxième version, le premier titre des Stones où l'on entend Mick Taylor, plus électrique et très blues rock, qui avait le plus de chance de faire un tube.
You can't always get what you want est proposé ici dans le même enregistrement que celui qui figure sur Let it bleed, mais amputé de près de trois minutes sur sept et demie (principalement les parties de la chorale bach de Londres au début). J'ai toujours beaucoup aimé cette chanson, mais on se laisse bien mieux emporter par le rythme,les choeurs et les congas avec la version complète de l'album.
Et maintenant, sans même parler des disques originaux, il ne me reste plus qu'une bonne trentaine de rééditions des 45 tours des Stones à trouver !!

25 juin 2009

AAMOK vous souhaite un joyeux Noël


Acquis sur le vide-grenier de Dizy le 7 juin 2009
Réf : 6009 523 -- Edité par Philips en France en 1974 -- Vente interdite - Echantillon gratuit
Support : 45 tours 17 cm
Titres : German Christmas medley -/- Silence in the night

Bon, après celui de Low l'an dernier, je ne compte pas me faire une spécialité de la chronique de disques de Noël le 25 juin, mais puisque l'occasion s'est présentée, je n'allais pas m'en priver. D'autant moins que, ces temps-ci, je n'ai pas eu la main très heureuse sur les vide-greniers, et ce disque représente, avec un kilo de cerises fraichement cueillies dans un jardin, tout ce que j'ai ramené de Dizy cette année (et c'est mieux que rien, je suis revenu plusieurs fois bredouille d'autres villages ce printemps).
Si je n'ai pas laissé passer ce disque, c'est avant tout grâce à Dorian Feller, qui l'a acheté l'an dernier et a eu la bonne idée de me le faire écouter cet hiver (non, pas le soir de Noël...). Et, au cas où je l'aurais oubliée, j'avais en plus revu cette pochette chez lui la veille même du vide-grenier. Et bon sang, il est trash ce Père Noël, avec son couteau plein de sang à la main, son colt de cowboy et le pied qui dépasse de sa hotte toute rapiécée ! Mais malgré tout, j'aurais peut-être sûrement et bêtement raté ce disque en le passant trop rapidement si je n'avais pas déjà eu l'occasion de visualiser sa pochette.
Je l'ai trouvé sur le stand de gens de bonne famille (peut-être dans le Champagne), qui avaient une vingtaine de 45 tours à 1 €, dont plusieurs visiblement issus de la collection d'une boite de nuit. Le disque de Dorian Feller provient aussi d'une discothèque : je ne pense pas qu'il se soit vendu beaucoup d'exemplaires de ce disque dans le commerce...
Ce qu'il y a de bien, c'est que le German Christmas medley de la face A est aussi punk avant l'heure que le dessin de la pochette le donne à penser. Après une intro trompeuse de cloches d'église, le chanteur entame son medley sur un rythme ternaire (peut-être parce qu'il a du mal à tenir sur ses deux pieds) en éructant une version de Stille Nacht qui fait passer la reprise de My way de Sid Vicious pour de la guimauve.
La face B, Silence in the night, se rapproche musicalement et thématiquement de tout un paquet de titres publiés de par le monde au fil des années, dont par exemple le Silence et grésillement des Civils.
Mais qui peut bien être responsable d'un tel disque complètement punk avant l'heure ? Les crédits sur la rondelle du disque donnent une indication : Bearbeitung und Arrangement (Adaptation et arrangement) : Konrad Plank. Le responsable de cette horreur, sortie à l'origine en 1973 en Allemagne sous le titre Deutsches Weihnachts-Potpourri, est bel et bien Konrad Plank, plus connu sur les crédits d'un grand nombre de nos pochettes de disques sous le nom de Conny Plank. Et ça, c'est très surprenant, car il faut bien avouer que, du Krautrock à la new wave en passant par l'ambient, de Kraftwerk à Rita Mitsouko en passant par Ultravox! et Eurythmics, le moins qu'on puisse dire c'est que le nom de Conny Plank est rarement associé à des disques dont l'humour est la première qualité !
Je ne suis pas certain que l'idée de Conny Plank ait été de créer un groupe fictif nommé Aamok pour l'occasion : Aamok était le nom du label qu'il avait créé en 1972 avec Wilken F. Müller ("auteur" de la face B...!) et ce disque est peut-être tout simplement à considérer comme une carte de Noël au troisième degré envoyée par le label pour les fêtes de 1973...

20 juin 2009

GRANDADDY : Nature anthem


Acquis chez Gibert Joseph à Lyon en 2005
Réf : BLT 1236-2P -- Edité par Ultra aux Etats-Unis en 2004 -- Promotional use only
Support : CD 12 cm
Titres : Nature anthem -- Nature anthem (video)

Jason Lytle vient de sortir son premier album solo, Yours truly, the commuter. Les premiers extraits que j'en ai entendus sonnent exactement comme du Grandaddy, mais ça ne n'est absolument pas une surprise pour moi car ça fait bien longtemps que je suis persuadé que Jason Lytle est à lui seul responsable de la quasi-totalité des sons qu'on entend sur la grande majorité des enregistrements studio de Grandaddy. Malheureusement, ces deux ou trois titres que j'ai écoutés penchent plutôt du côté ramollo mou du genou de Grandaddy que je n'aime pas trop et qui m'a fait m'éloigner petit à petit du groupe, même si sur quasiment tous leurs disques on trouve au moins une des ces chansons plus rapides, un peu punkies, bricolos et rigolotes, y compris sur l'utime album du groupe (Elevate myself par exemple).
Nature anthem (L'hymne à la nature) fait plutôt partie de ces chansons que j'aime bien. Elle n'est pas hyper rapide, mais elle est entraînante, façon chanson de feu de camp à chanter en se tenant par les bras et en se balançant de gauche à droite, comme Jason Lytle promet qu'il l'a fait pendant l'enregistrement avec la chorale d'enfants qu'on entend ici.
C'est sympa, ça ne va pas chercher loin, mais ça a aussi le grand mérite de ne pas se prendre au sérieux, comme le prouve la pochette avec ses béliers (plus ou moins, c'est plutôt des bouquetins, mais "Bélier" se dit "Ram" en anglais) et le tee-shirt de Jason Lytle ("Je déteste les Rams", ces Rams là étant visiblement une équipe de football américain) et surtout le clip de la chanson, dont le plus gros poste budgétaire a très probablement été la location de costumes d'animaux en peluche !
Le seul problème pour les fans de Grandaddy, c'est qu'officiellement pour se procurer cette chanson (et le clip en bonus) il fallait payer le prix d'un album complet, celui de Below the radio, la compilation mix-tape concoctée pa Jason Lytle sortie en 2004. Un disque avec plein-de-beau-monde-qu'on-aime-bien (Little Wings, Howe Gelb, The Handsome Family, Beck, Fruitbats), mais un CD au prix fort ça fait un peu cher pour une bête compile du style de celle que Mojo fournit chaque mois à ses lecteurs avec son magazine. Seuls les journalistes ont eu droit à un extrait promo de cette compilation (en CD ou même en 45 tours), qui contenait le seul titre inédit de l'album, ce Nature anthem crédité à Grandaddy. Mais ce disque promo a dû être assez largement diffusé, puisque rien que chez Gibert Joseph à Lyon, il y en avait deux ou trois exemplaires le jour où j'ai acheté le mien, à divers prix.
Et puis, je viens de me rendre compte en préparant ce billet que les vrais fans de Grandaddy connaissaient déjà cette chanson depuis l'année précédente, 2003, qui a vu la sortie de l'album Sumday. En effet, la première édition limitée de Sumday, disponible à sa sortie, contenait trois plages multimédia (une deuxième édition limitée six mois plus tard contenait un CD bonus live) et, parmi ces trois plages multimédia, on trouvait un clip de Nacher anthem, c'est à dire Nature anthem moins quelques bidouillages et moins la chorale d'enfants. Selon le site Grandaddy FTP, Nacher anthem fait partie des quinze titres démos enregistrés en vue de Sumday. Quant à la vidéo, il s'agit des mêmes prises de vue que pour Nature anthem, mais montées différemment.

Nacher anthem (mp3) - Nacher anthem (vidéo, mpg)

19 juin 2009

LES RITA MITSOUKO : C'est comme ça


Acquis probablement à La Clé de Sol à Reims en 1986
Réf : 90 287 -- Edité par Virgin en France en 1986
Support : 45 tours 17 cm
Titres : C'est comme ça -/- Clown de mes malheurs

J'étais là pour le concert des Rita Mitsouko au Festival des Musiques de Traverses de Reims le dimanche 19 mai 1985. Comme j'ai noté leur nom dans leur agenda, c'est que j'ai assisté au moins à une partie de leur concert, mais probablement pas à tout car j'en garde peu de souvenirs. Il faut dire que, en fin de festival, je devais être à peu près rassasié, avec les performances de Dick Tracy et Joseph Racaille et son Big band Cha Cha Cha le jour même, et surtout les Legendary Pink Döts et Tuxedo Moon la veille.
Ce concert de Rita Mitsouko dans ce festival à la programmation pointue était un peu particulier, car il avait été préparé alors que le groupe n'était encore que les chouchous branchés du magazine Actuel mais, quelques mois plus tard, le jour du concert venu, Marcia Baïla était devenu un tube et Rita Mitsouko des vedettes populaires.
Ce n'est pas pour autant que Chichin et Ringer avaient envie de jouer le jeu du groupe qui fait mousser son gros succès : le principal souvenir que j'ai de ce concert est indirect, c'est celui de Phil Sex racontant souvent par la suite que, pour cette tournée, Rita Mitsouko avait débauché au débotté un groupe de hard-rockeux et avait produit un concert des plus bourrins.
Andy est le premier titre de l'album The no comprendo à être sorti en 45 tours. Je l'aimais assez bien, mais pas assez pour l'acheter, avec sa pochette toute moche en plus. La pochette de C'est comme ça, le 45 tours sorti juste après, avec une photo issue des mêmes sessions, est presque plus moche : les seules différences sont la police de caractère et l'article "Les" qui apparait pour la première fois dans le nom du groupe, mais là j'ai craqué pour le morceau et j'ai tout de suite acheté le 45 tours, en plus de l'album car la face B ne figure pas dessus.
Quelques semaines plus tard, le clip de C'est comme ça signé Mondino a commencé à tourner sur les écrans télé (et ce petit bijou a vraiment été matraqué pendant des mois !) et Virgin a pris une décision judicieuse : ils ont réédité C'est comme ça, avec une nouvelle pochette proposant une maquette modernisée et des photos extraites du clip. Ça a probablement aidé le disque à devenir un grand succès.
Avec ou sans clip, C'est comme ça est une grande réussite. C'est une chanson originale, exaltante, dansante, super. J'ai toujours pensé que Catherine Ringer était avant tout une vocaliste, mais je viens de (re)découvrir en scrutant les crédits de The no comprendo que son rôle comme instrumentiste dans le groupe est loin d'être négligeable. Même avec une production Tony Visconti, ce ne sont pas des requins de studio qui opèrent et sur C'est comme ça, Catherine joue la basse (et la basse tient un rôle très important) et une des guitares (je pense que c'est la guitare jouée sur une corde au début). Fred lui est à la batterie et à la guitare, même si, contrairement à ce que pourrait laisser penser le clip, ce n'est pas lui qui fait le solo de guitare, mais un certain Sam Smith.
Donc, la musique est excellente, et en plus les paroles et le chant sont peut-être encore plus réussis. Comme à chaque fois que ça fonctionne, voilà une preuve de plus que le rock peut se chanter excellemment en français, avec juste ici une utilisation très efficace du mot "Move". Et pourquoi ça marche ? Parce que Catherine Ringer écrit des paroles de chanson, pas un poème ni un texte en prose et, comme les anglais quand ils font du français, elle n'hésite pas à malmener la grammaire quand c'est nécessaire ("Ça le grince juste pendant la nuit"). Quant au sens général des paroles, il garde sa part de mystère, même si je miserais bien sur un secret qui empoisonne un couple et va peut-être entraîner une séparation au moins provisoire.
Clown de mes malheurs, issue des mêmes sessions, a été écartée de The no comprendo et c'est plutôt dommage tellement cette bizarrerie est réussie. A posteriori, je pourrais décrire cette chanson en disant que c'est un peu comme si Brigitte Fontaine était accompagnée par Les Frères Nubuck !
Je viens de découvrir que, au moment de sa sortie, cette chanson était depuis un moment au répertoire de Rita Mitsouko, puisque Lionel Rotcage y faisait référence dans un article du Monde de la Musique en 1982, époque à laquelle le groupe se produisait en duo avec des bandes pré-enregistrées plutôt qu'avec des rockers bourrins.
Là aussi, les paroles sont excellentes. Les "couplets" sont parlés, et le premier donne à peu près ça :
  • "On imagine parfois le vent soufflé de grains de sable
    Un panoramique insatiable coulissant dans vers un endroit
    Une aspérité longitudinale, un Pont-Lévêque miroitant
    Un arc-en-ciel phénoménal piétinant le soleil couchant"
Pour ma part, à chaque fois j'imagine plutôt un Maroilles miroitant qu'un Pont-Lévêque, tellement le fromage de Thiérache a la faculté d'avoir une surface brillante...
Quant au refrain, il n'est pas mal non plus dans le genre :
  • "Si tu rentrais dans ma vie pour te mettre au lit,
    Tu passerais par la faille, le trou de souris,
    Si tu rentrais dans ma vie
    Qu'est-ce qu'on ferait ? Je ne sais pas, je ne veux pas le savoir
    Si tu rentrais dans ma vie par cet entonnoir"
Cette version originale de Clown de mes malheurs ne figure que sur les deux éditions du 45 tours C'est comme ça, il me semble. Elle n'est pas en bonus sur les CD de The no comprendo, malheureusement, et c'est une version remixée qu'on trouve sur le maxi d'époque et sur le CD Bestov.

La version remixée de Clown de mes malheurs en écoute chez MusicMe
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14 juin 2009

THE HUMAN LEAGUE : Holiday '80


Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres dans la première moitié des années 1980
Réf : SV 10512 -- Edité par Virgin en Angleterre en 1980
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Marianne -- Being boiled -/- Dancevision -- Rock'n'roll/Nightclubbing

Virgin était loin d'être un énorme label au tournant des années 80, mais ils n'en essayaient pas moins de rentabiliser les groupes qu'ils signaient et, parmi d'autres situations vécues par des groupes comme XTC ou Magazine, le cas de cet EP de Human League est assez exemplaire.
Au départ, Virgin a sorti Holiday '80 en avril 1980 avant tout pour tester le marché après les ventes jugées décevantes du premier album Reproduction. Il s'agissait d'un double 45 tours 5 titres en édition limitée à 10 000 exemplaires, avec comme titre d'appel Marianne, une nouvelle chanson originale de Human League. Le groupe avait enregistré deux versions de cette chanson, le label n'a pas choisi la préférée du groupe. De toute façon, ce titre, honnête sans plus et largement inférieur aux meilleurs extraits de Reproduction, n'avait à mon avis aucune chance de faire un tube.
Virgin a dû s'en rendre compte et a aussitôt décidé de diffuser Holiday '80 dans une version simple 45 tours, en mettant en valeur en face A une reprise qui figurait sur une des faces du double 45 tours, le Rock'n'roll de Gary Glitter. Là, c'était du lourd, un hymne de 1972 connu de tous les anglais, qui avait d'ailleurs dû marteler la jeunesse glam des membres de Human League. C'est cette version de Holiday '80 que j'ai achetée au moment de sa sortie chez New Rose, et elle a un peu mieux marché, valant même au groupe un passage à Top of the pops bien qu'elle soit restée à l'extérieur du Top 40.
En ce printemps 1980, Virgin avait aussi préparé une édition maxi de Holiday '80. Celle-là même que j'ai trouvée d'occasion quelques temps plus tard dans une cave de Londres pour 1,20 £ et qui, pourtant, n'aurait jamais été officiellement commercialisée. Certains exemplaires ont dû être destinés à fin de promotion, mais sans mention particulière, en tout cas sur le mien, qui doit faire partie de ce lot.
Sur ce maxi, outre Marianne et Rock'n'roll (une version synthétisée, mais somme toute assez fidèle à l'originale), on trouve une autre reprise enchaînée à Rock'n'roll, Nightclubbing, une version honnête mais pas transcendante de la chanson d'Iggy Pop co-écrite avec Bowie, qui apporte moins de nouveauté par rapport à l'original que la version qu'en donnerait Grace Jones l'année suivante.
Le quatrième titre n'est pas une reprise mais presque, puisqu'il s'agit d'une nouvelle version du premier 45 tours de The Human League, Being boiled, mais là aussi la version, bien qu'excellente si on la considère indépendamment, perd tout intérêt quand on la compare à l'originale car elle ne lui apporte rien. C'est le seul titre du disque qui sera inclus le mois suivant sur Travelogue, le deuxième album du groupe, qui est pour le coup une réussite majeure.
Le dernier titre du disque est Dancevision, une vieillerie déjà en 1980 puisque cet instrumental avait été enregistré en 1977 par Ian Craig Marsh et Martyn Ware sous le nom de The Future, avant même que The Human League soit officiellement formé. A la limite, j'aime mieux Dancevision que les quatre instrumentaux qu'on trouve sur le deuxième single du groupe, le maxi Dignity of labour.
Mais la saga Holiday '80 n'est pas finie, et décidément Virgin n'a jamais réussi son coup avec ce disque. Ils ne sont pas à plaindre, car vous savez sûrement qu'en 1981, une fois les deux principaux musiciens du groupe partis, la nouvelle formule de Human League menée par le chanteur Phil Oakey et complétée par deux danseuses/chanteuses a cartonné dans le monde entier avec l'album Dare ! et le single Don't you want me. Du coup, EMI a ressorti début 1982 la version originale de Being boiled, et ça a fait aussi un tube ! Sans se démonter, Virgin a contré en éditant pour la troisième fois son Holiday '80, en simple 45 tours mais en mettant en valeur cette fois Being boiled sur la pochette. Le coup a moyennement marché puisque, si le disque s'est mieux vendu qu'en 1980 (46e des charts), c'est bien la version originale qui a fait le plus gros score (n° 6).
Si je compte bien, ça nous fait quatre versions différentes de Holiday '80 avec quatre variations de la pochette, cela sans compter un maxi japonais et quelque chose qui parle particulièrement à l'amateur de disques virtuels que je suis, les quatre pochettes fictives attribuées au titre du EP sur le double 45 tours et le maxi.



Tous les titres de Holiday '80 sont inclus en bonus dans les rééditions de Travelogue.
La version en simple 45 tours de Holiday '80 avec Rock'n'roll en face A est en téléchargement chez Always searching for music.

13 juin 2009

LEE HAZLEWOOD : Baghdad knights


Acquis au Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres le 22 juin 2007
Réf : BPX 8869701392 -- Edité par BPX 1992 en Europe en 2006 -- For promotional use only. Not for sale.
Support : CD 12 cm
Titre : Baghdad knights

A 4 £, le prix de départ de ce disque, je ne l'aurai même pas regardé (faut pas pousser). Mais, grâce à la pratique des Record Exchange qui veut qu'un disque qui n'est pas vendu baisse de prix au bout d'un certain temps, quand je l'ai trouvé ce CD était descendu en cinq paliers jusqu'à 10 p et dans le même temps de l'étage à la cave.
Il s'agit du tout dernier single édité par Lee Hazlewood dans sa longue carrière, extrait de son tout dernier album, Cake or death. Pour une fois dans ce contexte, "dernier" signifie dernier pour de bon car, quand ce disque est sorti, Lee Hazlewood se savait incurablement malade et l'information était publique. Il est d'ailleurs décédé dans les mois qui ont suivi, à 78 ans.
En tout cas, sur cette chanson Hazlewood ne sonne ni malade ni vieilli. Hormis le thème d'actualité, ce titre pourrait même très bien être extrait de ses meilleures productions des années 60. On y trouve d'ailleurs à la guitare son vieux compère Al Casey (décédé lui aussi peu de temps après l'enregistrement, en 2006) qui, comme l'explique Pitchfork dans sa chronique, reprend avec une guitare électrique bien forte et bien crade le riff dérivé du Smokestack lighnin' de Howlin' Wolf qui figurait déjà sur leur première collaboration, le hit The fool par Sandy Clark de 1956. Cette guitare très twang (Duane Eddy, aussi présent sur l'album, a débuté avec Hazlewood) est accompagnée de cuivres puissants qui rappellent ses plus grands tubes, d'une flûte qui ponctue le refrain et de choeurs féminins qui font quelques "Ah ah ah". J'ai écouté un bon paquet d'albums de Lee Hazlewood de toutes époques et on a là un de ses enregistrements les plus énergiques, que je préfère à bien d'autres plus réputés. Et maintenant que j'y pense, on n'est pas loin du tout dans l'esprit des productions du jeune John Barry.
Baghdad knights est bien sûr une chanson sur la guerre, écrite par un vétéran de Corée. Son thème est probablement parfaitement synthétisé par la devise qui figure sur l'illustration de pochette : "Respectez les chevaliers, détestez la guerre". Un soldat y raconte sa guerre dans une lettre : "Parfois on se bat, parfois on court. C'est comme jouer au football avec une arme".
Malheureusement, les chevaliers américains ont déjà passé plus de deux fois 1001 nuits à Bagdad depuis l'invasion de l'Irak en 2003 et, près de deux ans après sa mort, la chanson de Lee Hazlewood conserve toute son actualité.

Baghdad knights est en écoute sur Youtube.

07 juin 2009

THE CURE : A single


Acquis chez New Rose à Paris le 7 août 1982
Réf : FICG 15 -- Edité par Fiction en Angleterre en 1982
Support : 2 x 45 tours 17 cm
Titres : The hanging garden -/- One hundred years & A forest -/- Killing an Arab

Le mois dernier, le magazine Mojo a consacré sa rubrique "How to buy" à The Cure (il s'agit d'un guide d'achat réalisé en partie avec la collaboration des lecteurs) et c'est Pornography qui s'est retrouvé classé en tête. Cette publication aura eu au moins un mérite : me prouver qu'il n'y a pas que Libération, et Bayon plus spécifiquement, pour placer ce quatrième album de The Cure sur un piédestal.
Pour ma part, autant je trouve a posteriori l'album précédent Faith très décevant, à l'exception notable mais pas unique du single Primary, autant mon avis sur Pornography n'a pas évolué depuis que je l'ai acheté à sa sortie : c'est un très bon album, mais pas l'un de mes préférés du groupe, cet honneur allant plutôt à Seventeen seconds, Three imaginary boys et même The head on the door (même s'il se trouve que je n'ai jamais acheté ce dernier album !).
Le premier souvenir que j'ai de Pornography, c'est la prestation de Cure à la télé, avant même la sortie du disque, où ils avaient joué une version de The figurehead, avec Lol Tolhurst qui utilisait des maillets (Si j'en crois la liste des apparitions télé du groupe fournie par le site Boys are forever drowning in pornography, ça se passait le 21 mars 1982 dans l'émission Mégahertz d'Alain Maneval).
L'été qui a suivi, c'est en pensant au titre de l'album que j'ai eu l'idée de nommer ma toute première émission de radio Phonographie (neuf émissions en juillet-août sur une radio libre rémoise qui n'attendait que l'autorisation de la pub pour devenir commerciale).
Si je n'étais pas emballé au-delà du raisonnable par Pornography, pourquoi alors ai-je décidé, lors d'un aller-retour éclair à Paris pour y dépenser une bonne partie de l'argent gagné à la sueur de mon front au mois de juillet, d'investir dans ce disque ? (Ce jour-là, j'ai aussi acheté They could have been bigger than The Beatles des Television Personalities, le 45 tours de The Colonel et des disques de The Sound, Wasted Youth et The Gist).
Eh bien, les deux titres du premier 45 tours étant de simples extraits de l'album que j'avais déjà, il est évident que, outre le bel objet que représente ce double 45 tours, comme tous les double 45 tours, c'est le deuxième 45 tours live inédit qui m'a convaincu, d'autant plus que les titres sont deux classiques incontournables de Cure, A forest et Killing an Arab, enregistrés lors de la tournée qui a accompagné la sortie de l'album en Angleterre (le 27 avril 1982 à Manchester).
The Cure n'est pas le genre de groupe à beaucoup faire varier ses morceaux du studio à la scène ou d'un concert à l'autre. Ces deux versions ne sont donc pas très différentes de dizaines d'autres, mais elles sont quand même très bonnes, rapides, avec un très bon son, et surtout il me semble bien qu'elles n'ont jamais été reprises ailleurs, même pas sur la réédition "de luxe" de Pornography qui comporte pourtant tout un CD bonus !
Si j'avais dû extraire un titre de l'album pour en faire un single (tâche pas facile, il faut bien l'admettre), c'est One hundred years que j'aurais mis en face A. Dans l'esprit, il est peut-être un peu proche de Primary, mais c''est le titre le plus "rock" et "électrique" de l'album, avec des échos de New Order (la basse mélodique en avant, la boite à rythmes) et du Flowers of Romance de PIL (l'importance des percussions, comme sur tout l'album). Mais bon, d'un autre côté je comprends bien que les radios et les télés d'un pays anglophone n'auraient probablement pas fait une très grosse promotion pour une chanson dont les paroles s'ouvrent sur "It doesn't matter if we all die", avant d'évoquer, sans trop de structure, le coup fatal, des patriotes fusillés, la mort du père d'une petite fille, de la viande fraiche dans une pièce propre et de finir sur "Nous mourons l'un après l'autre, et encore et encore, et encore et encore" !!
Sans avoir à y réfléchir plus d'un instant, je peux citer au moins dix singles de Cure des années 70 et 80 que je préfère à The hanging garden, de Boys don't cry à Just like heaven ou de Charlotte sometimes à The caterpillar. Ce n'est pas que je n'aime pas cette chanson, ou que je la trouve particulièrement mauvaise (elle fonctionne d'ailleurs plutôt bien, avec ses percussions façon PIL, toujours, ou façon Creatures, le groupe de Siouxsie et Budgie que Robert Smith connaissait très bien), mais The Cure a tellement fait mieux par ailleurs, plus pop, plus original, plus excitant, que The hanging garden pâlit en comparaison. Le disque n'a d'ailleurs pas fait mieux que la 34e place des charts anglais...


Publicité pour Pornography parue dans Rock & Folk au printemps 1982.

06 juin 2009

CHHUN-VANNA & IM-SONG-SOEUM : Quand tu me comprendras


Acquis sur le vide-grenier de Chavot le 1er juin 2009
Réf : H 2903 -- Edité par Indépendance au Cambodge vers 1966
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Quand tu me comprendras -/- L'aigrette vole seul, l'épervier vole en couple

Saison difficile pour les vide-greniers : soit le temps ne s'y prête pas du tout, soit je rentre bredouille.
La semaine dernière à Chavot, je n'ai trouvé que ce seul disque. Il y a encore peu d'années, je ne me serais pas du tout intéressé à ce 45 tours cambodgien, "offert à Mme Cibert qui connaitra le Cambodge par ses chansons et musiques" à Paris le 3 juin 1966, si l'on en croit la dédicace qui figure au dos.
Mais depuis quelques temps, Internet nous a ouvert les oreilles. Il y a eu les relectures du groupe de San Francisco Dengue Fever, les articles comme ceux de La Blogothèque ou de WFMU, les compilations comme celles de Sublime Frequencies, les sites comme Radiodiffusion Internasionaal.
C'est grâce à tout ça que je me suis intéressé de près à ce 45 tours quand je suis tombé dessus au milieu d'un petit lot de disques quelconques, puis que je me suis décidé à l'acheter. Et c'est suite aux retombées de la colonisation française du Cambodge que l'on trouve sur la pochette la traduction du titre des chansons en français ainsi que la translittération du nom des artistes. S'il n'y avait eu que la version khmer sur la pochette, j'aurais bien été en peine de vous dire quoi que ce soit d'autre sur ce disque que mes impressions à l'écoute.
Chhunn Vanna chante sur les deux faces du disque. Je ne m'attendais pas en l'achetant à trouver du rock sur ce disque (et ce n'est effectivement pas du rock), mais Chhun Vanna, chanteuse très populaire au Cambodge, a fait partie de la vague dite "khmer rock" dans les années 60. Elle l'est l'une des rares artistes populaires à avoir survécu au régime khmer rouge et vit désormais aux Etats-Unis.
La face A est un duo avec Im Song Soeum (Oeum Song Soeum pour les anglais, apparemment), également un chanteur très populaire au Cambodge, qui a enregistré de nombreux duos avec diverses chanteuses, si j'en crois ceux qui sont disponibles sur Youtube, dont Ph'Kor Lorn Doerm Chh'Nam, avec Chhun Vanna justement.
Les deux titres de ce disque sont des Ramvong, une des danses traditionnelles les plus populaires du Cambodge, qui se danse en ronde, comme on peut le voir sur la pochette du 45 tours et sur cette vidéo karaoke, sur une chanson de Chhun Vanna.
C'est beaucoup moins funky et moins fou, mais quand je cherche un point de comparaison pour cette musique je pense à la musique éthiopienne de la fin des années 60/début années 70, telle qu'on a pu la découvrir grâce à la série Ethiopiques. Sans s'en tenir à l'exotisme pur, il y a un rythme et un groove communs aux deux traditions musicales.
Pour Quand tu me comprendras, le duo, les deux voix se complètent de façon dynamique , accompagnées notamment par une guitare électrique (discrète) et surtout une trompette solo bien embouchée.
Les cuivres (saxophones et/ou trompette) sont aussi présents sur L'aigrette vole seul, l'épervier vole en couple (quel titre !), pour une chanson tout aussi réussie que la première.
Et même si le temps ne s'annonce encore pas folichon, avec un peu de chance un fragment du bout du monde et d'un autre temps viendra encore (quasiment) frapper à ma porte demain matin...

De nombreux titres de Chhun Vanna sont disponibles sur Khmernet Radio, notamment les deux faces de ce 45 tours, Quand tu me comprendras sous le titre Ma-dong Niss Main Haeuy et L'aigrette vole seul, l'épervier vole en couple sous le titre Kok Heur Teh Aeng.
Trois titres sont aussi disponibles sur Archive.org.

01 juin 2009

CAMPER VAN CHADBOURNE : Camper van Chadbourne


Acquis chez AYAA à Reims en 1987
Réf : SAVE 46 -- Edité par Fundamental en Angleterre en 1987
Support : 33 tours 30 cm
14 titres

Un peu avant le milieu des années 1980, l'association A l'Automne Alité (AAA) est devenue la SARL AYAA. Quelques temps plus tard, au moment d'un passage financier difficile, AYAA a fait appel aux bonnes volontés et a ainsi obtenu la distinction d'être la seule société de laquelle je sois jamais devenu actionnaire. Actionnaire très symbolique (une seule action, à 300 F je crois), sans jamais participer à un seul CA ni recevoir un seul document financier, mais actionnaire quand même.
J'ai rarement visité l'entrepôt d'AYAA qui se situait rue Ponsardin à Reims. Trois, quatre fois peut-être. Mais à chaque fois, guidé par Etienne Himalaya qui connaissait bien mes goûts (de la musiqe qui peut être bien déjantée mais qui conserve au moins une vague structure pop-rock), j'en suis revenu avec des disques intéressants (Mute Drivers, Kalahari Surfers, An der shönen blauen Donau,...), dont celui-ci est sûrement le plus bel exemple.
Je connaissais Camper van Beethoven depuis que j'avais récupéré dans les entrepôts de Rough Trade Records un exemplaire promo pour mon émission de radio de leur premier maxi anglais, l'excellent Take the skinheads bowling. Le nom d'Eugene Chadbourne ne me disait rien à l'époque, mais il aurait dû me parler car je connaissais et appréciais Shockabilly, le groupe dont il avait fait partie avec Kramer et David Licht.
On peut d'ailleurs faire un lien entre Shockabilly et Camper van Chadbourne (une collaboration, vous l'aurez compris, entre Eugene Chadbourne et Camper van Beethoven, qui a produit plusieurs album de 1987 à 1999 : ceci est le premier). Les deux groupes ont fait énormément de reprises, et là où Shockabilly les traitait façon punk progressif super accéléré, Camper van Chadbourne les traite façon country-folk jazzy déjanté, plutôt ralenti. Je m'apprêtais à faire un rapprochement entre CvC et, par exemple, la collaboration entre les Flamin' Lips et les Butthole Surfers pour la version "bluegrass" de Turn it on quand j'ai appris que CvC avait justement repris très régulièrement sur scène un titre des Butthole Surfers, The Shah sleeps in Lee Harvey's grave.
Plutôt que ceux d'une sorte de super-groupe underground, les disques de Camper van Chadbourne sont avant tout des disques d'Eugene Chadbourne accompagné par Camper van Beethoven : les titres originaux sont tous signés Chadbourne, c'est lui qui assure le chant principal et les autres musiciens sont des potes à lui, mais la sauce prend excellemment avec le talent particulier des musiciens de CvB.
Je n'aime pas tout dans ce disque, mais tous les titres qui me plaisent je les trouve vraiment excellents et agréablement déjantés, surtout les débuts de face.
La A débute avec une superbe version de Reason to believe de Tim Hardin enchaînée avec une reprise de I talk to the wind de King Crimson. Est-il utile de préciser que j'ai très peu de titres de King Crimson chez moi (ceci est peut-être bien le seul) et que, après vérification, je préfère, et de très loin, cette reprise à l'originale ?
Lafayettenam est l'un des excellents titres originaux de ce disque, avec Boy with the coins, qui ouvre la face B, Psychadelic basement (le titre le plus punky du lot), Evil filthy preacher et They can make it rain bombs.
Les versions de cette chanson sont légion, mais celle qu'on trouve ici de The ballad of Easy Rider est ma préférée. Par contre, autant le choix du titre est excellent ("Axe" signifiant aussi bien "Hache" que "Guitare", et Eugene Chadbourne est bien sûr un guitariste), autant la reprise de Pink Floyd Careful with that axe, Eugene n'est pas pour moi. De même, je laisse aux fans de jazz les reprises de Thelonius Monk et de Pharoah Sanders (sauf peut-être la version Slight return un peu reggae de Ba-lue Bolivar ba-lues are), tout comme je laisse bien volontiers aux fans de Frank Zappa (qui sont en partie les mêmes), le fameux Zappa medley présent ici.
Eugene Chadbourne précise sur son site que ce disque est celui de sa pléthorique discographie qui s'est le plus vendu (plus de 15 000 exemplaires dans ses différentes éditions, CD y compris). Ce n'est pas étonnant, car ce disque est sûrement l'un des plus accessibles de Chadbourne et il a aussi tout pour plaire aux (relativement) nombreux fans de Camper van Beethoven.

Quatre concerts de Camper van Chadbourne de la fin des années 1980 sont disponibles en téléchargement sur archive.org.